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Xenophobie : des bamilekes menacent d’expulser les bororos de l’ouest.

L’affaire a créé l’émoi dans le département du Ndé. Des tracts ont circulé dans la ville de Bangangté, placardés sur des murs et distribués sous le manteau, appelant à chasser les Bororos des terres qu’ils occupent.

bororo boeufs



Une initiative inédite qui a bouleversé les habitants, habitués qu’ils sont à vivre en paix avec ces concitoyens. Le fait a tellement alarmant que les autorités ont dû s’en saisir.

Le préfet du Ndé Godlive Ntua, en compagnie de Célestine Keutcha Courtès, la maire de la ville, ainsi que de Njimoluh Seidou Pokam le chef supérieur Bangangté, a organisé une rencontre pour dénoncer publiquement cette attitude xénophobe de quelques citoyens tapis dans l’ombre. Ils ont tenu à rassurer cette communauté qui s’est sentie inquiétée par les tracts anonymes. « Les Bororos sont ici chez eux et doivent se sentir libres d’aller et venir. » A tenu a préciser le préfet.

Une position appuyée par les autorités municipales et traditionnelles. Si le Chef a appelé ses fils à se départir de cette attitude, de se garder de créer un problème qui n’existe pas, Mme le maire a, de son côté, dénoncé ces gens qui veulent « mettre le feu là où il n’y a même pas une brindille pour l’allumer ». Selon ces autorités donc, il n’y aurait pas de problème ! Mais qu’est ce qui a donc poussé des cagoulards à publier leurs tracts.

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Si l’on s’en tient aux termes de ces écrits anonymes, les raisons de cette chasse aux hommes seraient à chercher dans un conflit agro pastoral. Il est reproché aux Bororos de laisser leurs bétails brouter les cultures vivrières des autochtones. Ce qui attise leur colère. De confession musulmane, les Bororos sont des pasteurs anciennement nomades. Ils se déplaçaient alors, au gré de la verdure et de l’abondance du pâturage, pour laisser paître leurs bœufs.

Avec les contraintes de la modernité, ils se sédentarisent de plus en plus dans certains coins de la Région de l’Ouest. On en trouve qui, outre l’élevage bovin, s’exercent de plus en plus à l’agriculture. Mais les bœufs restent leur principale activité, même si les jeunes voguent vers d’autres espaces. Ce qui n’est pas forcément du goût de tous. L’incident de Bangangté est simplement le bout de l’iceberg.

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Le mal vivre entre les Bororos, et les autochtones Bamiléké est, de l’avis de plusieurs observateurs, plus profond. La première salve contre eux est venue de Fotso Victor, il y a quelques années. Ce dernier s’est en effet installé dans la zone agro pastorale de Tchada, à Baleng. « Cette zone est interdite aux cultures pérennes. Quand Fotso Victor s’y est installé, c’était pour cultiver du maïs et d’autres cultures saisonnières. Mais il a très tôt dépassé cet objectif. »

                                               


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