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Lendemains de sentence du TAS : Le Minsep met la LFPC face à la quadrature du cercle

L’affaire opposant la Ligue Professionnelle de Football du Cameroun (LFPC) à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) s’est soldée le 14 septembre 2020 par une sentence en faveur de la LFPC. Le Bureau Exécutif de la FECAFOOT avait suspendu la LFPC le 22 août 2019 pour « violation grave et réitérée de ses obligations », ce que la LFPC avait trouvé injuste, ce d’autant plus que, comme le prévoient les textes de la FECAFOOT, son Assemblée Générale suivante n’avait pas entériné cette sanction, ce qui la levait d’office.


Fecafoot LFPC
Fecafoot-LFPC – Mtg

Selon la sentence, le TAS :

« déclare que la suspension de la LFPC est illégale, à tout le moins depuis le 18 octobre 2019.

dit que la suspension de la LFPC a pris fin le 18 octobre 2019.

dit que les droits de la LFPC, notamment ceux liés à l’organisation des championnats professionnels de football au Cameroun, sont pleinement rétablis à compter du 18 octobre 2019. »

La machine à remonter le temps de la justice a ainsi remis le curseur au 18 octobre 2019, date à partir de laquelle le Comité Technique Transitoire (CTT) mis sur pied par la FECAFOOT pour agir en lieu et place de la LFPC n’avait plus le droit de le faire. Tous les actes posés par le CTT depuis le 18 octobre 2019 n’ont par conséquent aucune valeur juridique, y compris donc les championnats professionnels de 1ère et 2ème division.

Appréhendant les conséquences difficiles de la sentence du TAS sur le foot du pays,  le Ministre des Sports et de l’Education Physique (MINSEP) a réuni autour de lui les dirigeants de la LFPC et de la FECAFOOT pour leur faire certaines recommandations dont celles-ci-dessous :

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« … faciliter l’application immédiate et sans conditions des sentences prononcées par le TAS les 14 et 15 septembre 2020.

Collaborer pleinement, dans un sursaut patriotique et pour l’intérêt supérieur du sport dans notre pays ;

Éviter toute atteinte aux droits des acteurs impliqués (clubs), ainsi que de nouveaux rebondissements dans les affaires déjà tranchées par le TAS (cas de News Stars de Douala).

Trouver la formule adéquate pour le déroulement serein des championnats professionnels, déjà annoncés par la tutelle fédérale. Cette formule devrait garantir leur reprise à très brève échéance et le déroulement intégral de leurs phases aller avant la midécembre 2020, date imposée pour la mise des infrastructures sportives à la disposition de la CAF, dans la perspective de l’organisation du CHAN prévu dès le 16 janvier 2021. »

A première vue, ces recommandations du MINSEP paraissent claires, mais une phrase de son discours les vicie complètement, quand il demande à la LFPC « qui hérite des résultats d’un championnat organisé par sa tutelle pendant sa suspension à travers une instance de suppléance, de tout mettre en œuvre pour mieux gérer la continuité ».

Après la réunion avec le MINSEP, la LFPC se trouve face à un écheveau des plus complexes à démêler : comment appliquer immédiatement et sans conditions la sentence du TAS qui disqualifie le CTT, et en même temps assurer la continuité des activités de ce même CTT en héritant des résultats des championnats qu’il a organisés, sans porter atteinte aux droits des clubs impliqués ?

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Par exemple, l’application de la sentence du TAS fait du club UMS de Loum le représentant du Cameroun en Ligue des Champions africaine prochaine, tandis que l’héritage du CTT qualifie plutôt PWD de Bamenda. La recommandation de « continuité » du MINSEP entraînera donc forcément le « juridisme excessif » que la réunion voulait dissuader. UMS de Loum et PWD de Bamenda ont d’ailleurs déjà lancé les hostilités à travers des déclarations dans les médias.

D’autre part, en se servant du CHAN 2020 que le Cameroun doit abriter comme épée de Damoclès, le MINSEP met définitivement la LFPC face à la quadrature du cercle. Bien qu’ayant gagné son procès au TAS, le Général Semengue et ses équipes de la LFPC auront beaucoup de mal à gérer leurs affaires dans la sérénité. Surtout lorsqu’on connaît le caractère revanchard et belliqueux des dirigeants de la FECAFOOT, le jeu trouble des cadres du MINSEP et le ponce-pilatisme du Comité National Olympique et Sportif (CNOSC) associé à cette assise.

Vous avez dit « union sacrée » ? Wait and see.

Charles MONGUE-MOUYEME

 


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