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Discours de Paul Biya à la Jeunesse : L’analyse apologétique de Fame Ndongo

Fame Sup

Le président Paul Biya s’est adressé à la jeunesse de son pays le 10 février 2021 à l’occasion de la 55ème édition de la Fête à elle dédiée. Dans son adresse, le père de la nation a invité ses « chers jeunes compatriotes » à se « mobiliser » tout en se servant de bons modèles, se montrer « résilients » face à la pandémie du coronavirus qui sévit. Réagissant à ce discours présidentiel, le Pr Jacques Fame Ndongo estime que son « créateur » politique a égrené en trente-huit ans, un chapelet  d’actions en faveur des étudiants camerounais. Lebledparle.com vous invite plutôt à lire le mordant des lettres modernes françaises.

Fame Sup
Pr Jacques Fame Ndongo (c) Droits réservés

ADEQUATION FORMATION-EMPOI

LES ACCTIONS PHARES DU PRESIDENT PAUL BIYA EN FAVEUR DE LA JEUNESSE ESTUDIANTINE CAMEROUNAISE.

1- Les orientations du Chef de l’Etat

« J’avais déjà instruit la mise en place de plusieurs programmes d’accompagnement des jeunes. Ces initiatives sont en cours de réalisation dans plusieurs secteurs productifs. J’invite, une fois de plus, le gouvernement à faire tout pour que ces programmes connaissent un plein succès. Car, de leur mise en œuvre dépend, en grande partie, la résolution de l’épineux problème de l’emploi des jeunes dans notre pays ».

Ainsi s’exprimait hier soir le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, dans son message à la jeunesse camerounaise.

2- Programmes pertinents et concrets

A travers le ministère de l’enseignement supérieur, le Président de la République, S.E Paul BIYA, a mis en œuvre, sous la coordination de monsieur le Premier Ministre, chef du gouvernement, des programmes pertinents et concrets au bénéfice de la communauté estudiantine. Je me propose d’éclairer les jeunes Camerounais sur les initiatives et mesures prises en leur faveur au MINESUP, dans le cadre de la promotion de l’insertion sociale et professionnelle. D’emblée, je dois dire que les actions du MINESUP sont alignées sur la Stratégie Nationale de Développement 2020 – 2030 (SND 30). Cette boussole gouvernementale met l’accent sur la transformation structurelle de l’économie pays, le développement du capital humain et du bien-être, la promotion de l’emploi et l’insertion économique, la décentralisation et la gestion stratégique de l’État.

3- Accélération de la professionnalisation

Je vais d’abord évoquer les aspects liés à l’accélération de la professionnalisation de la formation dans notre système, puis répertorier quelques actions spécifiques de facilitation de l’insertion socioprofessionnelle en cours au MINESUP. Je vais terminer par quelques actions emblématiques du PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE en faveur de l’emploi des jeunes au niveau de l’enseignement supérieur.

4- Un facteur d’insertion professionnelle

Une enquête de l’OIT a révélé les chiffres suivants concernant l’employabilité des diplômés de l’Enseignement Supérieur :

  • 10 % des diplômés de l’enseignement supérieur s’auto-emploient.
  • 47 % des diplômés de l’enseignement supérieur trouvent un emploi dans un des secteurs classiques secteur primaire, secondaire, secteur tertiaire) .
  • 15% des diplômés de l’enseignement supérieur aujourd’hui sont dans le secteur informel.

5- Employabilité

Pour améliorer ces chiffres, la professionnalisation, un des piliers du triptyque assurance qualité, professionnalisation de la formation et employabilité qui fonde notre enseignement supérieur depuis son arrimage au système LMD, apparait comme le préalable à une insertion professionnelle réussie. Fort justement, le Gouvernement l’a orientée vers les filières technologiques (programme 241) susceptibles d’accompagner durablement le développement socioéconomique du pays. L’accès des jeunes à ces filières se fait via les nombreux concours d’entrée organisés annuellement pour les écoles normales supérieures, les instituts universitaires de technologie, les écoles nationales supérieures polytechniques, les établissements de formation médicale, pharmaceutique et odontostomatologique, les établissements d’enseignement supérieur à statut particulier, etc.

6- Formation du capital humain

S’agissant par exemple de la formation du capital humain, en 2019 /2020, la filière technologique a mis sur le marché du travail 14 695 diplômés, soit une augmentation de 35,6% par rapport à l’année précédente. Les filières agronomique et halieutique ont produit 1 964 diplômés et la filière des industries culturelles et touristiques a mis sur le marché de l’emploi 2 538 diplômés. Dans le secteur des services, 9 283 professionnels qualifiés ont été formés. Dans la filière santé humaine et animale, 4 345 médecins et vétérinaires ont été formés.

