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Bertoua : Le délégué régional et le président du Conseil d’établissement accusés de détournement des frais d’Apee au lycée bilingue

lybi bertoua

Un duo composé du délégué régional des Enseignements secondaires et du président du conseil d’établissement est accusé de faire main basse sur les finances de l’association des parents d’élèves et de parents (APEE).

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Lycée Bilingue de Bertoua (c) Droits réservés 

L’affaire secoue le landernau éducatif local. Le délégué régional des Enseignements secondaires de l’Est demande au gestionnaire du compte de l’APEE de « suspendre toute sortie de liquidités ». Approché, Simplice Bedjabo explique l’objet de sa correspondance du 26 août 2019 par plusieurs faits : « D’abord, il fallait sécuriser les fonds de cette association qui cumulait une dette de 70 millions de FCFA alors que le compte en avait 120 ».

Pour le délégué régional, « il y avait de forts soupçons de malversations et il fallait voir clair ». Surtout que, poursuit-il, les décaissements étaient effectués « sans l’agent financier du lycée bilingue comme le prévoient les textes (article 6 des statuts, ndlr) ».

Ce qui, selon lui, a ouvert la voie « à des surfacturations, d’impayés et au paiement de marchés fictifs ». Enfin, M. Bedjabo estime que « la présidente a déjà fait quatre ans à la tête de cette APEE » et qu’« il est temps qu’elle parte ». En clair, le délégué régional pense que Corine Mbida n’est plus compétente à gérer l’APEE. « Nous avons saisi l’autorité administrative pour une relecture des statuts qui doit déboucher sur l’organisation d’une assemblée générale élective dont la date n’est pas encore fixée », conclut Simplice Bedjabo ce mardi 8 octobre 2019.

Une telle déclaration sur la contestation de la légitimité de Mme Mbida fait naître des ambitions. Et des coalitions. L’on susurre autour du lycée bilingue de Bertoua que « le sieur Essam voudrait obtenir la tête de la présidente ». Lors de la dernière assemblée générale de rentrée, le groupe de personnes qu’il dirige a voulu la renverser en tentant un passage en force. Stoppé net par l’autorité administrative qui décide du renvoi de la rencontre à une date ultérieure.

Une porte ouverte à la mise sur pied, par le délégué régional, d’un système de gestion qui annule le pouvoir de juge de l’opportunité des dépenses exercé par la présidente.

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Le premier coup de gong à la ponction du compte en surliquidités de l’APEE est donné le 6 septembre 2019. Lorsque le délégué régional autorise une « sortie spéciale » de 3 650 000 FCFA à la demande du président du conseil d’établissement du lycée bilingue de Bertoua. Gabriel Ndibo Samba reçoit cette somme des mains du trésorier à la délégation départementale des enseignements secondaires du Lom et Djerem.

« Sans la moindre décharge et avec la bénédiction du délégué régional des enseignements secondaires de l’Est », souffle un témoin de la transaction. Dans un document que le président du conseil d’établissement a produit à l’occasion, il est question de « gérer les charges courantes ».

M. Ndibo Samba parle de « la cérémonie de passation de service entre les proviseurs sortant et entrant (1 000 000 FCFA) ; de la visite du sous-préfet et de la séance de travail (100 000 FCFA) ; de la commission de relecture des statuts de l’APEE (435 000 FCFA) ; de la séance de travail avec le délégué départemental des enseignements secondaires du Lom et Djerem et de sa suite (300 000 FCFA) ; de la séance de travail du président du conseil d’établissement avec les autorités (150 000 FCFA) ; de la commission régionale de supervision des travaux du Lycée Bilingue de Bertoua (200 000 FCFA) ; du cocktail organisé lors de la passation de service (100 000 FCFA) ; des divers (300 000 FCFA) ; de la tenue de la première session extraordinaire du conseil d’établissement (690 000 FCFA) et des travaux du conseil d’établissement du 7 septembre 2019 (645 000 FCFA) ».

Le 19 septembre 2019, Gabriel Ndibo Samba récidive. Il écrit à Simplice Bedjabo, le nouvel ordonnateur des fonds de l’APEE. Sa correspondance, dont nous avons eu copie, et dont l’objet est « état des besoins urgents du lycée bilingue de Bertoua », trahit des micmacs entre les deux : « Monsieur le délégué régional, suite à notre entretien, je viens auprès de vous, réitérer les besoins urgents du lycée bilingue ».

Et sollicite le décaissement de la somme 12 millions de FCFA pour « l’achat de 400 tables-bancs à raison de six millions de FCFA ; l’organisation de l’assemblée générale pour un montant d’un million de FCFA ; l’organisation du conseil d’établissement pour la somme d’un million de FCFA et la somme de 4 millions de FCFA destinée au fonctionnement de l’établissement ».

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Des sources indiquent que « la présidente de l’APEE a fait opposition à la voracité financière du président du conseil d’établissement ». Au finish, comme nous l’a confirmé le délégué régional au téléphone, « 4 millions ont été remis au proviseur pour le fonctionnement du lycée ».

Également approché au sujet de son implication dans la gestion financière de l’APEE du lycée bilingue de Bertoua, le président du conseil d’établissement est formel : « Je n’ai rien à voir dans cette affaire. Comme il est prescrit par les textes, je soumets mes besoins au président de l’APEE, ordonnateur des dépenses. Comme il se trouve que c’est le délégué régional des Enseignements secondaires de l’Est, c’est à lui que je m’adresse. Dès que la situation va revenir à la normale, nous allons travailler avec le bureau exécutif, quel qu’il soit, de l’APEE ».

Celui qui dit « être envoyé par la commune pour la représenter » reste cependant évasif sur « son ambition de faire partir Corine Mbida de la présidence du bureau exécutif de l’APEE du lycée bilingue de Bertoua ».


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