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La CBC réclame 2,3 milliards de Fcfa à Franck BIYA

La mise au point, récemment publiée par les avocats de l’ancien président du conseil d’administration (Pca) de la Commercial Bank of Cameroon (Cbc), Yves Michel Fotso, aujourd’hui en proie à des ennuis judiciaires (pour d’autres raisons, certes), contient quelques révélations alléchantes.

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Il en est ainsi de l’annexe n°3 de ce document, publié hier sur quatre pages par votre journal. Et qui liste 23 sociétés et individus, porteurs de créances au bénéfice de la Cbc, lesquelles sont qualifiées par la Cobac [Commission bancaire de l’Afrique centrale] de «douteuses» et faussement mises sur le compte des «actionnaires» de la banque, dont Yves Michel Fotso lui-même.

 

Dans cette annexe où les avocats du fils du milliardaire de Bandjoun indiquent, dans chaque cas, le niveau de prise d’intérêts de leur client, il est mis en évidence, à la fin de l’énumération, l’entreprise dénommée «Ingénierie forestière». Si la mise au point se contente de préciser que «M. Fotso n’est pas associé de ce client», auquel il est imputé une créance d’un montant de 2,3 milliards de Fcfa, il n’échappe pas à l’observateur avisé que cette entreprise a été généralement présentée comme appartenant à un certain Franck Emmanuel Biya, le fils aîné du président de la République.

 

Malgré les informations circulant sur la cession des actifs de cette société par son propriétaire, Franck Biya, une source, contactée hier au ministère des Forêts et de la Faune, réitère que cette société forestière est toujours la propriété du fils du chef de l’Etat ; même si elle est actuellement gérée par un de ses hommes liges, qui n’est autre que le fils de Philippe Mataga, ancien ambassadeur du Cameroun en Espagne décédé il y a quelques années. La même source précise que l’autre société forestière pour laquelle Franck Biya a cédé ses actifs à un repreneur s’appelait plutôt Cofa (Compagnie forestière Assam Mvondo, du nom du neveu du chef de l’Etat actuellement député à l’Assemblée nationale) et non Ingénierie forestière, dont la filiale en Rca est la Centrafricaine des bois tropicaux (Lcdbt) et dont la géographie du capital laisse apparaître un actionnaire du nom de Francis Bozizé, fils du chef de l’Etat de ce pays voisin. Toutes ces informations sont contenues dans une dénonciation faite en août 2009 par des Ong en charge de la protection de l’environnement.

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Tripatouillages

 Comme pour insinuer la particularité de la créance de 2,3 milliards de Fcfa portée par la société Ingénierie forestière et, surtout, la particularité de la personne qui se cache derrière cette entreprise, la mise au point des avocats de l’actionnaire majoritaire de la Cbc révèle que la prise en compte de cette créance, dans les rapports de la Cobac et de l’administrateur provisoire, font l’objet de «tripatouillages». En effet, apprend-on, «M. Yves Michel Fotso a instruit à ses avocats d’exiger de la Cobac qu’elle produise les déclarations et attestations à elle délivrées selon ses propres exigences en 2009, individuellement et sur l’honneur, par la quasi-totalité des mandataires sociaux des sociétés débitrices de la Cbc, reconnaissant qu’ils étaient bien les bénéficiaires des crédits obtenus de la Cbc, ce qui fut fait. Compte tenu de la tournure pénale des accusations à l’encontre de M. Yves Michel Fotso, la Cobac a l’obligation de fournir lesdites preuves, sous peine d’y être contrainte par une décision de justice».

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Cette décision de contraindre le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac à sortir les documents naît de ce que, souligne la mise au point publiée hier, «alors que M. Fotso avait déjà marqué son accord de principe pour régler la mirobolante somme de 35 milliards de Fcfa en donnant en garantie ses biens personnels, force a été de constater que ses interlocuteurs [Cobac et administrateur provisoire] lui exigeaient de régler plutôt la somme de 59 milliards de Fcfa et, dans le même temps, sans aucune explication, ces mêmes personnes avaient retiré de la liste initiale, objet de la négociation, certains débiteurs, Cbge, Ingénierie forestière, Fcp obligation plus, etc., et en avait rajouté d’autres, Archidiocèse de Yaoundé [une créance de 3,1 milliards de Fcfa], Société financière commerciale, etc. Autant de tripatouillages qui vont faire échouer les arrangements initiaux».

 


 


 

 

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