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Dieudonné Essomba : « Quand un sous-préfet prend un coup de poing pour donner a quelqu’un, c’est autorisé par quoi ? »

DD Essomba

Les incidents survenus au lycée bilingue d’Ayos mercredi dernier ont retenu l’attention d’Ernest Dieudonné Obama et ses invités ce dimanche 26 janvier 2020, dans le cadre de l’émission dominicale  Club d’Élites diffusée sur la chaine de télévision privée Vision4 entre 11 heures et 13 heures.

DD Essomba
Dieudonné Essomba (c) Droits réservés

Le statisticien et économiste camerounais, Dieudonné Essomba était l’une des « élites » du plateau de Club d’Élites ce dimanche. Invité à donner son point de vue sur l’altercation entre la sous-préfet d’Ayos dans le Nyong et Mfoumou et le professeur de philosophie en service au lycée bilingue de la place, le fédéraliste s’est montré outré par cette décente inopinée de l’autorité administrative, qui a occasionné des remous au sein de l’établissement.  

Il n’y avait pas urgence selon Dieudonné Essomba

Si les textes indiquent que l’autorité administrative peut substituer le proviseur en cas d’urgence, Dieudonné Essomba, dans son argumentaire, ne voit pas d’urgence : « Où était l’urgence d’entrer dans cet établissement ? Si vous constatez que les élèves ont un comportement, vous faites une note, vous adressez à votre collaborateur pour lui signifier que l’établissement que vous gérez, il m’est revenu que les enfants ont tel ou tel comportement », conseille-t-il.

Le Sous-préfet n’a pas le droit de la violence physique sur ses sujets

Pour l’économiste, il est inimaginable pour une autorité administrative de faire usage de la violence physique sur une personne, car seules les forces de l’Ordre jouissent de ce droit « Mais quelle incroyable idée pour un sous-préfet de se substituer au proviseur, aux censeurs, aux surveillants généraux, et même à la police ! Supposons même qu’il ait lu le droit. Cette histoire d’autorité, qui lui donne le pouvoir de frapper physiquement sur les autres ? Elles ont quel droit ? L’État du Cameroun a donné le mandat seulement aux forces de l’Ordre d’utiliser la force physique ».

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Aucun texte ne donne droit aux sous-préfets de violenter physiquement des individus

« Quand vous voyez un Sous-préfet, un Préfet ou un ministre prendre un coup de poing pour aller donner ça a quelqu’un, c’est écrit où et c’est autorisé par quoi ? Cette dame qui porte les coups de poing pour aller frapper sur un homme, c’est quel texte qui lui autorise à utiliser la violence physique ! Vous pouvez expliquer ça comment ? Une dame parce qu’elle est patronne, se donne le droit de former les coups de poings, et de casser les dents aux gens ».

La récurrence des actes de violence est fille de la forme, et de l’âge de l’État

Pour Dieudonné Essomba, dans un système fédéraliste, on aurait évité des comportements pareils dans nos établissements. Il croit d’ailleurs que ces cas de violence résultent d’un système politique désuet qui manque des solutions aux préoccupations sociales : « Vous remarquez que le Cameroun devient de plus en plus violent, c’est partout. Depuis 1991, on avait demandé que les écoles primaires reviennent aux communes, que les lycées reviennent aux régions, parce que ce sont ces niveaux sup étatiques qui peuvent mieux gérer certaines problématiques. Et non pas le représentant du chef de l’État [sous-préfet Ndlr.] Quand cette dame-là, entre dans un lycée, on demande au chef de l’État de répondre. S’il ne répond pas qu’est-ce qu’on fait ? Nous avons un système rigide, dépassé qui ne régule plus et qui débloque la violence partout !

Du point de vue du droit

« La police générale, c’est le sous-préfet, et la police spéciale c’est le sectoriel dans son secteur. Le sous-préfet ne peut donc pas pénétrer dans un secteur au détriment des sectoriels sans une raison valable. D’autant plus qu’elle n’a pas avisé les autorités du secteur. Cela n’est pas faisable en droit. Aucun droit au monde ! Il n’y a aucun droit au monde qui autorise aux individus qui disposent d’un pouvoir général, d’entrer dans un secteur spécifique pour imposer l’ordre. Ça n’existe pas ! Le Sous-préfet n’avait pas le droit d’entrer dans cet établissement [lycée bilingue d’Ayos Ndlr.] On ne leur enseigne pas le karaté à l’ENAM », a-t-il argumenté.

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