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[Tribune] Julien Engola : « Faire carrière dans le chant lyrique c’est accepter la propagande qui entoure l’artiste»

Chorale coeur de la nativite Ekoumdoum Yaounde

Dans une lettre ouverte parvenue à notre rédaction, Julien Engola, encadreur et promoteur autodidacte des chanteurs lyriques poursuit ses réflexions sur l’art lyrique au Cameroun. Dans cette troisième livraison, le formateur déplore l’absence de promotion des artistes qui excellent le lyrique. Il déplore aussi le traitement qu’ils subissent au service de l’église catholique. Ils doivent être capables de se construire des carrières au-delà de la chorale.

Chorale coeur de la nativite Ekoumdoum Yaounde
Chorale Cœur de la Nativité de la paroisse catholique d’Ekoumdoum – (c) droits réservés Julien Engola

Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Les acteurs du lyrique au Cameroun ne font pas du tout carrière ; ils ne doivent donc rien réclamer à personne.

Avant toute chose, je voudrais faire une escale dans notre 2ème document pour apporter une nuance (point de vue logique) sur ce que l’on dit « être un artiste à l’échelle mondiale ».

C’est sans doute parce que quelqu’un a fait un tour de l’autre côté de la mer, qu’il peut se dire être un chanteur à l’échelle mondiale. Loin de là le dénigrement de l’absurde jalousie, mais il est important de faire appel à l’intelligence pour mieux se situer dans la logique.

Manu DIBANGO était un artiste à l’échelle mondiale, Michael JACKSON en était un, Luciano PAVAROTTI en était un, Richard BONA en est un, Jacques Greg BELOBO en fait partie, BEYONCE en fait partie, Koffy OLOMIDE aussi, Pretty YENDE également, à n’en citer que ceux-là, parce que tous ces artistes ont fait des spectacles à travers le monde. C’est autant que je les connais étant chez-moi au Cameroun qu’un américain, un européen, un asiatique les connaissent étant chacun chez-lui.

Par contre, un artiste camerounais qui réside en France ou en Allemagne et qui fait des concerts en France ou en Allemagne, et de temps en temps revient au Cameroun n’est pas un artiste à l’échelle mondiale. Il est simplement un artiste originaire du Cameroun qui réside en France ou en Allemagne. Un chanteur d’opéra Sud-africain qui a fini ses études dans un conservatoire en Allemagne et a été recruté dans l’Opéra de Munig, n’est pas de fait un chanteur d’opéra à l’échelle mondiale ; c’est un fonctionnaire de l’Etat de l’Allemagne tout comme un ingénieur étranger qui a été recruté dans la société du pays dans lequel il a fait ses études. Etre originaire d’un pays et être artiste dans un autre ne donne pas à l’artiste une renommée mondiale, c’est juste un choix capitaliste, culturel et parfois philosophique.

Seul l’artiste qui fait des tournées et vend son image et ses disques à travers le monde est de renommée mondiale. Et ce, comme je l’ai dit à notre 2ème document : « Tout le monde ne peut pas être chanteur d’opéra à l’échelle mondiale » ; il faut en être rationnel.

Parlant de la promotion

Les artistes lyriques au Cameroun ont certes des talents et des atouts pour exhiber leur art, mais il leur manque un élément capital qui est la PROMOTION. Pourtant pas un mystère quand on regarde la manière donc les artistes des autres styles musicaux procèdent pour se faire connaître au grand public.

Il faut tout de même comprendre que le fait d’avoir trop servi bénévolement l’église à travers les chorales, défavorise le côté capitaliste de ces acteurs dépourvus du sens des affaires.

En effet, quand à la base et pendant une grande partie de sa vie, un homme n’a appris qu’à donner gratuitement, il lui est difficile de capitaliser son talent même lorsqu’il est à court de moyen ; demander une quelconque rémunération après un service rendu, est comme porter la croix de Judas. Rien ne s’applique en lui à part « rendre service » et attendre mourir pour avoir le salaire de Dieu au Paradis. Or, ce serviteur loin d’être onéreux, est très souvent buté à certaines contraintes familiales ou complémentaires pour lesquelles sa contribution financière est capitale. Mais à cause de son été de piété, il peut se laisser mortifier dans la peur d’offenser son Dieu.

L’Eglise, particulièrement Catholique, a cette culture, sans trop savoir pourquoi, de ne pas se soucier humainement des hommes qui animent sa communauté. Un choriste peut passer 30 ans en son sein, travaillant d’arrache-pied pour la sauvegarde et le maintien de l’éthique, sans jamais toucher un salaire, et aucun curé, ni aucun vicaire ne s’en soucierait : aucun prélat ne lui demanderait comment fait-il pour se nourrir et pour nourrir en même temps sa famille. Au contraire, il suffit d’une petite erreur de sa part ou qu’il s’absente à une seule journée de rencontre et que par-là, le chef des lieux passe, le blâme public est sans appel ; il est même parfois menacer de destitution. Quand ce ne sont pas les jeunes choristes qui vont faire exprès d’ignorer son âge et sa longévité à la chorale, pour l’invectiver auprès de qui peut les aider à le chasser.

