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Eric Essono Tsimi : « C’est quoi le respect de l’ordre constitutionnel ? »

Dans un texte publié sur Facebook, l’universitaire fait une analyse critique des réactions au sujet du coup d’état au Gabon, au Niger, en Afrique en général, comme l’a constaté Lebledparle.com.

Ali Bongo et ses proches
Ali Bongo, président déchu du Gabon et ses proches - DR

Les manquements de communiqués condamnant les coups d’états en Afrique

Le Chercheur Eric Essono Tsimi soulève des questions importantes concernant les communiqués condamnant les putschs en Afrique francophone. Il met en évidence certains termes fréquemment utilisés dans ces déclarations, tels que « ordre constitutionnel », tout en notant l’absence de mots comme « justice », « justice sociale », « vérité », « démocratie », « peuple », et « restitutions ». L’auteur interroge ce que signifie réellement « respecter l’ordre constitutionnel » dans ces contextes. S’agit-il simplement de restaurer l’ancien président déchu et lui demander de recompter les voix, ou cela implique-t-il une véritable justice, y compris la poursuite de toutes les autorités impliquées dans des affaires de corruption ou d’abus de pouvoir ? Il souligne également une nouvelle tendance en Afrique où les coups d’État ne conduisent pas nécessairement à des violences contre les civils, mais cela ne doit pas conduire à ignorer les responsabilités des dirigeants et des acteurs locaux dans ces événements. Il mentionne que même si certains d’entre eux peuvent être considérés comme des victimes, ils doivent néanmoins assumer leurs responsabilités pour les dysfonctionnements dans leur pays.

« Les mots qui manquent dans les communiqués qui condamnent les putschs : justice, justice sociale, vérité, démocratie, peuple, restitutions.  Ceux qu’on retrouve dans ces mêmes communiqués : ordre constitutionnel, ordre constitutionnel, ordre constitutionnel. Le respect de l’ordre constitutionnel au Cameroun ce serait quoi ? La déclaration des biens comme la Constitution l’exige ? La poursuite de toutes les autorités impliquées dans des affaires ou bien comme le demandent les organisations internationales la protection des anciens présidents qui même dans les démocraties répondent de leurs actes (Sarkozy sera jugé Trump sera jugé, le fils de Biden sera jugé mais en Afrique on voudrait nous faire croire que les rois déchus et leurs familles doivent être protégés !) La constitution est-elle respectée dans les pays francophones? Au Gabon ce serait quoi restaurer l’ordre constitutionnel? Restaurer Omar Bongo et lui demander de recompter les voix ? Proclamer le professeur Ondo vainqueur ? Ce faisant la constitution sera-t-elle respectée si ce sont les putschistes qui le font ? Ce qui se passe en Afrique est nouveau c’est une tendance qui contrairement à toutes les vagues de putschs qui ont eu lieu avant n’aboutit pas à des morts de civils. Ignorer que des fils de/les épouses de/ se comportent partout comme Sylvie et Nourredine c’est se condamner à se taire a fortiori sur les crimes de la Francafrique. On ne peut pas condamner Macron en ignorant les courroies de transmission locales, c’est des degrés de responsabilité divers, Biya restant aussi une victime, mais cela sera pris en compte dans son procès, tant qu’il est aux affaires il doit être considéré comme pleinement responsable; et même présumé innocent, il doit être chargé (comme une mule) des dysfonctionnements et de tous les maux actuels du Cameroun », écrit l’ Enseignant-Chercheur et Ecrivain.

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Eric Essono Tsimi appelle à une réflexion approfondie sur la manière dont les événements politiques en Afrique francophone sont perçus et comment ils sont condamnés, en mettant davantage l’accent sur la justice, la démocratie et la responsabilité des acteurs locaux et internationaux.


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