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Voici pourquoi le Nigeria va devenir le numéro un de l’Afrique

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Les jours de l’Afrique du Sud en tant que première puissance économique du continent africain sont comptés.

Le Nigeria, pays en plein essor, est sur le point de lui ravir sa place. La nouvelle mérite bien de déboucher une bouteille de Moët & Chandon. Après tout, en 2012-2013, les sept magasins nigérians de la chaîne de supermarchés sud-africaine Shoprite ont vendu davantage de champagne de cette marque que ses 195 magasins sud-africains réunis, signe du dynamisme de l’économie nigériane et du goût de son élite aisée.

Au moment où ces lignes paraîtront, le Nigeria, en dépit de sa corruption endémique, de sa pauvreté extrême et de ses violences interreligieuses, sera probablement devenu le numéro un du continent, même si ce n’est pas officiel. Comment et pourquoi ? La réponse réside dans les chiffres.

Le Nigeria a tout simplement une population beaucoup, beaucoup plus importante que l’Afrique du Sud : 169 millions d’habitants contre seulement 51 millions. Bien sûr, l’Afrique du Sud est un pays bien plus développé que le Nigeria, avec de bonnes infrastructures, des banques et une économie diversifiée et sophistiquée. Le Nigeria, premier producteur africain de pétrole, reste largement tributaire de cette industrie, et il est toujours en proie à la corruption et aux inégalités. Ces différentes raisons font que l’Afrique du Sud a un PIB moyen par habitant plus élevé que celui du Nigeria – 7508 dollars [5493 euros] contre 1555 [dollars]- et qu’une centaine de millions de Nigérians continuent à vivre avec moins de 1 dollar par jour.

20% à 65% de hausse pour le PIB nigérian

Mais en termes de poids économique, l’Afrique du Sud ne peut rivaliser avec le pays le plus peuplé du continent. Selon le Fonds monétaire international, le PIB du Nigeria s’est élevé à 292 milliards de dollars [214 milliards d’euros] l’an dernier, contre 354 pour l’Afrique du Sud. Cependant, l’Office statistique nigérian est sur le point de modifier sa méthode de pondération des secteurs de l’économie pour estimer le PIB.

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Le calcul du Nigeria repose aujourd’hui sur une méthode datant de 1990. Autrement dit, son PIB est largement sous-évalué. Des secteurs comme l’informatique et les télécommunications se sont considérablement développés ces dernières années, et pourtant ce facteur n’a pas été pris en compte. Selon des analystes, le PIB nigérian pourrait gagner de 20% à 65% quand les nouveaux calculs seront publiés (début février, selon les prévisions, l’échéance ayant déjà été reportée à plusieurs reprises). Pour cette année, il pourrait donc se situer entre 384 et 424 milliards de dollars.

Un tel écart n’est pas totalement inédit. En 2010, le PIB du Ghana a augmenté d’environ 60% après une actualisation similaire. Selon Morten Jerven, professeur à l’Université Simon Fraser et expert en statistiques africaines sur le développement, de nombreux autres pays d’Afrique sub-saharienne jugent leur PIB sous-évalué et pourraient donc emboîter le pas au Nigeria.

Seulement 2 à 3% de croissance en Afrique du Sud

Le taux de croissance de l’économie nigériane est de l’ordre de 6 à 7%, alors qu’il n’est que de 2 à 3% pour l’Afrique du Sud. Bien que l’économie sud-africaine repose sur de bien meilleures bases, sa croissance est aujourd’hui plus molle que celle de bien d’autres économies du continent africain, à cause notamment de mouvements de grève dans les secteurs de la mine, du transport et de la fabrication automobile.

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Pravin Gordhan, le ministre des Finances sud-africain, a déclaré lundi 20 janvier que le pays supporterait mal de nouvelles grèves dans les mines de platine car elles ne feraient que saper davantage la confiance des investisseurs et porter préjudice à l’économie. Le 23 janvier, le principal syndicat du secteur n’en a pas moins lancé un mouvement de grève chez les trois plus grands producteurs de platine du monde. Il n’en a pas fallu davantage pour faire plonger la monnaie locale, le rand, qui a enregistré sa plus forte baisse en cinq ans.

Certes, la croissance du Nigeria peut toujours être ralentie par ses multiples problèmes. Dans le nord, l’armée est aux prises avec des activistes de Boko Haram, le groupe islamiste lié à Al-Qaida. Dans le sud, la région du delta du Niger riche en pétrole reste le théâtre de violences et de banditisme. Dans l’ensemble du pays, la corruption demeure une très lourde charge pour l’économie. Pourtant, il serait fort étonnant que le Nigeria ne devienne pas prochainement le numéro un de l’Afrique.

 


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