Dans le cas des chorales, il faut déjà comprendre que tous ceux qui en sont adhérents sont des artistes, et la chorale est l’association de ces artistes, cela n’est pas subjectif, c’est un fait. Et à ce que l’on dit : « un artiste doit vivre de son art ». Comment un choriste vit-il donc de son art dans l’Eglise ? On peut répondre que matériellement et financièrement, il ne reçoit aucun bénéfice. Il reçoit juste la frustration du risque de ne pas aller au Paradis s’il en vient à réclamer.

Avec ce caractère bénévole, il est fatalement difficile pour les acteurs du lyrique issus de l’Eglise, de se construire une carrière dans le capitalisme. C’est majoritairement la faute de la culture, mais partiellement, ils ont leur responsabilité. Parce que de même qu’ils sortent de l’ensemble pour devenir des extras chanteurs, ils peuvent aussi apprendre la vie que mènent ou qu’ont mené ceux-là qu’ils imitent. Car on ne peut ignorer que chacun des chanteurs lyriques au Cameroun a une idole parmi les icônes et les professionnels en la matière. Sauf qu’un artiste ne peut pas lui-même devenir une icône s’il reste à imiter l’autre ; il doit se construire sa propre image, générer ses admirateurs (fans), écrire sa propre histoire dans l’honnêteté.

C’est également à cause de ce même caractère bénévole, que les acteurs du lyrique pensent qu’en envoyant des demande d’aide à qui veut aider pour un prestigieux concert dans une somptueuse salle, ils peuvent atteindre le sommet de l’art. avec un public cible composé de très hautes personnalités (ministres, ambassadeurs, directeurs, grands hommes d’affaire, etc.) Ceci dans de vifs espoirs qu’ils trouvent un sponsor, un parrain ou un mécène. Mais ce qu’ils ignorent c’est que le sponsor ou le mécène est un homme ou une organisation qui fonctionne avec des intérêts à son égard ; le parrain quant-à lui, voudrait faire retentir son nom glorieusement afin de mieux se positionner dans la société. Il y a encore un constat des plus rationnels, si l’on s’en rend curieux, c’est que ces hautes personnalités honorent difficilement le même artiste deux fois.

C’est en effet qu’une seule invitation de l’artiste suffit à ces personnalités pour en quelque sorte, simuler leur empathie à l’endroit du chanteur. Le plus souvent s’ils honorent de leur présence le concert de l’artiste lyrique, ce n’est pas tout-à-fait parce qu’ils ont de l’admiration pour le talent de l’artiste, mais parce que soit, ils ont en partie contribué pour la réalisation du concert, soit ils voudraient juste encourager les efforts de l’artiste. Ils sont vraiment rares ces hautes personnalités intéressées par l’artiste pour son art et sa carrière. Plusieurs de ces artistes auraient été inscrits à des écoles de musique de l’autre côté, quand on considère qu’il n’y en a pas dans le pays, si à l’instar de l’homme d’affaire Nestor SIAKA, ces hautes personnalités y voyaient réellement un intérêt.

Je ne saurais ne pas remettre la médaille à celui qui la mérite. Car s’agissant de M. Nestor SIAKA, il y a lieu de marquer cette exception : Il est jusqu’ici l’une des rares hautes personnalités à avoir marqué la jeunesse de l’art lyrique par des actions remarquables. Son intérêt visible à promouvoir l’art lyrique dans son pays, date de depuis 2005, lorsqu’il fait créer un groupe de chanteurs lyriques nommé « Les fleurs de l’opéra » devenu « l’Ensemble vocal le MBONDI BANTOU fleur de l’opéra », il réaffirme cet intérêt lorsqu’en 2009, il finance l’enregistrement de l’opéra « EPASSA MOTO » de Jules TEUKAM, enregistrement fait par le Rhumsiki Fako Opera et le Mbondi Bantou au studio du CFPA à Ekounou. Il a également, dans la même objectivité, inscrit plusieurs chanteurs dans des écoles de musique à l’étranger, notamment ceux qui sont honnêtes.

Pour assurer le maintien du niveau de l’Ensemble vocal le Mbondi Bantou dont il demeure le promoteur, il n’hésite pas à inscrire les chanteurs dans toutes les master classes dignes d’intérêt organisées dans la capitale. Il n’a aucune discrimination quand il faut contribuer pour l’organisation d’un concert classique, quel que soit le demandeur, quand le concept est bien présenté. Son goût pour la musique scientifique l’a poussé à penser créer une maison d’édition de partitions et de livres de musique. Un projet qu’il a confié à moi et à certains des grands théoriciens de l’art musical autour de lui, mais à cause de nos égos rassemblés, le projet n’a même pas connu une simple réunion de mise en possibilité.

