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Pour Me Simh: « Ceux qui ont arrêté Nganang n’ont même pas le sens de l’humour et de la lecture des choses au second degré »

Me Emmanuel Simh

L’avocat de l’écrivain Patrice Nganang, actuellement écroué à la prison centrale de Yaoundé, s’est exprimé ainsi dans une interview accordée à Défis Actuels en kiosque ce lundi 18 décembre 2017.


Me Emmanuel Simh
Me Emmanuel Simh – DR

Au cours de l’entretien, l’Avocat est revenu sur les différents chefs d’inculpations de son client. Tout d’abord, il a parlé de  l’apologie du crime de l’Ecrivain qui n’est même pas déterminé selon lui. «L’apologie du crime, c’est le fait de soutenir ou de vanter un crime qui a été commis. Mais on ne nous dit pas quel crime a été commis et dont il fait l’apologie», précise l’avocat.

S’agissant des autres chefs d’inculpation, l’homme en robe noir pense également qu’il n’y a pas de fond, parce que les juges ne les démontrent pas réellement. «On dit qu’il menace quiconque de mort par balle, mais on ne dit pas la personne qu’il aurait menacée de mort. La menace doit être bien ciblée sur une personne précise. Enfin, pour ce qui est de l’outrage à corps constitué, ils disent qu’il a outragé l’armée en écrivant que les militaires demandent de l’argent aux gens», ajoute-t-il.

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Revenant sur les écrits de son client sur les réseaux sociaux, Me Emmanuel Simh pense qu’il s’agit d’un fantasme et qu’il traduit simplement tout haut ce que les autres pensent bas. «Il y a de milliers de gens qui rêvent du départ de monsieur Biya. Certains sont fatigués de ce régime et monsieur Nganang, par exaspération a dit cela. Maintenant, est-ce qu’il est une menace réelle de manière physique pour Paul Biya ? Ce que monsieur Nganang a écrit peut paraître en ce moment comme un fantasme. Est-ce qu’un gouvernement sérieux doit arrêter quelqu’un pour ça ?».

Enfin l’Avocat voir les expressions de son client au second degré, ce qui n’est pas le cas pour ceux qui ont arrêtés son client. Et comme tel, son arrestation ne devrait pas avoir lieu. «Monsieur Nganang a dit quelque chose qui est impossible à réaliser. On ne peut pas, avec tant de conditionnel, condamner quelqu’un pour ça. D’ailleurs dans ses écrits, il dit que Paul Biya n’existe pas. Comment il pourrait donc être une menace pour quelqu’un qu’il ne considère pas comme existant ? Ceux qui ont arrêté Nganang n’ont même pas le sens de l’humour et de la lecture des choses au second degré. Or en droit, il faut que la menace soit plausible pour qu’elle soit punissable, sinon, ça ne relève que du fantasme».

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Pour rappel, le prochain procès de Patrice Nganang va avoir lieu le mois prochain plus précisément le 19 janvier 2018. Sa fille lui a adressé une lettre ce mardi en guise de soutien.


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