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Cameroun : Owona Nguini propose des pistes de sortie au phénomène de haine tribale

Owona Nguini Eric

Le professeur Éric Mathias Owona Nguini dans un récent post sur Facebook, estime qu’« Il est important de construire les bases souveraines… capables de domestiquer les tensions identitaires ». Entre explications, démonstrations, et suggestions de solutions, l’enseignant des sciences politiques propose des pistes de sortie au phénomène de haine tribale qui semble vouloir s’installer au Cameroun.


Owona Nguini Eric
Owona Nguini – DR

Ci-dessous, la tribune d’Owona Nguini publié sur son compte Facebook.

L’on ne saurait comprendre la logique actuelle des conflits identitaires au Cameroun sur des bases sommaires (fétichisme communautaire, imprécation anti-régime, diabolisation de la contestation, réduction par l’analyse de classe et le paradigme de l’individualisme bourgeois). L’analyse de la montée en régime des tensions et crispations inters identitaires au Cameroun ne peut se faire sur la base de vues péremptoires ou sommaires. Ce serait en avoir une représentation par trop sommaire, incapable d’en souligner la complexité.

Ainsi, c’est une vision bien simpliste que de croire que ces luttes identitaires sont simplement l’expression de manœuvres concurrentes de manipulation et d’instrumentalisation politiques par des élites des différents segments communautaires. Il est aussi simpliste de n’imputer ces tensions et crispations qu’aux élites gouvernantes, comme si elles avaient le monopole de l’appartenance aux différentes communautés sans que leurs rivaux et concurrents des milieux d’opposition et de contestation en relèvent aussi.

Même la seule évocation d’un prétendu tribalisme d’État ne saurait convaincre, car les mécanismes de la réalité sociale et politique montrent que tout ordre gouvernant camerounais est contraint d’articuler un bloc hégémonique composé d’issus de toutes les aires régionales et de tous les bassins communautaires. Ce serait comme le disent certains spécialistes faire croire que les entités communautaires et identitaires ne seraient qu’une invention coloniale ou néocoloniale ou une fabrication postcoloniale ou précoloniale.

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Cette optique trompeuse fait croire faussement que les couches populaires ou rurales seraient exemptes de ces conduites nombrilistes et chauvinistes. Même la perspective claviste ou crypto claviste qui consiste à vouloir méconnaître la place des structures identitaires et communautaires de croyance et de reconnaissance dans l’organisation et l’action sociales ne sauraient masquer le jeu de Fès structures, non seulement dans leurs expressions coopératives, mais aussi dans leurs expressions conflictuelles.

En faites, cette montée en régime est liée à une combinaison complexe de facteurs et moteurs ou de vecteurs et d’acteurs associant des volets anthologiques, économiques éléments, géographiques, géopolitiques, stratégiques et politiques impliquant tous les milieux sociaux (élitaires, populaires, intermédiaires) et culturels (communautaires, intercommunautaires). Vouloir réduire la conflictualité intercommunautaire à un bras de fer entre les élites des différents segments culturels ne peut permettre d’en éclairer toutes les formes. Pas plus que d’y voir seulement des manifestations d’un système néocolonial ou d’un régime satrapique.

En fait, même en tenant compte de l’existence de structures de classe et de masse, on ne peut pas négliger l’effet de structures de masse liées au fait structurant et déterminant des processus communautaires. bien entendus, la conflictualisassions culturelle et structurelle des dynamiques intercommunautaires a aussi à voir avec la projection puis l’installation d’institutions centrales de facture westphalienne dans des sociétés plurales/polysegmentaires/multiculturelles.

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Qui plus est, ces formations sociales plurales sont assignées à des niches entières néocoloniales par le système-monde pan capitaliste de la globalisation ; lesquelles niches les confine à des positions hyper-périphériques peu aptes à y permettre l’implantation de modes d’accumulation, de formes de régulation et modes de développement permettant d’atteindre des niveaux élevés de production de la valeur ajoutée à partager entre tous les blocs culturels et couches sociales.

Dans ce contexte systémique et structurel, il est capital sur le plan culturel de combattre les dynamiques d’ethno – hégémonie me et d’ethno fascisme, car ce sont des menaces fortes qui peuvent créer de terribles dommages dans une société polysegmentaire comme le Cameroun. Il est alors important de construire et d’entretenir les bases souveraines et sociétales d’une politique transversale capable de domestiquer les tensions et crispations communautaires/identitaires.


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