 Il ne s’agit pas de dire que l’homme d’affaire Nestor SIAKA est le seul promoteur des artistes lyriques au Cameroun, mais qu’au regard de son investissement et de son implication au quotidien et ce depuis 2005 jusqu’à nos jours, il est le seul de ces hommes à ne pas se laisser décourager par ladite « utopie » de cet art au Cameroun. Son groupe l’Ensemble vocal le Mbondi Bantou est de fait l’un des rares groupes qui peut régulièrement rémunérer ses artistes quand bien ceux-ci sont disciplinés.

La Carrière des chanteurs lyriques

Si la promotion de l’art lyrique au Cameroun semble rétrograde, c’est parce que les acteurs du domaine semblent ne pas savoir ce qu’est réellement un artiste en général, qui plus est celui qui veut véritablement faire carrière.

La carrière est jalouse et possessive ; faire carrière en un domaine c’est faire une centralisation sur ce domaine ; y consacrer tout son temps, sinon une grande partie de son temps ; y concentrer son énergie, son intelligence et ses passions. Rien ne peut s’interposer entre l’artiste et sa carrière. Il y en a qui laissent tomber leurs études, leurs carrières professionnelles, ou sinon placent leurs carrières professionnelles au tiers plan.

Ben DECCA est un expert automobile, pourtant ce côté de sa personne n’est pas connu du grand public. Il a choisi de faire prévaloir sa carrière de chanteur en dépit du fait qu’il obtenait plus de rémunération dans le domaine professionnel. Il est même possible qu’il ait sacrifié son salaire en l’investissant dans carrière musicale.

Si les chanteurs lyriques du Cameroun restent à se contenter des petites appréciations vocales de leurs proches voisins et de leurs camarades des chorales, loin s’en faut pour que l’on les considère comme des artistes. Ils restent des touristes dans le domaine, sans aucun statut véritable. Bien qu’ils sont talentueux et prodigieux sur une scène de concert, rien ne s’applique à ce qu’un mécène leur prête son carnet d’adresses aux fin de contrats.

Si on n’est pas un artiste de carrière, je ne vois pas quel intérêt une société aurait à sponsoriser un concert. Je ne vois pas comment une multinationale comme MTN ou ORANGE accorderait un contrat à moyen et à long terme à quelqu’un qui n’est pas capable de s’impliquer à sa propre image, ou à un artiste qui ne s’engage pas dans une carrière. Un sponsoring est loin d’être une prime de concours d’art que peut organiser la RFI ou les Brasseries du Cameroun, un concours qui peut en lui-même être organisé pour une cause diplomatique ou simple par éthique de l’entreprise. Un sponsoring est un protocole d’accord entre les partis (du gagnant-gagnant), qui peut être symbolisé par des images et des objets. Il ne s’agit pas d’une complaisance caritative comme lorsqu’on adresse une demande de soutien financier et matériel à une organisation ou à une personnalité.

Un artiste de renom est un concept, en lui-même une organisation qui s’entoure de spécialistes et d’accompagnateurs. Un homme seul ne peut pas être cet artiste, mais juste un talentueux qui fait des choses extraordinaires, rien ne l’inspire à part son dieu ; il est même prêt à laisser tomber son art si on lui propose un petit boulot qui rapport un peu d’argent pouvant l’habiller et le nourrir. Or un artiste qui veut faire carrière, cherche un petit boulot qui va lui permettre de préfinancer ses projets d’artiste. L’artiste de renom est donc un homme d’affaire à la quête de contrats pour augmenter ses revenus, sa notoriété et sa popularité.

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Les artistes lyriques semblent ne pas en tenir compte ; s’ils en tiennent compte, ils ne s’y appliquent pas ; et s’ils ne s’y appliquent pas, c’est à tort, car nul ne peut se prévaloir dans quel que domaine qui soit, sans au préalable, s’en quérir des règles, des enjeux et des évidences. Il faut s’assoir et se concevoir soi-même, tracer son devenir en se fixant des objectifs, se donner des délais, s’entourer des volontaires et se lancer pour faire plaisir au public en rendant agréables toutes ses rencontres avec ce public.

C’est donc parce que nos artistes lyriques pensent que le public vient honorer de sa présence l’invitation à leurs concerts, qu’ils ne prennent pas le temps d’organiser leurs concerts comme il se doit et surtout sans « improvisation émotionnelle ». J’entends par improvisation émotionnelle, ce phénomène qui voudrait que parce qu’on a vu le public très attentionné, l’on prolonge le concert avec un répertoire qu’on appelle très souvent « la Surprise de la soirée », ou encore par une exagération dans l’interprétation qui court au burlesque.

