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Stanley Enow – le rappeur mal aimé

Stanley Enow paris
Stanley Enow à Versailles (France) pour le tournage de son clip ''kugna" (c) Motherland

Stanley Enow paris

Depuis la sortie de son single « Hein père », le rappeur Camerounais Stanley Enow fait partie des artistes camerounais de l’heure les plus populaires à l’international.

Grace à ce premier succès remarquable qui bat aujourd’hui le record de vues sur la plate forme Youtube pour un artiste camerounais avec plus de 750.000 vues, les portes ce sont ouvertes pour lui en moins de trois ans, notamment pour des tournés à l’étranger , des concerts, ou encore des distinctions. Le « bayangui boy » est également sollicité tant au niveau national qu’international pour des featurings avec des artistes de renom : on peut citer la jamaïcaine Nyanda ; le nigérian, 2face Idibia, les Ghanéens Sarkodie et Fuse ODG entre autres. Dans sa besace, l’artiste détient un MTV africa music awards, le tout premier pour un camerounais ; une récompense aux Afrimma music awards reçue aux Etats unis d’Amériques. Le rappeur est également l’un des ambassadeurs du concept Guinness Made of Black, concept lancé par la marque Guiness Cameroun SA. En mars 2015, le rappeur signait chez Sonny africa music via roock star, une maison de distribution basée en Afrique du Sud.

Comme on peut le constater, Stanley Enow a fortement révolutionné l’univers du hiphop camerounais et a participé à porter le nom de son pays au-delà des frontières nationales. Cependant force est de constater que malgré tout cela, il fait l’objet de nombreuses critiques à tort ou à raison par quelques mélomanes, certains artistes et journalistes. Il est d’ailleurs l’artiste du milieu urbain qui fait le plus l’objet de désapprobations. Tous reprochent à l’artiste d’être hautain, arrogant, irrespectueux avec des chansons qui pour certains, « ne disent rien ».

Chacune de ses chansons fait désormais l’objet de critiques minutieuses tant dans nos quartiers que sur les réseaux sociaux, non pas pour apprécier mais pour dénigrer. Au lendemain de la sortie du vidéogramme « King Kong », vanté par plusieurs, de nombreux web journaux ont consacré des chroniques sur ce vidéo clip. Céline Victoria FOTSO, adepte des critiques à l’endroit du rappeur sur les réseaux sociaux lançait dans son journal jewandamagazine.com : « L’erreur que Stanley Enow commet, c’est de penser que ce que l’on attend de lui, c’est d’épouser le style étranger » . Le journal Kurbain.com quant à lui publiait un article avec pour titre « Stanley Enow : King Kong ou King con ? » ,dans lequel l’auteur affirmait entre autre que :« La vidéo pour moi est décevante :deux plans seulement ou il rappe (…) des plans qui ne servent à rien (…) aucun effet visuel, aucune référence au titre du morceau, aucune référence à l’Afrique (…) En clair Stanley Enow s’est attaché les services d’un cameraman ,et non d’un réalisateur ». Victoria FOTSO toujours dans jewandamagazine.com, après la sortie du clip « Njama njama cow » avait attribué la mention médiocre à Stanley. « Stanley Enow est loin d’etre le meilleur et ne le sera sans doute jamais. On ne s’autoproclamme pas King Kong avec une couronne en papier, un seul tube et quelques maigres cachets » lançait-elle. De plus, beaucoup sont ceux qui se sont lancés dans une comparaison entre Stanley et Jovi créant une guéguerre entre les deux rappeurs qui ont la particularité d’être ressortissants de la zone anglophone du Cameroun. Une comparaison avec pour conclusion : « Jovi c’est le meilleur ». Pourtant, il s’agit de deux jeunes qui apportent leurs contributions pour un hiphop camerounais toujours plus fort. « Il est temps pour nous de célébrer le talents de ces deux jeunes et se pencher sur l’essor de ces milliers d’autres Stanley Enow et Jovi qui sont dans nos quartiers à attendre une occasion pour briller et défendre les couleurs du pays » rappelait Taphis Offishal dans une tribune publiée sur le site kamermoov.cm et dans laquelle il prônait un idéal de paix entre les deux rappeurs.

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La critique à l’endroit de Stanley a atteint son comble lorsqu’il a affirmé dans une interview à « Jeune Afrique » : « Ce qui manquait au rap camerounais, c’était moi ». Malgré tout ce qu’il a pu dire de positifs dans cet entretien accordé au journal, les détracteurs de l’artiste se sont limités à la phrase suscitée pour affirmer et sans s’être concerté « qu’il y a plus fort que lui ». Ainsi sur le forum Le Cameroun c’est le Cameroun, l’un des groupes sur facebook les plus populaires au Cameroun , l’on pouvait lire de la part de nombreux internautes : « un single pendant deux ans ?, le petit Jovi te dépasse car ayant plusieurs sons à son actif » pouvait-on lire. « si tu penses que dire Hein père, c’est être le messi, alors oui, tu es messi dans le sens opposé » ajoutait un autre internaute. « 5 singles et 0 album en déjà 2 ans de carrière pour un messi c’est minable ».

Au regard de tout ce qui précède, on peut être en accord avec l’adage qui dit que « nul n’est prophète en son pays ». Cette situation nous amène également à nous interroger. Les camerounais n’apprécient t-ils pas voir leurs frères évoluer ? Car avant Stanley bien d’autres talents ont été critiqués et vilipendés. On a encore en mémoire toutes les critiques versées à l’endroit d’autres compatriotes tels que Samuel Eto’o. Quoi qu’il en soit, qu’on le veuille ou non, il est claire que Stanley Enow apporte sa touche au développement du hiphop camerounais et ouvre la porte à d’autres jeunes.

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© Hervé FOPA FOGANG avec Yves Martial TIENTCHEU, Lebledparle.com


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