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[Tribune] Ekodo Mveng : « Les groupements politiques doivent inculquer une culture civique et politique aux adhérents »

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Dans une tribune publiée sur Facebook, le politologue Siméon Roland Ékodo Mveng propose à ses lecteurs une analyse de l’effondrement politique suite à l’activisme politique débuté en 2018, et des motifs de l’essoufflement actuelle d’un militantisme en abné, en quête d’un second souffle… « La politique autrement » a manqué de stratégie structurelle pour déraciner la classe des Mohicans. Dès lors, « il convient donc pour les groupements politiques d’inculquer une culture civique et politique aux adhérents et un charisme de révolution dépassant le spectre des intérêts tribalistes, alimentaires, personnels, rancuniers… ».

 

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Siméon Roland Ekodo Mveng – DR

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.

Certains jeunes et opérateurs se sont engagés en politique en 2018 au Cameroun sans en être capables de sonder la texture rocailleuse d’une démocratie post-autoritaire.

Fascinés par la mise en scène de nouveaux entrepreneurs politiques, et portés par l’ambition et la soif du changement immédiat, nombreux ont naïvement cru qu’il suffirait d’un clic droit du curseur d’un smart Phone derrière son profil de webdémocrate pour  déraciner les structures pivotantes d’un ancien parti unique durablement implanté dans la mangrove de la françafrique.

Or précisément, la connaissance du système aujoulatiste et l’évaluation stratégique des ressources exorbitantes du léviathan électoral auraient pu amener ces néophytes à rationaliser le souffle de leur militantisme sur au moins un demi-siècle correspondant au cycle de vie des partis-État en Afrique noire francophone.

Que non, cette engeance de fanatiques et suiveurs ont misé sur des variables friables de la transition comme le droit pur, la délégitimation de l’adversaire, la téléportation du combat dans les réseaux sociaux, les médias classiques, la diaspora, l’hypothétique intervention de la communauté internationale, au lieu de structurer un leadership coalitionnel local de riposte capable d’obtenir la modification des règles du jeu politique avant tout investissement dans le tatami électoral. Ces amateurs idéalistes également peinent à croire que c’est la bureaucratie militaro-civile aux ordres des cercles patrons métropolitains qui déteint encore sur la circulation des élites dirigeantes en zone CEMAC et, que le salut ne viendrait que d’une tactique subséquente et proportionnelle.

Dans ce contexte, le désarroi d’un manque de rétribution escomptée après une débâcle électorale, un passage à vide, ou après une dispute intra-partisane, assorti des brimades institutionnelles et d’une faible loyauté partisane aux idéologies (pour ceux qui en ont) des partis politiques d’une opposition en crise s’est souvent soldée par des découragements, des démissions en cascade, des trahisons de cause, ou par des démarches souterraines de ralliement du bourreau qu’on prétendait officiellement combattre.

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Il convient donc pour les groupements politiques d’inculquer une culture civique et politique aux adhérents et un charisme de révolution dépassant le spectre des intérêts tribalistes, alimentaires, personnels, rancuniers… . Une hormone de résistance et de résilience capable de s’adapter aux conjonctures critiques du champ politique et, surtout, à même de galvaniser ceux qui faiblissent dans la foi du changement en s’inspirant éminemment des exemples qui ont réussi ailleurs. Un tel discours et une telle posture cognitive supposent pour des leaders centraux et meneurs intermédiaires, un travail de fond sur eux-mêmes-Une connaissance approfondie des structures de pouvoir- Et Une maîtrise des leviers de mobilisation des ressources diffuses avant toute projection vers l’objectif terminal.


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