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Owona Nguini : « Le Mrc a dépensé beaucoup d’argent pour cette politique bruyante »

owona nguini 16122018 otric 121

Le boycott des législatives et municipales du 9 février 2020 est un fait que les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun assument quelles que soient leurs humeurs. Seulement des analyses fusent toujours de toutes parts pour comprendre le phénomène.

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Owona Nguini (c) Droits réservés

Invité de l’émission dominicale Club d’élites le 1er décembre 2019 sur la chaine de Jean-Pierre Amougou Belinga, le Pr Eric Mathias Owona Nguini explique le boycott du Mrc par une confiance réduite entre le parti de Maurice Kamto et certaines populations mentionnant au passage le coût que cela aurait dû engendrer dans la fortune du leader du parti sorti 2ème à la présidentielle du 7 octobre 2018.

Ci-dessous, l’intégralité de l’intervention de l’enseignant d’université sur le plateau de Club d’élites, retranscrite par lebledpale.com.

Dans une certaine mesure, c’est quelque chose qui n’est pas nécessairement aussi surprenant qu’on croit. En réalité depuis plusieurs années, cette formation politique a utilisé beaucoup le bluff. Ça veut dire que sa structuration, son étalement sur le territoire national ne sont pas suffisamment développés et pour compenser cela, on recourt à une politique qui est une politique bruyante ; qui fait beaucoup de bruits sur les réseaux sociaux.

On a une prédilection pour l’agitation notamment avec la tentation insurrectionnelle. Le Mrc savait parfaitement qu’au vu des contraintes qu’il a renforcées lui-même par une orientation anti-sectaire qui font que dans un certain nombreux de blocs régionaux au Cameroun, les gens lui sont foncièrement hostiles, il savait que ça allait être très très difficile.

 En second lieu, plus le temps passe, plus un certain nombre de sponsors qui avaient misé pour une prise de pouvoir rapide par cette formation politique se rendent compte que les choses deviennent un plus compliquées.

Le Pr Kamto se trouve face à une situation où il doit mobiliser ses ressources propres ; ce qui a un coût important et en ce moment, on se pose la question de savoir jusqu’où se sacrifier sa fortune personnelle pour maintenir cette formation en fléau

 Il y a surtout que cette formation politique semble clairement en intelligence avec certains groupes qui n’auraient pas des visées très très amicales pour le Cameroun. Et de plus en plus il apparait qu’ils semblent détenir des informations laissant penser que la légitimité du président Paul Biya peut être interrompue par un moyen ou par un autre et commencent par les actions externes hostiles et qui veulent nous faire le pari de se mettre à coté et d’attendre que cela arrive.

 C’est un calcul non seulement bien risqué, mais à la limite un calcul faux. Rien ne dit même que si certaines conditions se présentaient, le stade serait plus dégagé pour le Mrc.

Il y a enfin, par rapport à ce que nous avons ouïe dire, une contrainte liée au fait qu’au final, le Mrc a dépensé beaucoup d’agent pour cette politique bruyante au lieu d’utiliser ces ressources-là pour renforcer son implantation, construire la confiance auprès d’un certain nombre de segments de l’opinion nationale et puis structurer son appareil.

 Et c’est qui explique précisément qu’on ait quand-même une mise en place, une commission d’investitures et après on s’est rendu copte qu’il y avait un certain nombre de difficultés aussi bien internes qu’externes dans les autres formations politiques et même parfois aussi, le Rdpc a dû être victime.

En réalité ça pose le problème de la manière dont les lobbies peuvent plus ou moins instrumentaliser le système administratif selon les intérêts.


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