On ne fait pas un concert pour impressionné le public, car le public est censé être impressionné par l’artiste avant de payer son billet pour le concert. C’est à travers la propagande faite autour de l’artiste et pour l’artiste que le public est impressionné ; il (le public) vient là se faire plaisir en vivant les émotions du spectacle. Le public ne vient pas découvrir l’artiste sur la scène, il le connaît déjà comme quelqu’un d’exceptionnel qui peut transformer les humeurs en faisant des choses extraordinaires. Voilà pourquoi des gens invitent leurs amis à les accompagner à un spectacle, pour qu’avec eux, ils vivent un moment mémorable. C’est donc à l’artiste de savoir conserver ses foules en émoi.

La promotion des artistes lyriques au Cameroun

            Ce que les artistes lyriques au Cameroun n’arrivent pas encore à concevoir, c’est qu’ils doivent absolument quitter le milieu choral et qu’ils doivent également choisir entre être des pédagogues ou être des vedettes. Il est bien difficile d’être celui qui forme les vedettes d’un art en étant la vedette dans cet art. Car en étant soi-même vedette, on ne saurait voir son élève ravir sa notoriété. C’est vraiment à tort de reprocher Jacques Greg BELOBO de ne pas ouvrir une école de chant afin d’aider les camerounais dans l’art lyrique et l’opéra. BELOBO a fait un choix entre l’enseignement et la scène, et c’est bien sur la scène qu’il s’exprime le mieux pour le moment. Peut-être se consacrera-t-il donc à une carrière de pédagogue quand il aura terminé avec la scène. Le pédagogue professeur hors échelle Jean François ZIGUEL est un pianiste à la hauteur du célèbre pianiste chinois LANG-LANG, mais il a choisi de former des instrumentistes à la place de l’impressionnisme d’un concertiste, pourtant il n’est pas lui-même moins impressionnant sur un piano.

Sauf cas d’exception, c’est toujours en fin de carrière sur la scène que les artistes comme les sportifs deviennent des coaches et des enseignants dans leur domaine. On n’aurait pas pu nommer Rigobert SONG BAHANACK entraineur de l’équipe national de football au Cameroun s’il était encore un joueur de champ, et surtout s’il ne s’était pas consacré à une carrière d’entraineur. Samuel ETO’O, celui-là même qui l’a nommé, n’aurait pas été élu Président de la Fédération Camerounaise de football (FECAFOOT) s’il ne s’était pas consacré à sa carrière d’administrateur et de manager.

Les chanteurs lyriques ne sont pas exceptionnels comme artistes. Ils doivent se conformer à la règle et entrer dans le showbiz comme tous les autres artistes ; et le showbiz ne se trouve pas dans les salles des grands hôtels, les salles paroissiales, les salles da banquets et encore moins dans les chapelles. Le showbiz est effectivement loin hors de ces salles somptueuses et sélectives ; il est dans la rue, dans les esplanades, dans les stades, dans les salles de spectacles ; il est même dans les cours d’écoles et des universités.

Les grands hôtels par contre, utilisent un artiste comme mascotte pour faire la promotion de leurs entreprises. Si un artiste se produit dans une de ces salles, ce devrait être parce qu’une entreprise l’y a invité pour un salon ou pour une conférence, ou encore il a été invité pour un gala.

Faire un concert dans un grand hôtel n’est pas réaliste quand on veut faire carrière. Dépenser 3 millions de franc pour l’organisation d’un concert et n’en récolter que 200 milles francs est contreproductif dans le monde des affaires. Un artiste qui veut progresser dans sa carrière ne peut pas négliger ce genre de détail aussi vital. A moins que ses objectifs ne se limitent juste qu’à montrer aux gens qu’il est talentueux, et qu’il n’a besoin que d’un soutien moral.

Par ailleurs, organiser un concert dans une chapelle, est déjà en soi-même sélectif. Le public vient de différentes obédiences religieuses, qui parfois, s’exècrent entre elles ; une antipathie qui existe depuis la nuit des temps. Un concert dans une chapelle catholique élimine déjà ceux-là qui ont pour prescription de ne pas entrer dans les temples où Marie la Vierge est louée. Le faire dans un temple des pentecôtistes, c’est d’entrée de jeux éliminer les autres croyants qui réfutent le folklore des guérisons miraculeuses.

Faire carrière dans le chant lyrique c’est accepter la propagande qui peut entourer l’artiste ; et la première des propagandes c’est d’avoir choisi de faire carrière, la deuxième étant de travailler sa personne en tant que chanteur d’élite, la troisième étant de se faire un répertoire parmi les différentes formes lyriques (opéra, oratorio, lied, comédie, romantisme, etc.), la quatrième étant de faire un enregistrer audiovisuel, la cinquième et la dernière étant de se créer un siège, car un artiste nomade n’est pas digne de confiance en matière de projet et de contrat.

La place de l’enregistrement audiovisuel

L’enregistrement audiovisuel est une étape essentielle pour la promotion d’un artiste, et les artistes lyriques doivent s’y accommoder. Aucun chanteur qui veut être promu à l’échelle universelle, ne peut se soustraire de cette étape. C’est l’enregistrement qui permet qu’au chanteur, l’étendue de sa popularité soit inéluctable, parce que : qu’importe l’oreille et qu’importe le temps, il sera écouté. Au volant de sa voiture, dans un dîner avec ses convives, dans son lit en siestant, par une émission dans son transistor, devant un verre dans son canapé, dans son bureau et partout où il peut trouver l’opportunité, un auditeur peut écouter un chanteur au point d’en devenir fan, juste parce qu’il a la possibilité de se l’approprier grâce à l’enregistrement multimédia.

