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Cameroun : De violents affrontements entre les Etons et les Haoussas dans la ville d’Obala

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Depuis ce jeudi 25 avril, la ville d’Obala, située à 35 km de Yaoundé est surtensionnée. Écoles et Boutiques fermées, routes barricadées, la population quasi absente, la panique est détail.

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Une victime des émeutes d’Obala (c) Droits réservés

Le conflit oppose la population riveraine, essentiellement de la tribu Eton, à la population allogène, musulmane basée au quartier dénommé Quartier Haoussa.  

Selon notre témoin qui a vécu la scène depuis sa genèse, tout est parti d’une rivalité amoureuse entre deux jeunes garçons (un nordiste et un Eton), qui se disputaient une jeune fille : « Deux jeunes garçons étaient épris de la fille d’un opérateur économique connu sous le nom de Falcao. Ils se sont tamponnés nez à nez dans le domicile familial de la fille en question. Par jalousie, ils vont commencer à se battre. Le beau-père (Falcao ndlr) va sortir et va d’abord taper sur les gars, et en suite battre copieusement sa fille devant les jeunes gars ». Nous a-t-elle relaté sous anonymat.

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Obala ce 25 avril 2019 (c) Droits réservés

L’histoire, qui semblait avoir trouvé une voix d’issue, va connaitre une autre tournure aux allures sécessionnistes : « le soir, les deux gars iront encore se croiser au stade. Le musulman avait son couteau, son rival, Eton, robuste, va arracher le couteau et poignarder à mort son adversaire », nous raconte notre source surplace au quartier chauffeur à Obala.

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Ayant été alerté du décès d’un de leur frère, les jeunes « Haoussas », résidant dans la ville vont après l’avoir enterré se décider de le venger. Ils iront dans un premier temps, saccager le domicile de la jeune fille (chez Falcao ndlr) sis au quartier chauffeur, puis attaquer toute la communauté Eton de la ville, avec des gourdins et des couteaux.

Une attaque qui trouvera la réponse ardente des autochtones. Les jeunes des quartiers Ekok-Assi et du quartier Chauffeur se sont levés pour défendre leurs intérêts, sous le regard impuissant des autorités surplace. Panique générale dans la ville !!

Approché par notre reporter, un des activistes cotés autochtones a lancé : « nous allons vous montrer qu’ici c’est le chez-nous et que notre arme c’est la machette. Le 202 »

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Obala ce 25 avril 2019 (c) Droits réservés

Des émeutes qui suscitent la frayeur générale, quand on connait la situation sécuritaire actuelle du Cameroun. Kennet, un déplacé de la crise anglophone, résident a Obala s’inquiète de cette situation : « Nous sommes partis de chez nous pour venir ici, parce qu’il y a la paix ici. Mais quand ça commence comme ça, j’ai peur que ça devienne comme ce qui se passe à Bamenda en ce moment », a-t-il confié à notre reporter.

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Il a fallu l’intervention du bataillon d’intervention rapide, venu de Yaoundé, pour maitriser la situation.

Mais, au moment où nous mettons cet article en lignes, on nous annonce le décès d’une élève du Lycée bilingue d’Obala, une maman du côté de la gare voyageur, toutes deux victimes de ses manfestations.

Nous apprenons également que les Haoussa d’Obala aurait fait appel à leurs frères de la briquèterie à Yaoundé pour un éventuel renfort. Le combat semble loin d’être terminé si rien n’est fait.

Plusieurs personnes ont déjà été interpellées par le commissaire de sécurité publique de la ville d’Obala qui reçoit plusieurs plaintes en ce moment suite à cette agression. Le préfet du département de la Lékié est descendu sur les lieux pour constater les faits.


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