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Échauffourées de Sangmélima : Dieudonné Essomba analyse les causes profondes

Essomba D

Alors que les tensions survenues dans la ville de Sangmélima du 9 au 10 octobre 2019 préoccupent au plus haut degré, les élites, forces vives de la région du Sud et autorités administratives, Dieudonné Essomba, ramène toute la situation à la fédération.

Essomba D
Dieudonné Essomba (c) Droits réservés

Décidemment, quelle que soit la situation qui surviendrait, Dieudonné Essomba ne passera pas par quatre chemins pour démontrer que c’est le fédéralisme qui en constitue une panacée.

Les émeutes dites intercommunautaires qui se sont produites dans cette ville du Sud Cameroun donnent encore droit à l’économiste d’insister sur le fédéralisme, sa principale prescription au peule.

Lebldedparle .com vous invite à parcourir cet autre raisonnement de l’homme des médias sur sa page Facebook.

SUR LES TENSIONS A SANGMELIMA

Je vous avais mis en garde que dans une Nation aussi hétérogène que le Cameroun qui empile les Anglophones et les Francophones, les Musulmans, Chrétiens et Animistes, les Bantous, Semi-Bantous, Paléo soudanais et Néo soudanais, le tout éparpillé en 240 tribus, l’Etat unitaire est extrêmement dangereux !

Car, au lieu de réguler les relations intercommunautaires, il les oppose sans la moindre régulation. En posant comme principe que « le Camerounais est partout chez lui sur le territoire national », l’Etat unitaire a empêché tout effort d’intégration entre les populations immigrées et les populations autochtones. Ce principe a été plutôt interprété comme un appel à la tolérance et à une cohabitation pacifique des Communautés, plutôt que la fusion et la création des Communautés nouvelles. Loin de brasser les populations, les migrations se sont traduites concrètement par la dissémination et la multiplication des colonies tribales sur tout le territoire national, colonies qui gardent leurs attaches avec la Communauté-mère dont elles se présentent comme des têtes de pont, se présentant ainsi objectivement comme des occurrences de fiction et de sources de tensions.

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Ces tensions prennent d’autant plus d’intensité que les immigrés, s’appuient sur la loi de l’Etat unitaire pour refuser de s’intégrer, et en même temps, ils s’appuient sur la même loi pour réclamer des droits !

Dans ces conditions la situation devient très explosive et la moindre étincelle peut se transformer en un violent conflit tribal.

La décentralisation à venir sera de ce point de vue très explosive ! Et contrairement à ce que certains pensent, l’Etat n’a plus les moyens de soumettre les Communautés au nom de son « unité nationale » administrative. Celles-ci ont levé la tête et ne la baisseront plus jamais.

Il faut aller immédiatement à la fédération qui présente le mérite d’être claire :

-chaque Etat a ses citoyens, qu’ils soient installés sur son territoire ou non. Ces citoyens ont des droits politiques sur l’Etat fédéré ;

-tous les Camerounais installés dans un Etat bénéficient des droits fédéraux. De ce fait, ils bénéficient de la mobilité totale des personnes et des biens, de la propriété immobilière, et de la non-discrimination dans l’activité économique. Mais les droits politiques de l’Etat sont réservés à ses seuls citoyens.

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Des scènes comme celles qu’on vient de vivre à Sangmélima ne sont pas imaginables dans une Fédération, car l’Etat fédéré a l’obligation de garantir la sécurité des résidents non-citoyens de son territoire.

Cela signifie en clair que les Bamiléké installés à Sangmélima et qui se font enterrer chez eux à l’Ouest ne sont pas de citoyens du Sud. Mais ils sont des citoyens de la Fédération et à ce titre, ils disposent du droit de mener leurs activités économiques, sans discrimination.

La seule restriction est qu’ils ne peuvent pas réclamer un poste à la Fonction Publique du Sud ou être Gouverneur.

Inversement, l’Etat du Sud doit les protéger des exactions des Bulus, sinon il peut en supporter la responsabilité civile. Il a l’obligation de protéger les gens installés chez lui de manière régulière et loyale.

On ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire !

Il faut aller à la fédération, car contrairement à ce qu’on croit, c’est la Fédération qui protège les populations allogènes et non l’Etat unitaire.

Dieudonné ESSOMBA


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