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Uhuru Kenyatta – le Président Kényan – premier chef d’Etat en exercice à comparaitre devant la CPI

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Le président du Kenya Uhuru Kenyatta.Reuters/Noor Khamis

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Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé ce lundi 6 octobre qu’il se rendrait mercredi à la convocation de la Cour pénale internationale à La Haye (Pays-Bas), pour une audience sur un éventuel nouveau report de son procès pour crimes contre l’humanité.

Uhuru Kenyatta sera le premier chef d’Etat en exercice à comparaître devant la CPI. Il a toutefois indiqué que « pour protéger la souveraineté de la République du Kenya », il « nommerait » provisoirement son vice-président William Ruto « président en exercice » durant son séjour à La Haye.

Le président kényan, Uhuru Kenyatta, a annoncé devant le Parlement ce lundi qu’il assisterait mercredi à La Haye à l’audience à laquelle il a été convoqué par la CPI. La Cour l’a inculpé de crimes contre l’humanité. Pendant, son absence, c’est le vice-président William Ruto, par ailleurs également inculpé pour crimes contre l’humanité par la CPI, qui sera chargé de l’intérim du pouvoir à Nairobi.

« Rien dans ma position ou dans mes agissements en tant que président ne justifie ma présence devant la Cour, a affirmé le président Kenyatta. Donc à tous ceux qui s’inquiéteraient du fait que ma présence lors de l’audience à La Haye, qui s’appelle une conférence de mise en état, puisse compromettre la souveraineté de notre peuple ou bien qu’elle constitue un précédent, du fait de la présence d’un chef d’Etat devant la Cour, soyez rassuré, ce n’est pas le cas. Pour protéger la souveraineté de la République kényane, je prends la décision extraordinnaire et sans précédent de convoquer l’article 1.47.3 de la Constitution pour nommer le vice-président William Ruto président en exercice pendant que j’assisterai à la conférence de mise en état à La Haye, aux Pays-Bas. »

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Premier chef d’Etat devant la CPI

Uhuru Kenyatta sera le premier chef d’Etat en exercice à comparaître en personne devant la CPI, même s’il a dit s’y rendre à titre personnel et non pas en qualité de président. Le président kényan est accusé par la CPI d’avoir orchestré les massacres à caractère ethnique qui ont suivi l’élection présidentielle de la fin décembre 2007. Un scrutin dont le résultat a été contesté par les opposants au président sortant Mwai Kibaki, alors proclamé vainqueur par la Commission électorale.

Officiellement, il a joué depuis le début le jeu de la coopération avec la CPI. Uhuru Kenyatta n’aurait donc eu aucun intérêt à changer d’attitude maintenant et faire du coup l’objet d’un mandat d’arrêt. D’autant que son camp est persuadé que les chefs d’accusation seront bientôt abandonnés. Son procès aurait en effet dû démarrer en novembre 2013, mais il a été repoussé à plusieurs reprises.

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Rétractations de témoins

La procureur a admis ne pas disposer de preuves suffisantes. Les accusations d’intimidations de témoins ont été proférées contre le gouvernement par les organisations des droits de l’homme depuis que les noms des accusés ont été rendus public en 2010. Selon plusieurs rapports, certains activistes ont été menacés, d’autres réduits au silence.

Depuis l’élection au premier tour de Uhuru Kenyatta et de son collistier William Ruto, en mars 2013, la pression n’a fait que se renforcer. L’accusation a dû faire face à des rétractations de témoins en cascade. La procureur Fatou Bensouda, affirme également n’avoir pas pu obtenir du gouvernement des informations sur les avoirs financiers et les relevés téléphoniques de Uhuru Kenyatta.


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