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Rwanda : Qui est vraiment Diane Shima Rwigara, la farouche opposante au régime de Paul Kagame ?

Née à Kigali en 1980, Diane Shima Rwigara est issue d’une famille tutsi de six enfants. Son père, Assinapol Rwigara, un homme d’affaires influent et financier du Front patriotique rwandais (FPR) dirigé par Paul Kagame, a perdu la vie dans ce qui a été officiellement qualifié d’accident de voiture en 2015. Sa famille, cependant, soupçonne un assassinat politique, une inquiétude qui a fortement influencé l’engagement de Diane dans la vie politique et sociale du pays. Grâcé à une formation en comptabilité, Diane Rwigara en plus de sa casquette de femme politique et militante féministe, s’est aussi batie une carrière de femme d’affaires couronnée de réussite. Sa lutte pour la démocratie et la justice, rencontre l’oppression du régime en place..

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FILE PHOTO Diane Shima Rwigara, a leading critic of Rwanda's president, speaks to the media in Kigali, Rwanda, June 20, 2017. REUTERS/Jean Bizimana/File Photo

S’il est un visage qui incarne la volonté des femmes de s’imposer dans le paysage politique rwandais, c’est bien celui de Diane Rwigara. Le 3 mai 2017, elle a pris tout le monde de court en se portant candidate à l’élection présidentielle de cette année dans son pays. Sa décision de se présenter comme candidat indépendant est survenue dans un contexte politique difficile, où les voix dissidentes étaient étouffées. À peine trois jours après son annonce, des photos compromettantes de Diane, dénudée, ont été divulguées dans ce qui semblait être une tentative d’intimidation orchestrée par le régime en place.

Malgré ces attaques, Diane a continué à revendiquer sa place dans la course, faisant montre d’une résilience admirable face à la pression. Le 7 juillet 2017, la Commission électorale nationale a invalidé sa candidature. Selon l’organe, elle n’avait soumis que 572 signatures valides sur les 600 candidats. Bien qu’il se fût soldé par un échec, la décision de Rwigara de participer au scrutin de 2017 dans son pays, était le point de départ d’une ascension politique en tant qu’opposante au régime de Paul Kagame.

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Arrestation, accusations et privations de participations aux élections

Diane Rwigara a été arrêtée fin août 2017, accusée d’atteinte à la sûreté de l’État. Son incarcération n’était pas seulement le résultat de son implication politique, mais également de sa volonté de dénoncer les abus de pouvoir au sein du gouvernement rwandais. En octobre 2017, elle a été inculpée, tout comme sa mère et sa sœur, d’« incitation à l’insurrection ». Ces accusations ont été largement perçues comme une tentative du gouvernement de réduire au silence, elle et sa famille.

Le 6 décembre 2018, après des mois de procès, un tribunal de Kigali a acquitté Diane Rwigara et ses co-accusés, déclarant que les charges retenues contre eux étaient sans fondement. Ce jugement a été un moment fort pour la défense des droits humains au Rwanda, illustrant la lutte acharnée de Diane contre un système répressif.

Malgré son acquittement, la lutte de Diane Rwigara pour la justice ne s’est pas arrêtée là. En juin 2024, la Commission nationale électorale a une nouvelle fois rejeté sa candidature aux élections présidentielles. Une nouvelle privation de participation à la présidentielle, qu’elle va fortement dénoncer.  « Après tout le temps, le travail et les efforts que j’ai consacrés, je suis très déçue d’apprendre que je ne figure pas sur la liste des candidats à la présidentielle », a déclaré Diane Rwigara sur X (anciennement Twitter), avant d’interpeller le président rwandais : « Pourquoi ne pas me laisser concourir ? C’est la deuxième fois que vous me privez de mon droit de faire campagne. Ndababaye (Je suis blessée en kinyarwanda). »

La femme politique ne s’est pas arrêtée là. À son procès, Diane a ouvertement accusé le président Kagame, affirmant que les accusations portées contre elle étaient motivées par sa volonté de dénoncer les crimes de l’État et les disparitions mystérieuses de citoyens rwandais. « Le gouvernement devrait aborder les questions que j’ai soulevées parce qu’elles sont légitimes, au lieu de me persécuter, moi et ma famille », a-t-elle pesté. Ces paroles résonnent ainsi comme un cri de ralliement adressé à tous ceux qui veulent, comme elle, défier le régime en place.

Le Rwanda : un régime autoritaire face aux opposants?

Sous la direction de Paul Kagame, au pouvoir depuis la fin du génocide de 1994, le Rwanda s’est forgé une réputation internationale pour ses succès économiques et son développement rapide. Cependant, cette façade de stabilité cache un régime autoritaire qui réprime sévèrement toute forme d’opposition politique. Les critiques du gouvernement, qu’ils soient politiques, journalistes ou activistes, sont régulièrement harcelés, emprisonnés ou forcés à l’exil. Le contrôle strict des médias et la suppression des voix dissidentes ont permis à Kagame de consolider son pouvoir, limitant ainsi l’espace démocratique au Rwanda

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Le régime rwandais justifie souvent ces actions en invoquant la nécessité de préserver la stabilité nationale, en référence au traumatisme du génocide de 1994. Cependant, derrière cette justification se cache un appareil étatique rigide qui empêche le développement d’une véritable opposition politique. L’intolérance à la critique est exacerbée par un contrôle serré des institutions, notamment la justice et les forces de sécurité, qui sont largement utilisées pour museler les opposants. Le Rwanda malgré ses progrès demeure une démocratie fragile, où le pluralisme politique est encore loin d’être une réalité. L’usage de la violence et des intimidations, comme l’illustre le cas de Diane Shima Rwigara, est devenu une tactique courante pour éliminer toute menace potentielle contre le régime en place.

Grâce à son combat en faveur de la démocratie et des liberté au Rwanda, la femme politique est aujourd’hui bien plus qu’une simple opposante ; elle est le visage d’une génération qui refuse de se soumettre à l’oppression.


2 Comments

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    Pourquoi vous mêler dans une affaire que vous ne maîtrisez pas vraiment? Le Rwanda n’est pas une dictature. Je suis un simple citoyen pour le témoigner. Il y a plus proche de vous où découvrir une vrai dictature au lieu de prendre un avion pour dire du n’importe quoi sous un ciel où tout semble plus que marcher.

  2. Kagabo Pierre, pourquoi tu as peur que la vérité soit dite ?
    Le regime de KAGAME PAUL est une dictature, pure et simplement. Non seulement c’est une dictateure, mais ce régime est aussi source de destabilisation dans la région des grands lacs.
    Pourquoi tu as peur que tout le monde le sache ? Que veux-tu nous cacher, Mr. Kagabo Pierre ?

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