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Opinion : Concernant le tueur Brice Bisse Ngosso, «Ayez pitié de cet enfant, il n’a que 15 ans » 

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Mardi au lycée de Nkolbisson, le jeune Brice Bisse Ngosso a cruellement assassiné son professeur de mathématiques Boris Njomi Tchakounté en lui assénant plusieurs coups de poignard. Cette tragédie a confisqué l’actualité nationale d’autant plus que les violences en milieu scolaire prennent une ampleur effroyable.


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Bisse Ngosso et le prof tué (c) Droits réservés

Depuis le déroulement de ce drame qui a vu un enseignant de 26 ans être brutalement arraché à la vie par son propre élève, l’assassin est accablé de tous les qualificatifs par l’opinion publique. Prenant le contre-pied de la plupart des camerounais Priscy Etoug Eyoum, invite les uns et les autres à pardonner au jeune Brice.

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Ayez pitié de cet enfant, il n’a que 15 ans

J’ai mal quand je lis les réactions des gens à propos du drame du Lycée de Nkolbisson. A 15 ans, je faisais la classe de 2nd C (toute naïve) quand un Surveillant de mon établissement s’est mis à me harceler, il venait me chercher uniquement pendant mes cours scientifiques pour des raisons stupides. Au point de me dire que je n’allais  plus jamais faire cours. Sans pour autant me dire pourquoi. Pendant 5mois, ce fut ma routine à tel point que quand il me sortait de ma salle de classe, je ne travaillais même plus. Je m’asseyais dans son bureau et je le regardais créer des conversations. Il faisait fouetter tout camarade de sexe masculin avec qui j’étais vue peu importe la relation qui nous unissait.

 Perso, j’étais déjà habituée à son fouet vu que c’était mon quotidien. Et puis un jour il y a eu la punition de trop. J’ai pété un câble et fais un scandale à l’établissement. Il a fait convoquer ma mère pour insubordination. A son arrivée tout un collège de surveillants l’attendait. L’un commençait les phrases l’autre les terminait. Et je ne parle pas de comment ils me brimaient pour que je n’en place pas une. Elle a eu vite fait de comprendre ce qui se tramait. Je n’oublierai jamais sa phase ce jour-là.  » Cette enfant, je l’ai poussée de mes entrailles, si quelque chose lui arrive je vous tiendrais pour responsable ».

Suite à cette phrase, l’Aumônier (le Prêtre) de l’établissement m’a tirée dans son bureau, j’ai fondu en larmes avant de l’entendre dire:  » Ma fille ne pleure pas. On sait tous ce qu’il veut. Donne-le lui, ça ne t’enlève rien et finis ton année! C’est toi qui perds. » J’ai arrêté de pleurer et j’ai répondu que j’allais continuer de perdre dans ce cas. Suite à cela, j’ai été traduite au Conseil de discipline où l’on m’a laissée le choix entre 50 coups de fouet au rassemblement ou le renvoi. Je suis partie, traumatisée, en criant, hurlant et insultant tout le monde. Si j’avais eu un couteau sous la main, j’aurais probablement commis l’irréparable, comme cet élève de 15ans. Tellement colère était grande.

 Aujourd’hui le porc est Principal dans un grand établissement scolaire de la place. Donc il a été récompensé pour son harcèlement. Et c’est la version qu’ils ont créée qui a été retenue. Tout ça pour dire que d’une façon où d’une autre, le système éducatif a encouragé la montée de la violence en son sein. On ne parlera jamais de tout ce qu’ils font subir aux élèves, ces Enseignants. Mais quand on frappe en permanence un chien, un jour il mord même sans raison. Ayez pitié de cet enfant il n’a que 15 ans. On va l’accuser même de ce qu’il n’a pas fait.  Je ne le justifie pas mais je pense que le problème est un peu plus profond. De plus l’envoyer en prison c’est fabriquer un futur agresseur.


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