Ce n’est pas uniquement au public qu’on veut captiver qu’est destiné un enregistrement. C’est aussi pour l’autoévaluation le chanteur lui-même ; c’est à travers cela qu’il peut se rassurer qu’il est vraiment ce qu’il croit être ou ce que les gens disent qu’il est. Le chanteur doit savoir qu’après un enregistrement, il est lui-même son premier auditeur ; en s’écoutant à distance, il devrait alors être son premier admirateur et son premier critique. S’il ne s’admire donc pas lui-même, alors il ne doit pas rendre publique son œuvre.

L’effet du concert qui passe peut parfois laisser un goût de perfection quand, en réalité, le chanteur n’a pas été à la hauteur de son propre concert. La plupart n’ont pas très souvent le courage de réécouter les enregistrements de leurs concerts, quand bien même ils ont récupéré la vidéo pour laquelle ils ont engagé des cameramen. Pourtant l’enregistrement permettrait en effet au chanteur lyrique de se corriger et de s’améliorer. On constate que des chanteurs lyriques font les publications de leurs prochains concerts sur Facebook, mais jamais on ne les revoit après le concert pour seulement dire que le concert s’est bien déroulé. Même pas un extrait du concert pour accompagner son discours aux internautes.

Quand on a fini un enregistrement audiovisuel, à supposer que des spécialistes y ont été impliqués, le chanteur doit passer à l’étape de divulgation de son chef-d’œuvre à travers les médias, les réseaux sociaux et d’autres moyens possibles ; par la suite, passer à la distribution (vente) de son disque. Si son enregistrement est digne d’intérêt, alors, il sera sollicité par des organisations et des personnes particulières, dans des galas, des festivals, des concerts et même dans des conférences. Il est maintenant aisé pour ses admirateurs de lui proposer des mécènes et des contrats. De plus, on sait maintenant qu’il est effectivement un chanteur lyrique qui vit de son art et à qui on doit du respect, et surtout à qui on peut faire confiance.

Le public a justement besoin de faire confiance à l’artiste. Et cette confiance vient du fait que plusieurs personnes parlent de cet artiste au même moment, tout en appréciant son œuvre. L’enregistrement est la preuve à conviction que le chanteur lyrique est un professionnel ; le concert qui vient après cet enregistrement est la preuve matérielle de l’être extraordinaire que l’on écoute dans un audio ou que l’on voit dans une vidéo.

Quand un enregistrement a été bien fait, l’auditeur ou le téléspectateur a, par la suite envie de rencontrer le mystérieux chanteur qui se trouve dans ces appareils ; il le veut vivre en présentiel, tout en voulant le partager avec ses voisins et ses amies. Le fait de l’écouter chaque jour, suscite les curiosités de ces voisins ; même sans aimer la musique qui coule en leurs ouïes, ils finissent par mimer la chanson sans s’en rendre compte. C’est là le résultat de la propagande.  

Par expérience, si l’on peut s’y attarder : les voisins de l’Institut de musique Chœur des XX(20), ne sont pas vraiment très attirés par le classique, pourtant à force d’écouter les séances de vocalisation des élèves chanteurs, ils imitent chaque jour les exercices faits pendant les cours ; leurs enfants, dans leurs petits jeux simulent les classes de chant. Chaque fois qu’un des élèves chanteurs passe devant eux, ils indexent ce dernier en fredonnant « Mi-i-i-a-a-a-a… »

La propagande d’un artiste n’est pas de se faire aimer de tous, mais plutôt de se faire connaître de tous. Il n’est pas besoin de cibler un public particulier, car on ne sait en réalité d’où viennent les vrais admirateurs d’un artiste. Pourtant le grand défaut des artistes lyriques c’est de croire que les seules personnes qui les apprécient sont de la communauté des élites. Or en intéressant toute la population, il y a moyen d’attirer le maximum de personnes même néophytes. La vulgarisation d’un genre musical en impliquant tout le monde, permet à ce que le public indifférent finisse par l’adopter. Le mbolé qui était, il n’y a pas très longtemps, un style casse-tête dans les veillées funèbres, s’est imposé en quelques temps, et est devenu un style très apprécié dans la musique camerounaise. Ceci parce qu’il est passé dans la propagande audiovisuelle.

