Depuis un an, les Tchadiens n’ont pas eu un accès normal aux réseaux sociaux. Cette suspension est la résultante d’une décision du régime en place, à suspendre la connexion internet sur l’étendue du territoire.
En effet, les pouvoirs publics tchadiens, après de fortes mobilisations organisées par les « anti régimes », sur les réseaux sociaux, ont cru bon de suspendre internet, pour des raisons « sécuritaires ».
Jeudi 28 mars 2019, les organisations de la société civile ont dénoncé la « censure » des réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter, Viber, WhatsApp… lors de la rencontre entre le ministre de la Communication Oumar Yaya et des journalistes mercredi 27 mars 2019.
Selon Vincent Niébédé, correspondant de la BBC à Ndjamena, de nombreux Tchadiens utilisaient les réseaux sociaux pour organiser des manifestations antigouvernementales, du coup ces mobilisations ont fait d’Internet une véritable menace pour le gouvernement.
« Cette censure est d’autant plus insupportable que les gens ne savent pourquoi ils n’ont plus la possibilité d’utiliser normalement les réseaux sociaux », indique Julie Owono, directrice exécutive d’Internet sans frontières, une ONG très impliquée dans ce dossier.
Dans son propos, elle encourage le gouvernement tchadien à mettre fin à cette censure qui viole le droit de la liberté d’expression et entrave les opportunités pour la jeunesse tchadienne.
Julie Owono poursuit en indiquant que les mesures sont en voie d’être prise pour revenir à la situation normale : « On a introduit des actions au civil [contre les principaux opérateurs Airtel et Tigo, ndlr], et au cours des débats, le représentant de l’Arcep, l’autorité de régulation des télécommunications, qui a été convoqué, est venu en apportant l’ordre qui avait été transmis par le ministère de l’Intérieur aux opérateurs téléphoniques ». Mais avant de rétablir le réseau internet, les 400 000 internautes tchadiens adeptes des réseaux sociaux ont trouvé des moyens palliatifs.
Bien que le coup commence devenir exorbitant, les internautes ont jugé utile de revenir au traditionnel VPN, qui est un réseau privé virtuel qui émule la connexion internet à l’extérieur du pays. Mais seulement, ces applications consomment aussi de la bande passante qui rend très lent l’activité de l’internaute : « On utilise soit des versions gratuites soit des versions payantes, les versions gratuites, déjà, ralentissent la vitesse de connexion, et de façon générale, les VPN utilisent une partie du forfait internet, qui se termine donc plus vite. », explique le blogueur Annadjib Ramadane, avant d’ajouter : « Il y a certains quartiers de Ndjamena qui sont près du fleuve Chari, ça veut dire que leurs habitants peuvent capter le réseau des villes camerounaises voisines. Dans la capitale, vous pouvez ainsi trouver des vendeurs de cartes SIM camerounaises Nexttel, Orange ou MTN ».