C’est avec une publication chargée d’émotion parcourue par Lebledparle.com que la journaliste est revenue sur tous les détails qui auraient conduit à la mort de son fils Ngoung Patrick dans un hôpital de la place. Avec un ton grave et amical elle remet au goût du jour les travers de l’hôpital au Cameroun. Lebled Parle vous propose de lire l’intégralité de du témoignage ému d’une mère qui regrette la mort de son enfant à l’Hôpital général de Douala.
La mort n’arrête pas l’amour, il faut que ça change
Tu me manques à chaque pas que je fais. Tu es partie parce que le Seigneur en avait décidé ainsi. Mais je te demande pardon, pardon de t’avoir amené dans cet hôpital supposé te permettre de recouvrer ta santé.
Le corps médical avait été inhumain, désagréable, méprisant, aucune empathie…Incompétent (la compétence étant la capacité à faire en sorte que le séjour d’un patient et ses proches à l’hôpital soit agréable, même si on sait que ce patient va mourir)…A peine deux dont la vocation et la passion du métier étaient palpables. Le reste n’était pas à leur place.
Le pire c’est que c’était des femmes. Incapables de réponde aux questions qu’on leur pose. Prescription d’ordonnances à tort et à travers, au point de se contredire entre elles, les querelles.
– Qui vous a prescrit ce médicament ? C’est Dr tel.
– Elle prescrit ça pourquoi? Ça sert à quoi? N’achetez pas.
– Qui a recommandé le kiné pour lui? C’est Dr tel.
– Le Kiné sert à quoi ici, sur un patient qui attend une opération de la colonne vertébrale ?
Voilà leurs conversations. Je vous épargne le pire. La bouffe servie exécrable. Quand on ne l’oubliait pas c’était la viande bien dure pour un patient à repas particulier. Un jour je suis arrivée à 15h il n’avait pas été servi. Je suis allée demander pourquoi il n’avait pas été servi. REPONSE (rires)
– On devait faire son bouillon de pommes de terre, mais les pommes étaient finies (rires)
La fille qui servait est venue avec 04 pots de yaourt pour compenser (rires)
C’est là que mon cerveau a lâché. Ne prenez pas mes rires pour de la banalisation Jusqu’à ce jour quand je pense à ce séjour dans cet hôpital, j’ai la chair de poule.
Un ami très célèbre m’avait dit:
– Pourquoi tu l’as amené dans cet hôpital ? Ils vont le tuer.
C’est en vivant la mort de Pat Event que j’ai compris.
Mais allez voir les factures de toutes ces galères. Colossales. Le pire c’est que ce n’était pas ma première expérience dans cet hôpital. Ma mère dans ce même hôpital avait trouvé la mort. Le personnel d’accueil était désagréable, pour des gens du corps médical face à des cancéreux. Il fallait arriver à 4h du matin pour espérer être reçu vers 12h.
Il y a des jours où les appareils de radiothérapie étaient en panne et plusieurs séances programmées et obligatoires annulées. BREF…TROP DE CHOSES À DIRE. C’est ma faute, je n’aurais pas dû l’y amener. En même temps c’était écrit ainsi dans le livre du Seigneur…
REPOSE EN PAIX MON FILS. TU NOUS MANQUES.MERCI À CEUX DES MEDECINS QUI ONT FAIT L’EXCEPTION QUI DEVAIT POURTANT ÊTRE LA RÈGLE. MERCI À TOUS D’AVOIR UNE PENSÉE PIEUSE POUR LE REPOS DE SON ÂME. », a écrit la journaliste qui avait perdu le même année un autre fils du nom de Ngoung Franck.