Les artistes lyriques, s’ils veulent être considérés comme des artistes élites, doivent donc sortir de leur prestige élitaire, quitter l’Etre exceptionnel, quitter le choral, sortir de la chapelle et se mettre dans l’apanage des artistes de carrière. Ça n’a pourtant rien de difficile quand on aspire à devenir une vedette et quand on veut faire briller son nom et sa renommée. C’est un engagement objectif que l’on prend et on se donne les moyens de le respecter. La chanteuse de bikutsi CABEL (Carine BELINGA) était une brillant choriste dans une chorale polyphonique à la Paroisse catholique de Nkondengui, mais quand elle a commencé sa carrière de chanteuse du bikutsi, elle a laissé tomber la chorale, et ni la chorale, ni la paroisse, ni l’Eglise, nul n’en est mort. Je ne pense pas que pour cause, sa place est réservée en enfer.

Un homme qui ne fait pas carrière dans un domaine ne peut se prévaloir de ce domaine. Donc le prétendu chanteur lyrique qui pavane entre les genres musicaux, ne doit pas être promu, parce qu’il pourrait bien perdre du temps et de l’énergie à ce qui l’accompagnent. On a souvent vu comment des gens sont entrés en studio pour enregistrer un album, et que par la suite, ils continuent quand-même d’interpréter les chansons des autres artistes en public. C’est une véritable perte de temps et même un gâchis de finances.

Les gens qui font ce genre de maladresse ne sont pas du tout objectifs ; ils manquent même de rationalité. On ne peut allumer une lampe pour la mettre sous le boisseau ; c’est à la limite absurde. Quand on sait qu’on n’a pas d’ambition à être un artiste de renom par ses propres chansons, il vaut mieux, soit confier ses chansons à un autre interprète et garder ses droits d’auteur, soit laisser tomber l’enregistrement et continuer à faire ses interprétations. Non seulement, on ne fait pas la promotion de son album, mais en plus, on n’interprète jamais ses propres chansons. Il faut avouer qu’on ne se rend même pas compte qu’en faisant un enregistrement, on a mis une grande machine en attente d’expansion.

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Il y a plusieurs personnes qui attendent cet album en amont, mais grande est bien leur déception de cette infinie attente. Un projet de disque est une association de plusieurs entités, parmi lesquelles : l’artiste compositeur et interprète lui-même, le programmeur et arrangeur, le technicien du studio, les choristes, les promoteurs et financiers, l’infographe, l’éditeur, les analystes, etc. Toutes ces entités passent des jours et des nuits de réflexion pour un bon déroulement du projet, et chacune d’elle attend la récompense de son implication :

Le programmeur arrangeur espère que ses arrangements seront appréciés par le grand public et pouvoir se faire une clientèle ; le technicien du studio, bien qu’il ne soit pas à son premier enregistrement, veut marquer son empreinte sur cet unième artiste qu’il enregistre, cela fait partie de ses moyens de promotion ; les choristes veulent se vanter à leur tour d’avoir participé avec leurs voix dans l’album de l’artiste ; les promoteurs et les financiers auraient bien eu une fierté et quelques honneurs quand l’artiste et son album feraient la une ; les infographes et les éditeurs aimeraient voir leur ingéniosité traverser le temps.

Hélas ! Aucune de ces entités énoncées n’aura la chance d’être connue à travers l’album de cet artiste qui semble ne pas aimer ses propres chansons, cet artiste qui a réussi à les faire rêver avant l’enregistrement, mais qui malheureusement, les a tous envoyés désolés. On peut constater que le lien qu’ont ce genre d’artiste et les chanteurs lyriques c’est la chapelle en effet.

Il ne s’agit pas ici d’exécrer l’Eglise qui, d’ailleurs, reste jusqu’ici le lieu qui abrite les chorales que le Docteur Patrick NTSAMA appelle « les premiers conservatoires du Cameroun » non négligeables de ces artistes ; mais il s’agit d’une motion qui révèle une certaine confusion en le domaine artistique. Bien que le départ de ces artistes soit en partie ecclésiale, il est nécessaire de s’en détacher si l’on veut faire carrière dans le domaine lyrique ; ce serait une confusion déontologique, un amalgame d’éthique. Le chanteur lyrique qui a une formation élitiste pourrait, par simple application des normes, profaner un lieu dit sacré, sans vraiment s’en rendre compte.

Dans la culture du lyrique et de l’opéra, il est question de transformer les voix afin qu’elles deviennent impressionnantes au point où les chanteurs eux-mêmes deviennent impressionnants. Les timbres et la gestuelle vont au-delà de l’habituel, c’est révéler l’essence surnaturelle de l’homme. Le chanteur lyrique n’a donc plus sa place dans une chorale de chapelle ; son timbre, sa couleur, sa puissance vocale peuvent envahir tout un chœur, qu’on entendrait que lui. C’est quelqu’un qui travaille vingt fois plus que le choriste. Sa présence dans le chœur peut mettre tout le monde y compris lui-même, mal à l’aise. Les choristes vont le considérer comme un prétentieux et crâneur qui se croit au-dessus du groupe ; lui en revanche trouverait le chant bien trop léger par rapport à sa performance. C’est comme mettre Mike TYSON dans un ring avec un poids mouche : parce qu’il évitera d’être un assassin, il aura préféré d’être traité de lâche.

