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Retrait de la CAN 2019 : Pour Jean-Bruno Tagne, « C’est [Paul Biya] qui décide de ce qui est scandaleux ou pas »

Tagne Jean Bruno

Au lendemain du retrait de la CAN 2019 au Cameroun par la CAF, beaucoup de camerounais ont attendu que les têtes tombent. Jusqu’ici les autorités concernées par ce scandale sont encore en fonction. Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ancien journaliste sportif, converti aujourd’hui à la politique pense que cela ne peut pas arriver dans un pays comme le Cameroun. « JTB » monte au créneau et dénonce l’inertie du « CRÉATEUR » et ses « CREATURES ».


Tagne Jean Bruno
Jean-Bruno Tagne, Journaliste – DR

La force de l’inertie

Ceux qui annoncent bruyamment que des têtes vont bientôt tomber, comme conséquence inéluctable du scandale de la CAN 2019 peuvent toujours attendre. Dieu sait que j’aimerai tellement que l’enchainement des événements me donne tort. Mais au regard des suites qui ont souvent été réservées aux scandales précédents, l’on est fondé à penser qu’il n’y aura rien ou pas grand-chose.

Le pouvoir de Yaoundé nous a montrés à maintes reprises que rien n’est jamais assez scandaleux dans ce pays pour susciter une réaction vive, immédiate et exemplaire comme on le voit ailleurs. Dans les pays normaux. Oui. Il y a les pays normaux et il y a le Cameroun.

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Dans les premiers, rendre compte est une pratique quasi naturelle pour ceux qui ont la charge de gérer les affaires publiques. Un scandale comme celui de la CAN 2019 aurait déjà entrainé une démission en cascade ou le limogeage de tous ceux qui sont mêlés à cette affaire foireuse et une enquête aurait déjà été ouverte pour voir clair dans ce qui ressemble à l’histoire d’un des plus gros pillages que ce pays ait jamais connu.

Au Cameroun (Hélas !) occuper un poste de responsabilité où gérer les affaires publiques donne droit essentiellement à de la jouissance. Jamais on ne rend compte. Depuis le retrait de la CAN 2019, l’on assiste au triste spectacle qu’offrent des pontes du même régime corrompu comme dans une cour de récré : « Ce n’est pas moi c’est tel… »

Les plus malins parmi les responsables de cette grosse gabegie ont lancé dans l’opinion l’idée farfelue selon laquelle il faut absolument continuer les travaux « pour montrer à la CAF que le Cameroun était capable de te tenir les délais ». Il s’agit là d’un écran de fumée destiné à dissimuler l’ampleur de la forfaiture. Le but étant de ne pas rendre compte.

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Pour moi, il est important de tout arrêter, de faire un audit sérieux, d’établir les responsabilités avant de repartir sur de nouvelles bases. Plus saines.

Tout cela relève bien sûr de la responsabilité du Prince. Hélas ! Il est le maitre du temps et de l’opportunité. C’est lui qui décide de ce qui est scandaleux ou pas.

Le pauvre peuple, longtemps grugé, lui, a soif de sang.


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