7- Offre de formation

Sur le plan de l’offre de formation, les universités d’état continuent à créer de nouvelles filières plus adaptées aux besoins de la société (licences et masters professionnels) et à développer des partenariats avec les milieux socioprofessionnels, tout en améliorant l’encadrement des IPES autorisées.

En matière d’assurance-qualité, la réforme Licence-Master-Doctorat a été consolidée à travers le renforcement de la formation en alternance entre l’université et les milieux socioprofessionnels, et l’exposition des étudiants à des expériences d’apprentissage variés tout au long de leur formation.

8- Observatoire National des Métiers des Diplômés de l’Enseignement Supérieur (OMDES).

Dans le but d’améliorer l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés, le MINESUP s’est doté d’un Observatoire National des Métiers des Diplômés de l’Enseignement Supérieur (OMDES). Cette structure travaille de manière étroite avec les milieux universitaires et le monde professionnel et contribue ainsi à l’adéquation formation-emploi. Les principales actions menées à date sont :

8-1- L’organisation de plusieurs sessions de formation sur les techniques de recherche d’emploi et le marché de l’emploi, en partenariat avec le FNE;

8-2- La collecte et la publication hebdomadaire à l’intention des jeunes diplômés et des chercheurs d’emploi des offres emploi disponibles au Cameroun. Ainsi, 4700 offres d’emploi ont été publiées sur le site web de l’OMDES au cours de l’année 2020 ;

8-3- La mise sur pied d’une application dénommée SUPSTUDY présentant l’ensemble des offres de formation disponibles au Cameroun et leurs débouchés.

8-4- Par ailleurs, un catalogue des métiers présentant les différents secteurs d’activités, les professions existantes ainsi que les cursus académiques y débouchant a été mis en ligne ;

8-5- Enfin, l’OMDES met à la disposition des entreprises partenaires, une banque de données des étudiants et diplômés de l’Enseignement Supérieur par secteur d’activité afin de faciliter leur mise en stage et leur recrutement éventuel.

9- Cité des métiers

À la suite de l’OMDES, et toujours dans le cadre de la promotion de l’employabilité et de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur, il faut mentionner la naissance de la CITÉ DES MÉTIERS au bâtiment CITI, près de l’ENSP de Yaoundé. Cette structure, fruit d’un partenariat signé en février 2021 entre le MINESUP, via l’OMDES et l’ONG internationale ANI-international (Agis, Note et Innove), est un espace de conseil et de ressources documentaires. Il réunit, dans un même milieu, des professionnels issus de différents horizons, afin de mutualiser leurs ressources au profit des diplômés. Ceux-ci y trouvent des réponses à leurs questions en matière d’orientation, de formation, de reconversion professionnelle et de création d’entreprise. Une certification des compétences est prévue.

10- Programme d’Appui à l’Employabilité des Jeunes diplômes de l’Enseignement Supérieur pour la création des entreprises (PRO-PAEJ)

Le Programme d’Appui à l’Employabilité des Jeunes diplômés de l’Enseignement Supérieur pour la création des Entreprises (PRO-PAEJ) est un projet présidentiel dont le but est de promouvoir l’insertion socio-professionnelle des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur par l’auto-emploi. Ses outils combinent la sensibilisation, l’identification des projets à forte valeur ajoutée, la formation des porteurs de projets et l’appui et l’accompagnement des initiatives et entreprises tenues par les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

Dans le cadre de sa phase pilote, le PRO-PAEJ a reçu 2400 projets à l’issue de l’appel à candidature. Cent (100) projets à fort potentiel de création d’emplois et de richesses ont été sélectionnés, à raison de 10 projets par région. Les domaines d’activités des projets retenus sont en phase avec la SND30. Les 100 jeunes sélectionnés ont déjà été formés dans le montage des projets, la gestion et la conduite d’une entreprise.

Le coût de la phase pilote est de 300 000 000 F CFA. Ce coût est extensible, au prorata des disponibilités financières de l’Etat. Le projet va commencer avec 50 entreprises (dont 5 par région) appartenant à des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Les premiers financements pourraient intervenir au courant de l’année 2021, grâce à un appui spécial du MINEPAT. Les 50 projets restants seront financés en fonction des fonds que l’Etat débloquera, le cas échéant.

