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Retraite épiscopale de Mgr Dieudonné Watio : L’hommage du Jésuite Ludovic Lado (Tribune)

Lado Watio

24 heures après l’acceptation de la retraite du désormais Eveque émérite de Bafoussam, l’un de ses poulains, Ludovic Lado Tonlié lui rend un hommage poignant en lui exprimant toute sa reconnaissance pour son implication dans parcours sacerdotale.

 


Lado Watio
Ludovic Lado et Mgr Dieudonné Watio – DR

Mgr DIEUDONNE WATIO, je vous dois beaucoup!

MERCI ET BONNE RETRAITE

Hier 19 mars 2021, vous avez officiellement pris votre retraite après des décennies de bons et loyaux services dans l’Eglise du Christ. Et je tiens, par gratitude, à vous dire que je vous dois beaucoup. Nos chemins se sont heureusement croisés plusieurs fois ces quatre dernières décennies. 

La toute première fois, c’était au début des années 1970, j’avais à peine six ans. Mon père était alors directeur d’école à Baleveng où, à tour de rôle, vous veniez de la paroisse Saint Laurent de Bafou pour célébrer la messe du dimanche. C’est en vous voyant faire, que nous avons pris goût au sacerdoce. Et ce désir ne m’a jamais quitté malgré mon parcours quelque peu sinusoïdal. Les deux autres prêtres étaient l’abbé Sagne Augustin de regrettée mémoire et l’abbé Ségué André.

La deuxième fois que nos chemins se sont vraiment croisés, c’était en 1988 au petit séminaire de Bafoussam où vous m’avez accueilli après mon baccalauréat comme stagiaire de vie spirituelle et communautaire pour me préparer à l’entrée au grand séminaire. J’étais avec Jean Tatsimo de regrettée mémoire et notre grand frère Abbé Paul Lontsie-Keuné (maintenant évêque de Yokadouma) qui était stagiaire canonique. Vous avez alors été un vrai mentor pour nous, quelqu’un qui savait nous intégrer dans les espaces communs de la vie au séminaire tout en maintenant la distance hiérarchique nécessaire pour notre formation. Nous mangions à la même table que vous. A la fin de mon année, vous m’avez favorablement recommandé pour le grand-séminaire et Mgr Wouking (paix à son âme !) m’a envoyé à Bambui.

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Après trois ans à Bambui, j’ai décidé d’entrer chez les Jésuites que je venais à peine de découvrir. Avec un peu de recul, je me dis que c’est Dieu qui me l’avait inspiré, fort heureusement. Quand je vous en ai parlé, vous ne me l’avez pas reproché tout comme Mgr Wouking de regrettée mémoire qui m’avait simplement dit : « mon fils, ce n’est pas moi qui appelle, c’est Dieu. »

Après mon entrée chez les Jésuites qui m’a envoyé sur les routes du monde, nos chemins ne se sont ensuite croisés que de manière sporadique, jusqu’à mon retour à l’UCAC en 2007 au Cameroun pour travailler à la Faculté de Sciences Sociales et de Gestion comme vice-doyen. Pendant ces cinq années passées au Cameroun, on se voyait à l’occasion, et vous ne manquiez pas de m’appeler à la prudence par rapport à mes sorties épistolaires osées. Mais l’épisode que je retiens est l’appel téléphonique que j’ai reçu de vous après ma critique médiatique de votre nomination en 2011 à ELECAM, ainsi que celle de feu Mgr Befe Ateba  au Conseil National de la Communication. Je craignais que les loups politiques n’abusent de votre présence dans ces institutions pour légitimer les mascarades électorales. Vous m’avez posé cette question au téléphone : « Est-ce qu’on peut abandonner un malade tant qu’on n’a pas essayé toutes les thérapies possibles ? »  Je répondis par la négative mais tout en vous réitérant ma crainte.

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Après l’UCAC, j’ai repris les routes de la mission hors des frontières camerounaises et j’y suis encore. En apprenant hier l’acceptation de votre démission par le Pape François, tous ces souvenirs me sont revenus. Je tiens à vous remercier pour votre précieuse contribution à mon parcours. Que Dieu vous rende au centuple tout le bien que vous avez fait pour son église tout au long de ces décennies. Et qu’il vous accorde une retraite paisible.

Ludovic Lado SJ

 


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