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[Tribune] Coup d’Etat ; les libertés de presse, d’opinion, d’expression au pressoir

Saint Eloi Bidoung dans un coup de griffe aborde la question du « coup d’État scientifique » au Cameroun, qui, selon l’auteur, aurait déjà eu lieu. Il utilise une métaphore pour décrire un changement de pouvoir subtil mais significatif qui aurait eu lieu sans effusion de sang. L’article pointe du doigt des membres du gouvernement et des hauts fonctionnaires, les accusant d’avoir détourné des ressources publiques et d’avoir causé des dommages importants à l’économie et à la société camerounaise. L’auteur évoque également des problèmes liés à la gouvernance, à la démocratie et à la longévité au pouvoir.

Saint Eloi Bidoung
Saint Eloi Bidoung, Homme politique - DR

La tribune semble être une critique politique, mais il est important de noter que les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement un consensus général. La politique au Cameroun, comme dans de nombreux autres pays, est un sujet complexe et controversé, et il existe souvent des opinions divergentes sur les événements et les acteurs politiques.

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Le coup d’Etat au Cameroun a déjà eu lieu. Monseigneur Ndogmo le voyait spirituel, la bande à Guerandi le voyait militaire, ni l’une ni l’autre  tentative n’aura abouti à une prise de pouvoir.

Saint Eloi Bidoung y voit un coup d’Etat Scientifique tant dans sa conception que dans sa réalisation. Le Cameroun étant le Cameroun, c’est le coup d’Etat le plus technique de l’histoire de coup d’état au monde. Tout ceci sans effusion de sang mais avec mise à l’écart du Président de la République et accaparation du pouvoir par un groupe qui gouverne dans les équilibres de terreur.

Au moment où on  évoque de plus en plus l’éventualité d’un remaniement, Le Ministre la Communication et L’auteur de la théorie du Moulinex se battent avec et contre le vent pour avoir l’estime du Prince.  Chacun étant déterminé à bâtir sa réputation sur la violence et le sang. D’autres l’ont fait avant eux.   Jean Fochivé s’était illustré par ces méthodes avec pour philosophie : « Qu’on ne me respecte pas pourvu qu’on me craigne » A titre posthume, on avait conclu son éloge funèbre par la phrase suivante en le décorant ; « Jean Fochivé aura été un Gand commis d’Etat ».

L’heure n’est plus à la mise en garde contre l’apologie d’une éventuelle traversée du Ntem par le vent équatorial qui a soufflé au Gabon.

Le temps est au bilan et aux conséquences du coup d’Etat qui a eu lieu au Cameroun : le coup d’Etat scientifique. Celui-là, plus violent et plus destructeur que le coup d’Etat militaire (éventuel ou imaginaire) qui donne tant de cauchemars au Ministre de la Communication et au MINATD.

Bilan et conséquences du coup d’Etat scientifique au Cameroun.

Des millions de victimes, des dégâts matériels colossaux qui demandent des dizaines d’années de réparation, un peuple désillusioné par le slogan chimérique  « Rigueur et moralisation », autant de conséquences du coup d’Etat scientifique qui a  secoué le Cameroun. Il est plus brutal parce qu’il aura été insidieux et sans bruits, au contraire du coup d’Etat militaire qui annonce sa survenue avec le staccato des kalachnikovs et les grondements des chars. Le coup d’Etat scientifique n’a pas pris en otage la maison de la radio, n’a pas donné l’assaut au palais et n’a pas décrété un coup de feu contraignant pour les citoyens ; mais il aura fait pire que ce coup d’Etat qui hante et obsède comme un esprit malveillant à exorciser. Il a pris tous les bâtiments névralgiques du pays, qu’il a complétement détruit, brûlé et calciné. Nous faisons le point du bilan provisoire.

Les entreprises d’Etat ont été bombardées lors du coup d’Etat scientifique.

De hauts gradés des universités, bardés de diplômes comme les fantassins les plus anciens sont bardés de médailles, ont bombardé les sociétés d’Etat, fleurons de l’économie construits  par de certifiés  lors du coup d’Etat scientifique. Le bilan est lourd et très impressionnant : la Camair, l’Oncpb, Le Fogape, la Sotuc, la Camship, la Mideviv, le Fonader, les Sacheries, la socapalm, Alucam, la Sonel, la Snec. Et aussi la Semry, le Fodic, la Cocam, Hévécam et d’autres encore. Elles ont été enterrées dans une fosse commune par des trouffions complices et comploteurs du coup d’Etat scientifique.

Pour approfondir :   [Tribune] Cameroun : Devrions-nous véritablement parler du parachèvement de la décentralisation au Cameroun ?

Le parti au pouvoir bombardé par le complot scientifique

Trois chars d’assaut étaient placés devant le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, les canons droits vers les fenêtres vitrées du bâtiment. L’un des chars conduit par le légionnaire Jean Nkueté a bombardé la démocratie interne au sein du parti. Les dégâts, à ce jour, restent inestimables. Le deuxième char conduit par Réné Emmanuel Sadi a bombardé la cage d’ascenseur qui reliait le président national à la base militante. C’était une bombe à fragmentation qui a fracassé toute l’édifice du parti en divers gros morceaux difficilement reliables et antinomiques. Les « Personnalités ressources d’accompagnement », les « Coordonnateurs régionaux » les « Coordonnateurs départementaux » et d’autres  grabats dans les gravats, encombrent le chemin tracé par le président national du parti au pouvoir. Le président national est ainsi éloigné de sa base militante. Il faut un engin lourd pour déblayer le chemin du Rdpc. Le troisième char a bombardé la probité morale placée à l’étage supérieur du parti au pouvoir. Le parti pleure tout un gouvernement sous les décombres à « Kondengui ». Tous membres du Comité central ou du bureau politique, militants intrépides tous plus hypocrites les uns plus que les autres.

