Selon nos confrères d’Eco Matin, les opérateurs mis en cause, sont impliqués dans des activités d’exploitation de l’or, souvent avec des autorisations douteuses et des cahiers de charges qui ne reflètent pas la taille réelle de leurs activités. Cette situation a conduit le ministre par intérim des Mines à prendre des mesures pour régulariser le secteur minier.
Le ministre a donné un délai de 45 jours aux exploitants de mines semi-mécanisées pour régulariser leur situation administrative et présenter leurs cahiers de charges relatifs aux projets sociaux en faveur des populations locales. Cependant, à l’expiration de ce délai, seuls 31 dossiers ont été soumis, sur un total estimé à moins de 60. Le ministre a également noté que certains dossiers ont été déposés à la dernière minute.
Face à cette situation critique, le gouvernement camerounais envisage de fermer toutes les exploitations minières qui ne sont pas en cours de régularisation. De plus, le ministre a donné aux maires jusqu’au 14 septembre pour produire des rapports d’évaluation des sites miniers en exploitation, afin de garantir que des mesures sont prises pour restaurer ces sites.
À plus long terme, le gouvernement vise à encourager les exploitants de mines semi-mécanisées à migrer vers des opérations de petite échelle qui se déroulent dans des lieux fermés, plutôt que sur des sites ouverts. Cela vise à réduire les dommages environnementaux et les risques pour la santé des populations locales. Les opérateurs qui souhaitent effectuer cette transition devront investir dans des équipements coûtant environ 200 millions de FCFA (environ 360 000 USD).
S’inspirer de d’autres pays qui organisent mieux le secteur
Le gouvernement prévoit également d’envoyer une mission interministérielle au Brésil et au Canada pour s’inspirer de leurs modèles de réglementation minière artisanale. Au Brésil, par exemple, l’exploitation artisanale de l’or représente jusqu’à 60 % de la production nationale.
En fin de compte, l’objectif du gouvernement est d’augmenter les recettes de l’État issues du secteur minier, qui contribue actuellement de manière marginale au PIB du pays. Il vise également à lutter contre les abus et les pratiques illégales dans le secteur minier, où de nombreuses entreprises ont utilisé des permis artisanaux pour maximiser leurs bénéfices aux dépens de l’État.