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Wilfried Ekanga : « Cela fait huit mois que Maurice Kamto enseigne le droit à Paul Biya » (Chronique)

Ekanga velo

A quelques jours de nouvelles « marches blanches », annoncées par Maurice Kamto et ses alliés pour ces 01 et 08 juin, l’analyste politique et militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Wilfried Ekanga demande (dans une chronique) à Paul Biya et ses soutiens de respecter le droit de Camerounais à exprimer leur mécontentement face à certaines injustices.                      

                                                         Ekanga velo

Wilfried Ekanga – (c) DR

La course cycliste 
MAURICE KAMTO vs. PAUL BIYA – QUI EST LE PLUS RAPIDE?

« Peur, travail, patrie »

Imaginez une course cycliste entre deux athlètes. L’un possède un vélo tout ce qu’il y a de plus normal. L’autre, en plus du sien, est muni d’une bouteille d’huile et d’un canon. Parti en tête au départ de la course, celui-ci se sert d’abord de son huile qu’il déverse sur la chaussée, afin de faire glisser son poursuivant. Puis, voyant que ce dernier fait de la résistance, il sort son canon et vise les roues de son challenger pour les crever.

Arrivé le premier sur la ligne, il se fait déclarer gagnant de la course, et il le clame fièrement à qui veut l’entendre.

Voilà ce qui se passe entre le régime RDPC de Paul Biya, et la dynamique citoyenne du MRC. Depuis que ce parti a décidé de créer un Cameroun nouveau on le peuple parle enfin de droits et de libertés, le gang de malfrats au pouvoir à Yaoundé n’a plus qu’un objectif : l’empêcher à tout prix de se déployer, et imposer la fausse impression que Maurice Kamto n’est pas suivi. Puis se convaincre de ses propres mensonges.

C’est faux comme l’honnêteté d’Emmanuel Sadi. Actuellement, le MRC est de loin, la première force citoyenne de la république. Essayez de réunir 10 personnes dans la rue pour le compte du RDPC sans leur donner des t-shirts ou du poisson conservé. Personne ne sortira, et ils le savent.

D’autre part, cessez de polluer nos villes avec des barricades policières sans objet à chaque annonce de Maurice Kamto. La foule en ville sera comme dans l’Apocalypse de Saint Jean. Vous et moi le savons, et ça aussi, ils le savent.

Leur stratégie était simple : intimider et faire peur au moyen de la force policière. Car c’était justement leur unique force. Ils n’avaient aucune autre stratégie. Sur le terrain du rationnel et de l’intelligence, ils ont été battus à plate couture. Et ça se reproduit tous les jours et à tous les niveaux. Il ne leur reste donc que la force pour exister.

C’est la stratégie d’un gang de malfrats. Loin d’être une offense, c’est un constat. C’est un gang de malfrats qui aime quand la nuit tombe. Car la lumière du soleil les éblouît.

A présent que Maurice Kamto lance la grande marche du 1er juln prochain, à laquelle il invite la nation tout entière, vont-ils encore faire les sauvages, ou ont-ils enfin compris la leçon ? Cela fait huit mois que Maurice Kamto enseigne le droit à Paul Biya. Ce dernier restera t-il un élève médiocre, ou ses notes vont-elles enfin augmenter ?

Car les Camerounais veulent enfin marcher, ils veulent y aller. Ils ont compris les problèmes effroyables dont souffre le pays. Ils ont vu le bébé de 4 ans honteusement assassiné, et la tête humaine d’un enseignant régler la circulation routière . Ils ont vu leurs frères, rebelles et gendarmes, sombrer dans l’extrémisme et la barbarie. A leur gauche comme à leur droite, il pleut du sang rouge vif. Et ils veulent que ça s’arrête. Nous voulons que ça s’arrête.

Et ils ont le droit de le vouloir. Tout esprit équilibré devrait vouloir que ça s’arrête. Seuls des malfrats peuvent vouloir empêcher que des humains marchent pour la vie humaine et la justice. Aujourd’hui, les Camerounais ont compris que l’histoire est entrain de s’écrire en ce moment même. Ils savent désormais qu’il y a des choses pour lesquelles nul n’a l’autorisation de leur barrer la route. Ils veulent qu’on leur dise où est l’argent de leur CAN. Ils veulent savoir qui tue qui, où et pourquoi.

Si l’on ne se bat pas contre l’injustice aujourd’hui, si l’on se met dans la tête qu’il faut « oublier et passer à autre chose », c’est qu’on a la naïveté d’un tilapia. C’est qu’on n’a rien compris de l’évolution des peuples à travers les siècles. C’est qu’Ernest Ouandjé et les autres seront partis pour rien. Surtout, cela signifie que nous condamnons nos enfants à hériter d’une porcherie, où la peur est normale et où on peut tuer sans être inquiété. Où le vol est banal, et où personne ne s’indigne qu’un braqueur soit promu ministre d’Etat. Ce n’existe nulle part ailleurs. Nulle part.

Vont-ils enfin réfléchir comme des gens civilisés? Ou bien se plaisent-ils vraiment dans ce pays devenu poubelle? Quand à toi, que désires-tu faire exactement, contre l’étrange devise de notre pays?

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Quand un système s’effondre, les héros du matin deviennent les zéros du soir. Les concernés se reconnaîtront )

 


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