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Benjamin Zebaze : Le discours de Paul Biya « n’a fait que provoquer de nombreux débuts d’AVC, comme d’habitude »

Benjamin Azebaze

A la suite du discours du président camerounais Paul Biya tenu ce 31 décembre, le Directeur de publication du journal Ouest-Littoral, Benjamin Zebaze qui a récemment écopé d’une sanction du CNC pour ses titres « anti-régime », estime qu’il n’y a rien eu de nouveau.           

                     Benjamin Azebaze

Benjamin Zebaze – DR

« Comme chaque année, le discours du Chef de l’Etat camerounais, suscitait beaucoup d’espoirs et à la fin, n’a fait que provoquer de nombreux débuts d’AVC, comme d’habitude. », regrette le journaliste, patron de Presse.

Ci-dessous, son analyse du discours de Paul Biya :

Discours de « faim » d’année : un prestidigitateur  » fait néant » à la barre.

Comme chaque année, le discours du Chef de l’Eta camerounais, suscitait beaucoup d’espoirs et à la fin, n’a fait que provoquer de nombreux débuts d’AVC, comme d’habitude.

Celui que nous venons d’entendre ne déroge pas à la règle. Mais d’entendre ce vieil homme, visiblement mal en point, terminer son discours en indiquant qu’il «consacre toutes » ses forces pour la paix, l’unité et le progrès, avait quelque chose de pathétique.

A voir l’effort fait pour lire un texte aussi mensonger que mal écrit ; en tenant surtout compte des résultats de sa politique, on peut conclure, sans se tromper, que les forces qu’il consacre à l’exercice de ses fonctions sont minimes.

Et pourtant, le début de son discours pouvait laisser supposer quelques annonces importantes, surtout quand il a annoncé que l’année qui s’ouvrait, était sans doute la plus importante de l’histoire de notre pays.

Mais à la manière d’un prestidigitateur qui sort des pigeons de son chapeau, il s’est mis à égrener son habituel chapelet d’excuses et de réussites ne relèvant que de son imagination fertile.

Il nous a alors appris qu’il n’avait rien à se reprocher, notre situation n’étant due qu’à la « détérioration des termes des échanges », « la crise économique et financière » qui a frappé il y a quelques années le monde et ralenti notre « croissance »; la « baisse du prix des matières premières et du pétrole » ?

« Face à l’adversité », comme il a dit lui-même, il a mis en place une politique en trois temps, citant ses « escroqueries habituelles » : « grandes ambitions », « grandes réalisations » et « grandes opportunités » qui devraient nous permettre de voir le « seuil de l’émergence », qu’il n’a pas comme d’habitude, fixé le rendez vous en 2035, massacrant la définition de cette notion.

Aux insurgés anglophones, le dépôts des armes ou l’intensification de la guerre

Il a ensuite érigé en grande cause nationale, la sécurité, la croissance et les conditions de vie de ses concitoyens

Alors qu’il était fortement attendu sur le premier point, suite au conflit anglophone qui s’exporte dans le Liitoral et l’Ouest, il a déclaré que la situation était stabilisée à l’Extrême-nord et sous contrôle dans les régions anglophones.

Étonnamment, il a sorti ses gadgets habituels, ce « machin » sur le bilinguisme et le multiculturalisme, et son « cousin » sur le Comité de désarmement. Il a proposé aux insurgés, le dépôt des armes pour une sortie honorable, ou l’ordre donné aux forces de l’ordre de les « neutraliser », comme si c’était lui qui avait encore la maîtrise de la situation. A l’entendre prononcer péniblement le terme « neutraliser », on se rendait bien compte qu’il n’y croyait pas lui-même.

Dans le registre du satisfecit et de ses sempiternelles promesses :

– Il s’est félicité du fait que de plus en plus, les collectivités locales prennent en main la gestion des affaires locales ;

– La modernisation de l’agriculture ;                                                                      

– L’Industrialisation de nos moyens de production ;

– Développement des infrastructures de production d’énergie ;

– L’offre en matière d’eau potable ;

– Développement des moyens et infrastructures de transport terrestres, ferroviaires et aériens ;

– Lutte contre les importations ;

– Lutte contre le chômage des jeunes…

Alors que ses explications étaient attendues sur le scandale lié la Can, c’est à peine s’il n’a pas accusé la « malchance »; selon lui, la Caf a décidé un « glissement de date », à cause de « certaines données ».

Quel roi « fait néant » tout de même !

Un étranger qui l’écoutait pour la première fois ce soir, aurait l’impression d’entendre un homme qui vient juste d’être élu pour la première fois à la tête de l’Etat, et qui découvre les problèmes qui minent son pays.

Que face à la gravité de ce qui se passe en zone anglophone, il n’ait ni parlé de régionalisme, ni de décentralisation et encore moins de fédéralisme, montre que cet homme vit sur une autre planète et qu’hélas, l’année 2019 risque d’être un enfer pour les Camerounais.

Qu’après le scandale lié à la Can, Il traite le sujet avec une telle légèreté prouve clairement qu’il est le principal organisateur de ce fiasco qui risque d’endetter notre pays pour des siècles et des siècles.

Qu’avons-nous fait au bon Dieu et à Satan, pour qu’ils ne fassent rien pour abréger nos souffrances ? Cet homme nous conduit, non seulement vers une faillite généralisée, mais surtout vers une guerre civile.

Benjamin Zebaze


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