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Santé: la Variole fera t-elle son retour?

Variole
Le virus smallpox (la variole) - image du Centre de contrôle des pathologies des Etats-Unis - AFP

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Un échantillon de variole vient d’être retrouvé dans un laboratoire du Maryland, où il avait été « oublié » depuis les années 50.

De quoi aiguiser les arguments de ceux qui préconisent la destruction des derniers stocks de ce virus. C’est le débat qui agitait la communauté scientifique à la veille du congrès de l’OMS, en mai, au moment de cette revue de presse.

 « Devons-nous détruire nos derniers échantillons vivants du virus de la variole ? » s’interroge le Smithsonian Magazine. Cette question, le mensuel américain n’est pas le seul à se la poser. La 67e Assemblée mondiale de la santé, qui se tient à Genève du 19 au 24 mai, devra y répondre.

L’organe décisionnel suprême de l’Organisation mondiale de la santé OMS), qui se réunit une fois par an, doit statuer sur le sort des derniers échantillons du virus, scellés dans des tubes cryogéniques et conservés par des laboratoires américain (au centre de prévention et de contrôle des maladies, le CDC d’Atlanta) et russe (au centre de recherche d’Etat de virologie et de biotechnologies de Koltsovo, à Novosibirsk). Tous les deux classés P4, c’est-à-dire hautement sécurisés.

Avec un taux de mortalité qui a pu atteindre 30 % dans certaines variantes de la maladie, la variole est sans doute l’un des virus les plus dangereux qu’ait connus l’humanité, rappelle le Smithsonian. Il a provoqué la mort de quelque 400 000 personnes en Europe au XVIIIe siècle et fait 300 millions de victimes dans le monde au XXe. Ce virus, qui s’est montré capable de survivre plusieurs années dans de simples pièces de tissus, se traduisait par de la fièvre et une éruption cutanée de pustules, avec parfois des hémorragies, qui laissait les survivants mutilés à vie par les cicatrices.

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La variole, qui a fait l’objet de la mise au premier vaccin par Jenner, un médecin anglais, au XVIIIe siècle, a été officiellement éradiquée en 1979 (le dernier cas a été recensé en 1977), après une intense campagne de vaccination menée par l’OMS.

« La variole doit mourir »

Depuis, la question « Que faire de ces échantillons ? » revient régulièrement. Pour l’OMS, c’est désormais tranché : il n’y a plus de raisons de conserver ces virus. C’est du moins ce que l’organisation a affirmé en 2011. Mais elle a besoin d’un consensus afin de fixer une date de destruction des souches. Or le sort de la variole fait toujours débat dans la communauté scientifique. 

Pour les chercheurs américains du CDC, il faut sauver ce virus de l’éradication totale : il reste des questions sans réponse sur la variole, indiquent-ils dans un éditorial publié le 1er mai dans la revue scientifique PlosOne Pathogens.« Il y a encore beaucoup de travail à faire avant que la communauté internationale puisse être totalement sûre que nous avons des garanties suffisantes contre n’importe quelle menace future », écrivent-ils en introduction. Par exemple, tester des thérapies nouvelles, sur un virus vivant, ou de nouveaux vaccins.

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Mais malgré l’intérêt scientifique à travailler sur ce virus, il y a de bonnes raisons d’en finir avec la variole, affirme dans New Scientist le Pr Gareth Williams, dans un édito paru le 19 mai et titré : « La variole doit mourir ». « Le virus de la variole est un génie à qui l’on ne doit pas permettre de s’échapper de sa bouteille pour se répandre à nouveau sur le monde. Même si le risque qu’il s’échappe, par inadvertance ou délibérément, est très faible […], il ne pourra jamais être égal à zéro. Le détruire définitivement éliminerait ce risque et permettrait à l’OMS de se concentrer sur ce qui serait vraiment nécessaire si la variole revenait : les quantités de vaccins à produire. »

Des virus de substitution…

Or les recherches sur de nouveaux vaccins peuvent être menées sans le virus de la variole, argumente dans le Smithsonian Magazine Gregory Poland, un immunologiste de la Mayo Clinic, dans le Minnesota. Les chercheurs peuvent tester les vaccins et les thérapies sur des virus cousins. Et comme des fragments du virus ont été séquencés, il sera toujours possible de fabriquer un génome synthétique qui puisse se substituer dans les tests au génome du virus de la variole.

 


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