L’Eglise ne peut promouvoir que ce qui y va de son éthique, son intérêt ; et le chant lyrique et l’opéra n’en faisant pas partie, il est clair qu’elle ferait obstruction au talentueux chanteur qui se dévoile en son sein. Ce talentueux chanteur d’opéra n’aura jamais réussi sa carrière s’il était resté choriste. Même ses camarades de chorale y compris son chef de chœur l’auraient, un jour, découragé par des reproches évidents. Le paradoxe est que quand ce chanteur réussit dans sa carrière, c’est l’Eglise qui voudra l’utiliser comme icône afin d’obtenir des dons ; et la chorale et le chef voudront de lui pour le vanter en tant qu’un membre émérite produit de leur groupe.

Si le chanteur lyrique issue de l’Eglise et de la chorale, a une si grande valeur auprès de ces entités quand il a réussi, autant qu’elles apprennent donc à encourager le talentueux qui se démarque. C’est ainsi qu’il saurait être reconnaissant et aura en lui la fierté de soutenir à son tour ceux qui l’ont soutenu.

Il est vrai que l’ingratitude des chanteurs lyriques comme je l’ai souligné au 2ème document, n’est pas à négliger. C’est une vraie maladie curable qu’il faut impérativement soigner, car à la longue, les formateurs risqueraient de laisser tomber, et si ces formateurs cessent de former, le processus sera arrêté ; si le processus s’arrête, il sera difficile de le remonter à la surface. Ceci peut paraître anodin, pourtant c’est la vérité que l’on peut vérifier au jour le jour.

Si l’on a l’honnêteté des évidences, il y a lieu de constater que depuis le chancellement du Rhumsiki Fako Opera, plusieurs jeunes chanteurs lyriques ont laissé tomber l’affaire, et ont, pour la plupart viré au piano-bar et au cabaret ; et s’il n’y avait pas eu ces formateurs pris au rabais, le nombre serait encore moindre que celui actuel. Peu s’en faut pour que l’on en arrive là, car avec tous ces débats houleux dans les réseaux sociaux, ces intrigues synchronisées dans les chorales et cette exploitation christique dans l’Eglise, il y a des risques qu’on en reste qu’aux critiques destructives de l’art.

Petite Mémoire

Il y a en a, aujourd’hui, qui savent que le chant lyrique au Cameroun est une affaire d’il y a une dizaine d’années. C’est alors là qu’il est bien de savoir l’histoire locale du domaine dans lequel on s’y aventure, afin d’avoir des repaires, ou de savoir qui l’on peut récriminer ou qui l’on peut primer ; connaître l’histoire permet alors de savoir comment s’y prendre, en essayant de corriger les erreurs du passé, améliorer ce qui contribue à la progression, et construire dans la sérénité.

Le Rhumsiki Fako Opera a 24 ans déjà, s’il a été créé c’est bien parce qu’il y avait déjà des chanteurs lyriques capables d’interpréter à la perfection des extraits d’opéras. C’est cela qui a motivé l’auteur Jules TEUKAM dans son élan de compositeur d’œuvres dramatiques ; ce qui par la suite, l’a poussé à créer le Rhumsiki Fako Opera, un groupe qui devait interpréter ces œuvres, et le groupe n’étant composé que de choristes aspirant au chant lyrique et des chanteurs lyriques détachés du choral.

Si le chant classique dans le sens pur de la polyphonie, est à sa quatrième décennie au Cameroun, le chant lyrique en est à sa troisième. Cela signifie qu’il a le même âge que l’informatique au Cameroun, voire plus. Il faut donc comprendre brièvement que le domaine lyrique connaît un retardement marginal par rapport au temps ; et surtout que cela peut continuer jusqu’à très longtemps dans l’avenir si on ne met pas une attention particulière.

De tous les chanteurs lyriques révélés au Cameroun dans les années 1990, peu sont ceux-là qui restent sur la scène en tant qu’artistes représentant leur pays. Il est vrai qu’en ma connaissance, Jacques Greg BELOBO est de ces chanteurs, l’un des rares qui organise des spectacles dans son pays natal, si l’on s’en tient au fait que la plupart d’entre les autres, surtout de la diaspora, sont généralement de passage pour les vacances, tiennent quelques séminaires de deux semaines qu’ils clôturent avec un petit récital d’au revoir. Les autres, soit ils sont des encadreurs, soit ils guettent de loin en attendant qu’on les sollicite dans une soirée de gala ou qu’on les appelle comme guest-star dans un récital, soit ils ont viré au gospel et au jazz, soit ils n’en parlent plus du tout.

