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[Tribune] : Mathias Eric Owona Nguini donne les conditions pour le développement de l’Afrique

owona nguini eric mathias

L’Afrique sur le plan du développement est encore en retard. Qu’est-ce qui coince ? Dans une tribune publiée sur Facebook le 12 janvier 2021, le socio-politiste, Mathias Eric Owona Nguini dévoile les conditions pour la croissance économique du continent noir.


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Mathias Eric Owona Nguini – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.

Le développement de l’Afrique n’aura pas de croissance ni de consistance significatives s’il ne s’appuie sur une savante combinaison de confiance, de puissance, de relance et de gouvernance internalisées, acclimatées et adaptées.  Les états et sociétés d’Afrique ne sont pas condamnées à une reproduction infinie de l’engrenage de la dépossession, de la subordination et de la subalternisation économico-politiques autant que socio-économiques. Même si ces collectivités demeurent prisonnières d’une spirale d’insuffisance, d’inconsistance, de décroissance ou de dépendance  de leurs capacités économiques, il n’est pas dit qu’il soit absolument impossible pour ces pays de sortir de ce trou noir. Cela exige néanmoins des efforts significatifs et décisifs de réorientation et de réorganisation de leurs modes et modèles de développement. La fragilité fondamentale de ces formations sociales et étatiques d’Afrique tient largement à la répétition de modes extensifs d’accumulation et de production.

cet état des choses est lié au fait que ces collectivités demeurent prisonnières de systèmes de rente complètement fermés à toute matérialisation consistante d’un process économique fondé sur la multiplication et l’ articulation de chaînes de valeur ajoutée fondées sur une exploration approfondie de capacités innovantes. Ainsi, les collectivités africaines sont emprisonnées par l’accoutumance à des routines organisationnelles, décisionnelles et opérationnelles expressives du conformisme et du clientélisme. Un tel état de choses obstrue l’émergence de dynamiques cognitives et cognoscives productrices d’une transformation structurelle et fonctionnelle par la valorisation innovante du capital industriel et informationnel. Il convient  précisément d’éviter la reproduction plate et paresseuse de structures économiques rentières faiblement génératrice de valeurs, c’est- à – dire bassement créatrice de richesses.

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La structuration économique qui prévaut est monotone, peu apte à créer des circuits élargis de valeur et à instituer des chaînes allongées de confiance dans un sens révélateur d’une forte poussée multisectorielle de transformation structurelle. Dans de telles conditions, les réserves de valeur sont insuffisamment explorées et exploitées. Les niches existantes  de croissance sont peu capables de générer une transformation structurelle, c’est- à- dire du développement. Afin de changer cet état de choses, il convient de multiplier de nouvelles synergies renforçant une articulation valorisatrice des structures génératrices de liaisons productives et accumulateurs. Cela requiert de susciter et de consolider des dynamiques génératrices de confiance. Ces dynamiques sont à organiser et à institutionnaliser puis à utiliser et à mobiliser pour créer de l’expansion économique.

C’est à travers de tels processus que l’ on développera des formes intensives de reliance travaillant à une intégration approfondie des chaînes d’activités et de structures pouvant porter des niveaux élevés d’énergie et d’information créatrices autant qu’organisatrices de liens entre capital, travail, savoir-faire, organisation et gouvernance. dans cette optique, les acteurs/agents sociaux et historiques des collectivités sociétales et souveraines africaines sont tenus de se conduire comme des opérateurs capables de construire des dynamiques de linkage économiques pouvant susciter des processus de sustentation et d’augmentation significatives de la croissance, en exploitant les atouts spatiaux et territoriaux liés à leurs écosystèmes locaux d’ activité.

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Ici, il faut procéder à une combinaison judicieuse entre l’initiative propre des opérateurs engagés dans les formes multiples de création de richesses et le pilotage public de facilitation et de régulation correctrice d’une économie d’ouverture. Cela requiert d’associer formes coopératives et formes compétitives d’action et d’organisation. l’ Afrique doit être en mesure de créer et de développer une économie colorée et inspirée dans ses stratégies de gouvernance, de confiance, de croissance et de puissance destinées à générer de la valeur et à la répartir en usant aussi bien de la commutation et de la compétition d’une part que de la redistribution et de la coopération d’autre part. C’est à elle d’inventer à différents niveaux d’articulation et d’intégration, une économie mixte active liant osmose et symbiose. Cette économie colorée et inspirée basée sur la valorisation de la bio-mimicry et de l’éco- mimicry doit devenir un vrai  » blueprint » pour l’Afrique, une marque expressive de sa vitalité inscrite dans ses milieux naturels et sociaux de référence. Ce sera la base référentielle d’une modernisation économique africaine capable de transformer en base de puissance, le potentiel de croissance des pays situés dans ce continent à travers un processus d’intégration.


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