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[Tribune] Ekodo Mveng : « Il y a un conflit de génération entre les politiciens de1990 et les candidats de la présidentielle de 2018 »

SREM SREM

Le politologue Siméon Roland Ekodo Mveng a commis une tribune le lundi 07 juin 2021 dans laquelle, il parle du conflit de génération entre les politiciens du début des années 1990 et les candidats de la dernière élection présidentielle. Cette tribune est publiée dans un contexte où les politiciens des années 90 à travers plusieurs supports médiatiques délivrent des discours pas du tout tendre envers leurs collègues qui ont pris part à la présidentielle de 2018 au Cameroun. Qu’est-ce qui peut être à l’origine de ce conflit ? La réponse à travers le texte ci-dessous.

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Siméon Roland Ekodo Mveng, politologue – DR

 

Au Cameroun, il y a visiblement un conflit de génération entre les politiciens du début des années 1990 et les candidats de la dernière élection présidentielle. On ne voit presque pas les deux classes d’opposants cavaler ensemble ou s’apprécier à l’occasion.

Est-ce une prétention de la vieille garde incarnée par Henriette Ekwé, célestin Monga, Victorin Hameni Biéleu, Alice Nkom… de penser que la véritable lutte démocratique s’est achevée avec leur épopée des villes mortes et leur union emblématique autour du candidat Fru Ndi en 1992?

Ces anciens combattants pour les droits de l’homme, les libertés publiques et la démocratie au retour du multipartisme considèrent-ils que les nouveaux entrepreneurs politiques tels que Cabral Libii, Joshua Osih et Maurice Kamto… sont imbus d’eux-mêmes, ou alors récoltent…les louanges populaires , les postes administratifs et le fauteuil confortable d’opposants là où ils n’ont pas semé?

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Y aurait-il un droit d’aînesse, un titre foncier au marché démocratique, des grades de seignorité partisane, une hiérarchie de rang au sein de l’opposition?

La légitimité d’un acteur politique de l’opposition tient-elle à une préséance chronologique, aux faits d’armes comme la décompression autoritaire, à l’accession à la magistrature ou aux trophées engrangés dans les interactions collusives et collisives avec le pouvoir ?

Quelle jouissance symbolique tirerait-on d’un militantisme primitif au bilan mitigé ?

Ou finalement, ce sont les nouveaux acteurs, attendu, leur fougue juvénile et leurs ressources politiques comparées qui se montrent arrogants et incapables de rallier humblement à la cause républicaine du changement l’expérience des anciens disposés à les accompagner ?

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Le positionnement politique des novices dans le champ de la représentation et de la participation se fait-il toujours par la mise à la retraite des précurseurs ?

Sinon comment comprendre ce regard de faïence permanent et ces attaques placées par médias interposés d’acteurs prétendant lutter contre le même adversaire? Quand on sait à qui profite cette division et cette guéguerre qui consacrent l’émiettement de l’opposition et la dispersion des forces vives à l’aune des scrutins, peut-on dire que c’est une affaire de personnes se connaissant bien en coulisse, de la jalousie manifeste de ces vieux clous qui veulent mater l’émergence d’un nouveau personnel politique? N’est-ce l’absence de vision, la rencontre d’égos surdimensionnés ou finalement une mentalité sociétale ignorant les jeux de coopération, la stratégie politique, et le leadership coalitionnel?


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