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Xavier Messè : « Paul Biya a encore snobé son peuple, en lui servant des marronniers (…) »

xavier messe

L’ex-directeur de publication du journal l’Anecdote, et enseignant de Communication évènementielle dans la filière Édition et Arts graphiques à l’ESSTIC, a souhaité coller un mot sur le récent discours du Chef de l’état du 31 décembre passé.


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Xavier Messè – DR

Dans une tribune publiée sur sa page Facebook ce vendredi 11 janvier, Xavier Messè critique avec la dernière énergie la sortie du président de la République élu le 7 octobre dernier. Selon lui, le discours du Nnom Ngui est « un rendez-vous manqué ».

Lebledparle.com vous propose la sortie de Xavier Messè dans sa globalité

Discours du chef de l’État

Un rendez-vous manqué

Tout homme politique est à la quête permanente d’un grand moment. Un grand moment au cours duquel il pourrait entrer dans l’Histoire.

Un peuple qui traverse des moments difficiles, est en quête d’un homme providentiel pour le sauver, pour le rassurer : la France occupée par l’Allemagne nazie, accueillie avec ferveur l’appel de De Gaulle du 18 juin 1940 depuis Londres ; Gandhi obtint l’indépendance de l’Inde ; Mandela vainquit l’apartheid.

L’année 2018 aura été une année très éprouvante pour les Camerounais :

Alors que Boko Haram n’avait toujours pas baissé les armes, les sécessionnistes ont allumé le feu au Nord-Ouest et au sud-ouest du Cameroun.

Comme pour oublier ces instants où le bonheur s’en était allé, les Camerounais attendaient « leur Can » comme un enfant attend de son père soin cadeau de Noël.

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Nous voyons chaque jour les chances de paix s’éloigner de nous dans cette crise en zone anglophone. Étant en panne de solution et loin d’une réelle volonté de dialogue, nous vivons impuissants, les gestes du camp gouvernemental qui torpille des initiatives de dialogue qui ne viennent pas de lui.

S’agissant de la Can octroyée au Cameroun et pour laquelle le chef de l’État avait promis, la main sur le cœur qu’elle se jouera à date, les médias, dans leur mission de veille et d’alerte, ils ont dénoncé la gabegie et l’attribution des marchés relatifs à ce méga évènement. Fidèle à sa posture connue de n’agir qu’à sa guise, Paul Biya a bouché ses oreilles et fermé ses yeux, car, il doit toujours démontrer à tous qu’il ne subit aucune influence et aucune pression d’où qu’elles viennent.

Pour démontrer encore plus que c’est lui le patron, comme à la Jule César, redessiné par Machiavel, le président de la République a ennobli tous ceux dont les noms étaient abondamment cités dans la gestion hors-norme des fonds de la Can.

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Comme les procureurs de la République n’ont aucun pouvoir pour ouvrir une enquête sur les dénonciations de la presse, Paul Biya reste donc le seul pontife devant l’éternelle.

Le 31 décembre 2018, le peuple camerounais attendait avec frénésie que ce pontife prononçât le meilleur discours de son nouveau septennat. Le peuple attendait, pour le faire entrer dans l’Histoire, comme Gandhi, comme De Gaulle, comme Mandela.

En annonçant une grande conférence inclusive pour débloquer la crise anglophone ;

En ordonnant l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités dans l’humiliation du Cameroun après le retrait de la Can ;

En donnant un coup de pied dans la fourmilière gouvernementale dans un vrai remaniement.

Voilà une annonce et deux actes forts que les Camerounais attendaient de leur président, pour entrer dans l’Histoire par la grande porte. Ce grand moment dont rêve tout homme politique, Paul Biya a choisi de ne pas l’attraper. Il a encore snobé son peuple, en lui servant des marronniers, comme par le passé.


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