Le trésor public, victime du coup d’Etat scientifique.

Les caisses de l’Etat ont volé en éclats lors du coup d’Etat scientifique. Des majors et des vice-majors de l’Enam, mercenaires, des putschistes, ont posé des bombes incendiaires autour du trésor public. Des centaines de milliers d’enfants obligés d’apprendre le syllabaire à l’ombre des cocotiers en zones rurales, des femmes contraintes d’accoucher sur des feuilles de bananiers derrière leurs cases parceque l’argent du marché de construction d’un district de santé aura été détourné par un diplômé de l’Enam. Et les pauvres agricultrices qui attendent toujours la route promise pendant une campagne électorale Oui, l’argent n’est plus dans le trésor public. Il a été fauché par une balle perdue pendant le coup d’Etat scientifique.  Cet argent est à comptabiliser avec celui des lignes 94 qui n’a pas pu trouver un abri sûr pendant le coup d’Etat scientifique. Les dégâts dans le trésor public camerounais requièrent l’aide internationale.

Le peuple, victime collatérale du coup d’Etat scientifique.

Pour réussir le coup d’Etat scientifique qui renversa le président de la République a la tête de l’Etat, les « putschistes » ont privé les camerounais de l’eau potable, de l’électricité domestique et ont augmenté les frais de l’APE dans les lycées. C’est pire que ce que pourraient faire des bidasses pour un coup d’Etat. L’accès aux grandes écoles prestigieuses, celles qui donnent droit à une belle carrière dans l’enrichissement illicite, vertigineux et scandaleux, a été réglementé comme les militaires règlementeraient un couvre-feu lors d’un coup d’Etat. Des mercenaires ont été mis dans les rangs pour organiser des inflations sauvages dans les marchés, des pénuries énervantes de denrées de grande consommation, la hausse du prix du maquereau (le poisson du pauvre), l’amaigrissement de la baguette de pain ; la rareté et/ou la cherté du pétrole lampant et du gasoil.

Pour approfondir :   Un camerounais écrit à Paul Biya : « le peuple camerounais n'a pas élu les ministres, mais, vous »

Les miliaires sont généralement plus gentils quand eux ils font les coups d’Etat. Plus gentils que les « putschistes » qui ont organisé le Coup d’Etat Scientifique, une armée composée de hauts gradés dans la haute administration (Ministres, Hauts Fonctionnaires, Administrateurs de sociétés d’Etat, proches de Paul Biya…), d’Officiers (cadres du Rdpc, militants moyens du parti, intellectuels, opérateurs économiques…) et des hommes de rangs (Journalistes de la presse publique, Journaliste de la presse privée, Opérateurs économiques, Fournisseurs et Prestataires de services dans les institutions publiques…)

L’administration publique Bombardée et plongée dans les décombres.

Le coup d’Etat scientifique aura été plus que destructeur dans le pays. Rien n’a été épargné par les « putschistes » et surtout les zones sensibles. Ces assoiffés de pouvoir ont bombardé la haute administration à l’aide d’armes non-conventionnelles telles : les «  Sur très hautes instructions du président de la République… » Ces armes non-conventionnelles  ont détruit les murs des prérogatives dans la haute sphère de l’Etat. Des traitements inhumains ont été perpétrés sur des innocents pendant ce putsch scientifique. On a ainsi vu des ministres déshabillés (de leurs compétences) en public par des  commissions prétendues « ad hoc ».  La Croix-Rouge s’est dite impuissante devant les épidémies qui ont suivis le coup d’Etat scientifique.  Le « Covid-gate », la « Can-gate », le « Olembé-gate », le « Cenadi-gate », le « Cavaye-gate » « Nganou-gate », « Ketcha Gate »,, « Tchuente-gate » et d’autres maladies toutes aussi pernicieuses, n’ont pas été du gâteau pour les secouristes que sont les magistrats. Quelqu’un a dit, face à ces épidémies de                     «gate», que Laurent Esso n’était plus le garde des sceaux mais le garde des sots.

Le ministre de la Communication reproche à certaines analyses, d’être fantaisistes et d’être la voix des apôtres du chaos. Malheureusement pour lui, Il n’y a personne même pas Denis pour lui dire que Le coup d’Etat scientifique qui le préparait comme dauphin a déjà eu lieu et il a réussi.

Il n’y a personne pour lui dire que Le président de la République du Cameroun a été renversé de son pouvoir Il y a bien longtemps et relégué au rang de cerise sur le gâteau.

Il n’y a personne pour lui dire que le pouvoir a glissé dans les mains du président et s’exerce par  « Brutus ».

Quand les libertés vont au pressoir ; quand la démocratie est confisquée, quand la gouvernance est mauvaise, quand la longévité au pouvoir exacerbe, quand la dévolution du pouvoir passe de la démocratie à la dynastie, ça peut donner lieu à un coup d’Etat. A bon entendeur…

Par Saint Eloi Bidoung.

Homme politique

 


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