11- « Génie et Talent de l’Etudiant Camerounais » (GETEC)

Le GETEC est une activité de détection et d’accompagnement des étudiants porteurs de projets à forte valeur d’innovation et d’employabilité. Trois éditions se sont tenues à ce jour (Bamenda, Maroua et Dschang). De la trentaine de projets détectés, trois ont émergé du lot. Il s’agit de

  • Pocket recovery phone : dispositif de prévention des vols des téléphones portables (sup tic) ;
  • Mumetia: farine de plantain améliorée et élevage des escargots+vente y compris produits dérivés (université de Buea) ;
  • Pâte a papier sur la base des troncs de plantains.

Pour toutes ces unités, le MINESUP a créé des SARL.

Ces unités sont au stade de production et commencent à faire parler d’elles, y compris dans les médias.

12- Incubateurs d’entreprises dans l’enseignement supérieur

Les incubateurs d’entreprises des Universités d’État sont des structures innovantes nées du programme national d’incubation des entreprises. Ils ont pour mission de détecter, accueillir, encadrer et accompagner les idées de projets de création des entreprises pérennes et prospères ; d’impulser le développement par la valorisation des matières locales et la promotion des talents des jeunes entrepreneurs et la création de la valeur entre autres. Dix incubateurs sont en activité dans les Universités d’État et dans certains établissements d’enseignement supérieur à statut particulier. Leur mise en œuvre est le fruit d’un partenariat associant des acteurs publics ou parapublics (MINESUP, MINPMEESA, MINMIDT, MINJEC, SNH), des institutions privées (Orange Cameroun, MTN, NOFIA, RFI), des pays amis (Israël, France) et des organismes internationaux (PNUD, UE, ADMP).

13- 1.230.000.000 Fcfa

Le financement public de ces incubateurs, de l’ordre de 1.230.000.000 FCFA durant les 4 dernières années, a été fourni essentiellement par le MINPMEESA (150 millions FCFA par incubateur) et le MINESUP. En termes d’acquis, l’on peut citer :

  • L’incubateur de l’École Nationale Supérieure Polytechnique (de l’Université de Yaoundé I)
  • Il a accompagné une cinquantaine de jeunes dont plusieurs ont reçu des prix prestigieux offerts par Total-Cameroun (Challenge Startupper et d’Orange Cameroun). Le centre futuriste « high tech » (3D) mis sur pieds par l’Etat avec l’appui technique d’Israël permet d’optimiser cet incubateur.
  • L’incubateur de l’ESSEC (Université de Douala) a permis la création de plusieurs structures dont les Ets OCRYS Recovery, AREL, Shekina food, AGROBUSINESS, CROP’S-CROP’S, etc.
  • L’incubateur de la FGI (actuelle ENSP/Université de Douala) accompagne les projets suivants : production de bière de mil, production de farine de patate ou de banane plantain ; système de traitement et de valorisation de l’eau de pluie ; Mini Chantier Naval ; application de communication avec les sourds muets, etc. En réalité, cet incubateur intègre au-delà de l’accompagnement des idées de projet, un appui multiforme aux PME existantes dans les domaines de la conception, la fabrication ou l’assemblage des automobiles 100% électriques ; l’accompagnement en ligne des élèves et des étudiants ; la recherche et développement en intelligence artificielle et en électronique.
  • Les autres Universités d’Etat (Bamenda, Buéa, Dschang, Ngaoundéré, Yaoundé II) et les Instituts privés d’enseignement supérieur ont créé des incubateurs d’entreprise et les résultats sont probants (juniors entreprises, entreprises estudiantines, start-up etc…)

14- Actions spéciales du Chef de l’Etat

S.E.M. PAUL BIYA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ÉTAT a ordonné un recrutement spécial de 2000 jeunes sans emploi titulaires du Doctorat ou du PH.D au cours de la période 2019-2021. La deuxième phase de cette opération est en cours de finalisation et les résultats seront bientôt publiés. En dehors de son impact social de réduction du chômage, cette mesure va améliorer considérablement les ratios d’encadrement et donc la qualité de la formation et ainsi favoriser l’insertion professionnelle.

15- Centres de développement du numérique universitaire et généralisation du e-learning

Le projet E-National Higher Education Network. Ce projet présidentiel futuriste a comme composantes 1) l’opération don des 500 000 ordinateurs PBHEV et 2) la mise en place dans les Universités d’État de réseaux informatiques et Centre de développement du numérique universitaire (tous déjà construits et équipés). Son couronnement est la fourniture d’une connexion internet de très haut débit aux étudiants, aux enseignants et à la l’administration universitaire. Ceci va permettre l’appropriation et la généralisation du E-Learning), et donc une meilleure gestion des contraintes de distanciation physique imposées par la pandémie du COVID-19. Cela va aussi optimiser la visibilité et le classement des universités camerounaises dans le cyber espace universitaire planétaire et donc l’attractivité de nos diplômés dans le marché international de l’emploi.


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