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Tribune : De la dépravation des mœurs dans les établissements scolaires au Cameroun

eleves lyceennes drapeau

Des faits récurrents d’une gravité certaine défraient la chronique depuis quelques mois dans notre pays. Il s’agit de scandales liés à la dépravation des mœurs dans certains établissements secondaires de la place, notamment la publication de sextapes (vidéos à caractère pornographique) sur la toile, les réseaux sociaux et les groupes de messagerie instantanée Whatsapp, Facebook, Messenger et autres. Au Lycée de Kribi ou au Lycée d’Ekounou à Yaoundé,  par exemple, on voit des élèves des deux sexes en uniforme scolaire, se livrant à des ébats sexuels. Les faits divers rapportent également des actes de violence perpétrés par des élèves à l’encontre de leurs camarades ou de leurs enseignants : meurtres, agressions, voies de faits, braquages, trafic et consommation de substances hallucinogènes au sein des établissements scolaires.


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Des lycéennes en défilé – DR

La recrudescence de ces comportements dévoyés et dangereux nous amène à nous interroger sur les causes de ces phénomènes,  afin de réfléchir sur des solutions visant à les juguler. La question est d’autant plus cruciale que ce sont des jeunes, le fer de lance de la nation, à qui incombera la tâche de bâtir l’avenir de notre pays, qui sont impactés, laissant, de ce fait, présager des jours sombres pour le Cameroun de demain. À mon sens, l’une des causes majeures de ces comportements mortifères est, sans conteste, l’influence nocive des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sur l’éducation de notre jeunesse.

L’influence négative des NTIC sur l’éducation de la jeunesse

Les NTIC jouent un rôle de premier plan dans les domaines de l’information et de l’éducation des masses, et surtout de la jeunesse. Il est question ici d’Internet, des réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, Instagram, etc…), des messageries électroniques,  des groupes de messagerie instantanée, des médias et de l’audiovisuel. Les NTIC  permettent à quiconque, en un clic, d’avoir un accès facile, sans contrôle et quasiment sans limites, à une foule d’informations : les bonnes, les fake news et les mauvaises ; le meilleur comme le pire.

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ARPANET, le premier réseau  informatique reliant quatre ordinateurs dans quatre Universités américaines à vu le jour 1969 ; le premier Email est envoyé en 1973 ; Internet remplace ARPANET  en 1990. Aujourd’hui, des milliards d’ordinateurs, de tablettes numériques, de téléphones portables, de sites Internet et de messageries électroniques sont interconnectés en temps réel à travers le monde. En d’autres termes, le monde entier est désormais à portée d’un clic.

Les NTIC sont entrés dans les mœurs aujourd’hui ; les enfants sont initiés à leur utilisation dès le berceau, en manipulant des tablettes ludiques ou en jouant avec le téléphone de leurs parents. Les NTIC n’ont donc plus aucun secret pour les jeunes générations actuelles.  Malheureusement, tel n’est pas le cas de leurs parents nés avant l’apparition de ces technologies (ceux qui ont plus de 50 ans aujourd’hui), qui peinent à se familiariser avec elles. La fracture entre les générations en matière de NTIC est évidente.

Les conséquences de la fracture générationnelle face aux NTIC.

Avant l’apparition des NTIC, l’éducation, les comportements, les valeurs,  les références et les modèles sociaux étaient essentiellement tributaires de l’environnement familial et social. Les choses ont changé avec l’introduction des NTIC, qui exercent une véritable fascination sur la jeunesse. L’adolescence est un âge particulièrement délicat ; l’âge des défis et des expériences dangereuses. Les comportements dangereux et dévoyés sont pour l’adolescent une manière de s’affirmer et de marquer son territoire face à l’autorité des parents ou des institutions. Aussi prennent-ils un malin plaisir à défier l’autorité, à transgresser l’ordre établi et à se mettre en danger. Par ignorance, ils prennent la pornographie comme la norme sexuelle à la mode ; ils confondent le clinquant, le factice qu’ils trouvent sur les NTIC, à la réalité.

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Afin de juguler ces comportements dévoyés, violents et dangereux, il serait souhaitable que les parents et le corps social se réattribuent leur rôle d’éducateur auprès de la jeunesse ; qu’ils leur montrent les limites à ne pas franchir, leur inculquent  les vraies valeurs humaines et sociales, et surtout qu’ils soient eux-mêmes des modèles à suivre.

Les parents devraient instituer le dialogue avec leurs enfants, être plus attentifs à leurs activités scolaires et exta-scolaires, à leurs fréquentations, à leur comportement, en général, au sein de la famille et au-delà.

L’on pourrait instaurer ou renforcer les cours d’instruction civique, afin de leur enseigner le respect de l’autorité et des institutions républicaines.

L’on pourrait songer également à instituer des cours d’éducation sexuelle, afin de leur enseigner la valeur, le respect de la personne humaine et du corps, en mettant l’accent sur l’aspect dangereux et dévalorisant des pratiques sexuelles dévoyées.


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