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Enquête: Comment et de quoi vivent les partis politiques au Cameroun ?

Partis politiques: Qui finance ?

Le nombre de partis politiques légalisés au Cameroun tourne actuellement autour de 240. Curieusement, sur le terrain, on se retrouve à peine avec une dizaine de formations politiques.1 1306506620 democrates camerounais

Que font les autres entre-temps ? Comment et de quoi vivent les partis politiques avant une éphémère apparition en période

de campagne électorale ? Les Camerounais se posent ces questions. Un parti politique concourt à l’expression du suffrage universel. Et pour s’attirer la sympathie de l’électorat, il faut bien mener des activités. Qui paie la note ? La réponse à cette préoccupation embarrasse toutes les formations politiques. C’est vrai que sur le papier, les statuts disent que les ressources financières des partis politiques sont constituées des cotisations des membres, de la vente des cartes, des contributions des militants selon que l’on est membre du gouvernement, directeur général, députés, maire, membre du comité central, du bureau directeur… Les dons et les legs constituent aussi une source statutaire de financement. Mais dans la réalité, les partis politiques peinent à vivre.

Le RDPC, si souvent envié par ses concurrents politiques du fait d’une apparente aisance financière, éprouve les mêmes difficultés à financer ses activités que les autres partis. Le SDF, l’UDC, l’UNDP, le MP rencontrent donc au quotidien des difficultés pour exister sur la scène politique. Du côté de l’UDC, par exemple, on parle d’un budget annuel de 200 millions. Mais au sein de ce parti politique, on reconnaît aussi que l’exécution du budget de fonctionnement n’a jamais atteint la barre des 50%. Comme les autres formations politiques, on s’accroche à la manne qui vient de l’Etat.

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En effet, depuis décembre 2000, des dispositions légales encadrent le financement des partis politiques par l’Etat. Le partage se fait selon le poids de chacun à l’Assemblée nationale, mais aussi selon le score d’au moins 5% des suffrages exprimés dans au moins une circonscription. C’est vrai qu’avec la loi portant Code électoral, la cagnotte de chaque parti politique sera fonction de son niveau de participation aux élections municipales, législatives, présidentielles et sénatoriales. Jusque-là, les observateurs affirment que les partis politiques ne sont pas au bout de leurs peines. On se souvient que, par le passé, on a intenté des procès à l’administration. Selon les cas, elle est accusée d’entretenir des lenteurs dans le déblocage des fonds ou de privilégier quelques partis. Nombre de Camerounais savent cependant que ce financement public est toujours mis à la disposition des partis. Il représente 1, 5 milliard de francs par an.

Reste que dans l’opinion, on peine à comprendre pourquoi les leaders politiques ne lèvent pas les fonds pour financer leurs activités. Des universitaires arguent à ce propos que le financement des partis politiques participe du prix à payer par l’Etat pour protéger une nécessaire « sécurité démocratique ». Il y a également une exigence de ces partis politiques des financements occultes et de l’emprise des puissances étrangères. Ce que la loi interdit.

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Le Cameroun subventionne, par conséquent, chaque année le fonctionnement des partis politiques légalisés. Il reste que l’utilisation de ces fonds suscite des questionnements. Surtout que la loi de 2000 fixe les règles de contrôle de l’utilisation de ces ressources qui sont des deniers publics. A l’observation, le financement des partis politiques est encore laborieux pour nombre de leaders politiques. Les petits partis ont, par exemple, des difficultés à soutenir les activités de leurs militants avant et pendant le scrutin. Ailleurs, le coup de pouce d’une élite généreuse supporte les charges liées au déplacement des militants, à la nutrition voire l’hébergement.

Face à la complexité de la question du financement des partis politiques, CT a revisité la loi pour dire qui a droit à quoi. Un tour dans les états-majors des partis politiques a également permis de comprendre ce qui s’y fait pour s’assurer une santé financière. Le constat est le même. Malgré la multiplication des sources de financement, les moyens ne suffisent pas toujours pour permettre un déploiement grandeur nature.


 

 

                                           

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