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Droits de l’Homme : Amnesty international épingle le Cameroun

L’Ong dénonce les violations des libertés des journalistes et des leaders de l’opposition.

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Dans son rapport 2012 sur l’état des droits de l’homme dans le monde, rendu public jeudi dernier, l’Ong de défense des droits humains n’est pas tendre envers le gouvernement camerounais.

«Le gouvernement continuait [en 2011, ndlr] de restreindre les activités des opposants et des journalistes. Des personnes soupçonnées de relations homosexuelles ont été placées en détention et certaines ont été condamnées à de longues peines d’emprisonnement. Le gouvernement a allégé certaines peines de prison et commué des condamnations à mort, mais il n’a pas divulgué le nombre de ces commutations », lit-on d’entrée de jeu.

Au chapitre de « l’impunité », Amnesty International indique que «des membres des forces de sécurité ayant commis ou ordonné de graves violations des droits humains, dont des homicides illégaux, au cours de manifestations et d’émeutes survenues en février 2008, jouissaient toujours de l’impunité. L’appareil judiciaire n’a pas ouvert d’enquête sur ces violations ni traduit les responsables présumés en justice ».

S’agissant de la liberté d’expression, l’Ong affirme que «plusieurs journalistes et détracteurs du gouvernement ont été arrêtés et placés en détention ; certains ont été libérés au cours de l’année [2011] ». Elle cite les cas de Bertrand Teyou, un écrivain arrêté en novembre 2010 au moment du lancement de son livre au sujet de l’épouse du président, et remis en liberté le 29 avril 2011, celui de Pierre Roger Lambo Sandjo [Lapiro de Mbanga], « un musicien, [qui] a purgé sa peine de trois ans de prison et a recouvré la liberté en avril sans avoir eu à s’acquitter de l’amende de 330 millions de francs CFA à laquelle il avait été condamné en 2008 » et de Reinnier Kazé, « correspondant de l’Agence France Presse, [qui] a été arrêté le 23 février par des gendarmes alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition à Douala. Des fonctionnaires ont effacé des enregistrements sur son dictaphone avant de le relâcher le lendemain ». 

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Amnesty International ajoute sur ce volet que «des défenseurs des droits humains et des avocats réclamaient toujours [en 2011] la remise en liberté de l’ancien maire Paul Eric Kingué, qui purgeait une peine de prison en rapport avec les émeutes de février 2008, expliquant qu’il avait été pris pour cible pour avoir dénoncé des violences commises par les forces gouvernementales. Paul Eric Kingué était par ailleurs en cours de jugement pour des accusations de corruption ». 

Au plan de la «liberté d’association et de réunion», l’Ong rapporte que «des groupes politiques ou de défense des droits humains se sont fréquemment vu refuser le droit d’organiser des activités ou manifestations pourtant pacifiques ». A titre d’exemple : «Au moins huit militants politiques, dont d’anciens membres d’une association d’étudiants, ont été arrêtés en février par la Direction de la surveillance du territoire (DST), à Yaoundé. Ils s’étaient réunis pour préparer une manifestation à la mémoire des victimes des violations des droits humains perpétrées lors des manifestations de février 2008. Les militants ont été placés en détention et inculpés d’atteinte à la sûreté de l’État, sans avoir été autorisés à consulter un avocat. À la fin de l’année, ils avaient été remis en liberté provisoire mais n’avaient pas encore été jugés ». 

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L’Ong informe du reste que «le gouvernement a proposé de modifier le Code pénal afin que les personnes déclarées coupables de relations homosexuelles puissent être condamnées à de fortes amendes et à des peines de réclusion pouvant atteindre 15 ans. Cette année encore, des hommes reconnus coupables de relations entre personnes du même sexe ont été condamnés à des peines dont certaines allaient jusqu’à cinq années d’emprisonnement ».

En mars 2011, le gouvernement a informé Amnesty International que 17 personnes avaient été condamnées à mort en 2010. Les autorités ont indiqué que toutes avaient interjeté appel de leur condamnation, mais elles n’ont pas communiqué d’informations supplémentaires sur les peines capitales éventuellement prononcées en 2011.

Georges Alain Boyomo


 


 

 

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