Jacques Greg BELOBO, Jean NKOUE MBANG, Martial BOTCHACK, Parfait EKANI, François MANWELL, Florent MBIA, Tobias MBARGA, Christian MAHOP, Serge ALIPE, Adèle ETOGO, Virginie AMBO, Joël ESSINDI, Henry MANDENG, Olive NLEN, Ange PALAWO, TCHENKO, Yannick TCHOUPTANG… et d’autres encore, sont ces figures qui ont effectivement lancé l’élitisme du belcanto dans les années 1990. On ne peut donc pas parler du chant lyrique dans le Cameroun sans évoquer ces noms que l’on le veuille ou non.

Le relai des années 2000 n’a pas été des moindres avec l’arrivée en scène des chanteurs tels que Christian AKOA, Isaac SAPOUMA, Dorothée ASSOUGOU, Anastasie TCHEUMANI, Engelbert TCHEUMANI, Junior NGOUMA, Hortense AGOUME, Marie MANGA, Georges Happy, Gaëlle IBOKLEN, Philippe EBANDA, Jean MESSI (John MESS), Nadine MOUTO, Aloyse NDONGO, Sidonie NGOA, Virginie EKOKISE, Diana NSASO, Lily NOMO, Ghislain MBOCK, Flora MBAZOA, Mireille ASSENA, Christelle TCHAKO, Ursule MASSOU, Andrée BALANA, Stéphanie FOE, Hervé SIMO, Carine BELINGA… C’est une très longue liste qui ne peut s’étendre dans ce document. On pourra tous les retrouver dans mon livre en cours d’édition intitulé « LE CHANT LYRIQUE AU CAMEROUN ».

Cependant, c’est fait exprès que je ne m’attarde pas dans ce document, sur les noms de la génération des années 2010, car c’est de cette génération que commence l’ingratitude et une certaine déroute dans le chant lyrique. C’est cette génération qui doit apprendre à dire la vérité et à reconnaître la valeur intrinsèque de leurs maîtres, et surtout à parler de ces maîtres comme il faut. Il y a des autodidactes dans le chant lyrique dans toutes les générations qui les précèdent, mais il n’y a aucun autodidacte parmi cette génération. C’est quasiment impossible, car tous, au su et au vu de tous les gens du milieu, ont été formés par ceux des générations précédentes. Il faut donc qu’ils cessent de fonder des conservatoires imaginaires auxquels ils attribuent leurs formations. Ce sont eux qui doivent écrire l’histoire de l’art lyrique au Cameroun ; et pour cela, il leur faut être irréprochablement honnêtes. C’est le fils qui écrit l’histoire du père et non l’inverse.

Si au préalable l’un des noms Martial BOTCHACK, Parfait EKANI, Julien ENGOLA, Joël NKOULOU, Tobias MBARGA, Ghislain MBOCK, Isaac SAPOUMA, François MBONJO, Hubert MINKOULOU, François NDONG, Mireille ASSENA, Christian MAHOP, Andrée BALANA, n’est pas évoqué dans l’historique de formation des belcantistes camerounais des années 2010, alors, on peut dire que celui-là vient droit de l’autre côté de la mer. Et s’il ne vient pas de l’outre-mer, alors c’est un mythomane.

Loin de là pour moi de dire qu’ils sont tous des ingrats et des mythomanes, mais je ne puis citer les noms et chacun devrait sans doute se reconnaître dans le contexte. Mon dessein qui est simplement d’en éveiller les consciences, pourrait en ce moment paraîtrait une impulsion antipathique à l’encontre de toute une génération. Il y a en effet nombreux qui, parmi eux, reconnaissent la force propulsive de leurs prédécesseurs, et ceux-là se rapprochent toujours de ces derniers avant d’organiser un concert.

Le tout étant une question de concordance, le chant lyrique au Cameroun, malgré son retardement est sur la voie, la bonne, et sans la récidive de la méprise autour, ainsi que la volupté inconditionnelle des aventuriers, si les acteurs du domaine s’attèlent à une carrière comme acteurs d’élite, si les promoteurs y trouvent un intérêt pour le showbiz, l’art lyrique, la musique classique, et la musique scientifique seront désormais comptés parmi les atouts socioculturels et socioéconomiques du pays. La musique classique étant exigeante en matériel comme en infrastructure, le Cameroun sera donc obligé d’investir dans la construction des théâtres et des salles de spectacle capables d’accueillir les acteurs du domaine et leurs différents admirateurs.

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Après avoir, par mon 1er document, fait une vive interpellation des acteurs du lyrique, mon 2ème document s’est centralisé sur la construction d’un patrimoine local ainsi que la systématisation des approches pédagogiques ; mon présent document a tenté de déconstruire l’inertie qui sévit l’art lyrique au Cameroun, en proposant les moyens de promotion des artistes de carrière et de divulgation des œuvres. Afin de compléter la croissance de notre patrimoine et de parvenir à intégrer la classe élite, mon 4ème document va proposer les moyens d’une animation conventionnelle de l’art lyrique et du chant classique en général, par le concert et le spectacle.

Mes remerciements particuliers à Alice PRISO pour ses ajustements littéraires.

Julien ENGOLA, Encadreur et promoteur autodidacte des chanteurs lyriques


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