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Dieudonné Essomba : « Opposants, laissez le verbiage philosophique et parlez d’argent »

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La gestion du budget de l’Etat est un sujet qui intéresse au plus haut degré Dieudonné Essomba. Seulement, pour assurer la transparence, le fédéralisme demeure pour lui, le système adapté.

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Dieudonné Essomba (c) Droits 

« Ce sont les 5.000 Milliards du budget qui constituent l’ossature de l’action publique », rappelle Dieudonné Essomba. Par conséquent, « Toucher à la gestion de cet argent, c’est toucher au fondement même de la gouvernance du Cameroun », soutient-il.

Lebledparle vous livre l’intégralité de la publication de l’économiste de formation sur sa page Facebook.

Opposants, laissez le verbiage philosophique et parlez d’argent !

Dans un pays comme le Cameroun, la seule chose qui compte, c’est l’argent. Ce sont les 5.000 Milliards du budget qui constituent l’ossature de l’action publique, car c’est argent qui paie les agents publics, qui construit les routes, qui finance l’administration, qui soutient la justice, la police politique, l’armée, la police politique, la dictature !

Toucher à la gestion de cet argent, c’est toucher au fondement même de la gouvernance du Cameroun. Tout dirigeant qui a le contrôle de cet argent sera un dictateur et ne peut être autre chose. Car avec ces ressources publiques qu’il gère de manière exclusive, on ne voit pas très bien comment il peut résister à la tentation de se perpétuer au pouvoir, encouragé par les réseaux d’intérêt qui en profitent pour poursuivre leur mainmise sur l’Etat.

C’est exactement ce qui se passe dans tous les pays d’Afrique Centrale, où de vieux dictateurs utilisent cette cagnotte pour verrouiller le pouvoir, et même le transmettre à leur progéniture.

Au Cameroun notamment, le régime en place nous fait croire qu’il gère tout cet argent pour l’unité nationale et le développement. Le genre d’argument qu’utilise un oncle qui, gérant la plantation commune laissée par le grand-père, refuse de la partager ses neveux, au motif que c’est l’indivision qui réalise l’unité !

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Or, on ne voit nulle part ni cette unité nationale qu’on nous bassine les oreilles et qui est totalement démentie par les violentes tensions tribales qui émaillent la vie politique, sans compter la sanglante Sécession anglophone, ni ce développement, avec un pays totalement bloqué, et sans la moindre perspective.

C’est un modèle qui a totalement échoué.

Et c’est là-dessus la stratégie de nos opposants est relativement inaudible. S’ils contestent des aspects pertinents de la politique du renouveau, on ne voit pratiquement aucun qui remet en cause ce modèle en parlant d’argent, c’est-à-dire, le nerf de la guerre !

Trop de philosophie ! On dirait que la majorité est habitée dans leur subconscient profond par le souhait secret de remplacer Biya et de gérer à sa place les 5.000 milliards, soi-disant qu’ils vont faire mieux !

Ils vont faire mieux comment ? Ils sont plus honnêtes que qui ? Plus compétents que qui ?

Il faut leur dire clairement que le problème au Cameroun n’est pas la mauvaise gouvernance de l’Etat, ni l’absence de démocratie, mais l’argent collectif géré par un seul individu et ses affidés.

C’est le fait que l’argent collectif est géré par une seule main qui se prétend une divinité terrestre qui est à l’origine de tout le désordre au Cameroun, de toute la haine, de toute la misère et de tout le sous-développement.

Car, qu‘on le veuille ou pas, la dictature, la violence, le tribalisme, la haine, tout cela vient de l‘utilisation de l’argent collectif dans un certain sens.

Il n‘y a donc pas de débats sérieux quand les gens se dispersent dans des problématiques stériles sans parler d’argent.

Peu importe le l’intelligence de quelqu’un, son expérience, son âge : s‘il ne tient pas le discours sur l’argent, s’il ne nous explique pas comment il compte utiliser les 5.000 Milliards du budget.

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Pour moi, les choses sont claires : il n’est plus question qu’un individu, fût-il Jésus-Christ lui-même, gère cet argent soi-disant qu’il a reçu le mandat divin de bâtir le Cameroun.

Les choses doivent être désormais clair : le Président central ou fédéral gère, avec son Gouvernement, la moitié des 5.000 Milliards, sans un sous de plus.

L’autre moitié doit revenir aux Etats Régionaux ou Fédérés qui les gèrent de manière souveraine, chacun renforçant ses parts avec les recettes locales dans les matières non axées par le Gouvernement central.

Voilà le bon modèle !

Et voici ce que je recommande aux opposants, mais aussi aux gens du régime qui savent que leur modèle a totalement échoué :

« Le seul combat qui vaille maintenant la peine, c’est obliger le régime à partager l’argent collectif qui ne lui appartient pas ! Il est absolument nécessaire, pour la survie du Cameroun, de retirer la moitié des ressources publiques des mains de Biya et ses gens, ou même de ceux qui vont leur succéder !

Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour atteindre cet objectif et ne vous dispersez pas dans des problématiques scolastiques et qui ne nous avancent pas ! Car, en dépit de tout le verbiage, tant que les 5.000 milliards ne seront pas partagés moitié-moitié entre l’Etat Central et les Etats régionaux, le Cameroun ne sortira jamais de la dictature, de la misère, de la mauvaise gouvernance et du tribalisme ».

 Dieudonné Essomba


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