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POINT DE VUE : quand la religion devient un problème : cas de la Centrafrique

crise RCA
Crise en RCA

crise RCA

Des musulmans et des chrétiens s’affrontent en République centrafricaine, et cela dure depuis mars 2013

. La Centrafrique – 4,5 millions d’habitants – est principalement composée de chrétiens qui constituent 80% de la population et qui cohabitent avec 10% de musulmans et 10% d’animistes. Au-delà de ces différences religieuses, la Centrafrique est également un conglomérat de tribus qui se partagent un territoire vaste de 623 000 km².La population centrafricaine vit entre les régions sahéliennes, la Savane, dans le nord, les régions soudanaises, la forêt méridionale et les régions du fleuve. Les principaux foyers de population se trouvent dans le nord, où vivent les Gbaya, les Banda et les Mandja, et dans les zones frontalières du fleuve, où se rencontrent les Ngbaka, les Yakoma et les Sandé.

Alors que l’histoire postcoloniale de la République centrafricaine n’est faite que d’une succession d’alternances ethno-politiques, certains experts ont tenté d’analyser le conflit centrafricain sous le spectre d’un conflit ethnique. Aujourd’hui, la dimension religieuse est plus importante car elle se manifeste aussi très violemment. Entre musulmans et chrétiens, On sent une haine tenace entre ces deux communautés. C’est une nouvelle dimension de la crise.
Avant, c’étaient des anti-balaka qui se battaient contre des ex-Séléka. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, ce sont des voisins qui s’entretuent seulement parce que l’un est musulman et l’autre est chrétien.
La question qui rend perplexe la communauté internationale est la suivante : la religion est elle un facteur de paix ou de guerre ? Ceci nous a poussés à faire une étude du véritable rôle de la religion dans le monde aujourd’hui. La religion n’a-t-elle dévié sa trajectoire ?

La religion : un problème et non une solution !

“ Nous avons tout juste assez de religion pour nous haïr, mais pas assez pour nous aimer les uns les autres. ”JONATHAN SWIFT, ecclésiastique et écrivain du début du XVIIIe siècle. Beaucoup soutiennent que la religion est un facteur de division plutôt que d’unité. Presque partout, la religion semble être associée à la violence. Au fil de l’Histoire, les clergés des grandes religions de la chrétienté (catholique, orthodoxe et protestante) ont toujours pourvu à un flot intarissable de prêtres et d’aumôniers afin de gonfler le moral des troupes et de prier pour les morts et les mourants des deux camps. Fermant les yeux sur les carnages, ils ont donné leur bénédiction à toutes les forces militaires.

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La famille humaine est divisée par la religion et plusieurs grandes puissances religieuses sont en constante rivalité. Y a-t-il la moindre raison de penser que bouddhistes, chrétiens, hindous, juifs et musulmans coexisteront un jour dans la paix ? Ah ca, time will tell ! Autre triste réalité : le morcellement de chacune de ces grandes religions. Tenons par exemple, selon certaines estimations, la chrétienté est fractionnée en plus de 30 000 confessions. L’islam est aussi divisé par des sectes mystérieuses. Au Moyen-Orient, des religions influentes, telles que le bouddhisme, l’hindouisme et le judaïsme, sont également fracturées en de nombreux mouvements discordants.

La religion dans la politique.

La religion semble influencer presque tous les aspects de la vie profane de l’homme.  Les croyants se font de plus en plus entendre dans toutes sortes de domaines, y compris les affaires. La religion exerce une influence plus néfaste encore de par son ingérence de longue date dans la politique. La religion a marché, et marche toujours, main dans la main avec les institutions politiques et militaires de ce monde.

La religion : une hypocrite dans l’histoire de l’humanité.

L’histoire de l’humanité nous conduit inévitablement à nous interroger sur le véritable rôle qu’à jouer la religion dans les nombreuses guerres qui ont déchiré les hommes et causé d’indicibles souffrances. Pourquoi tant de gens ont-ils tué ou ont-ils été tués sous le couvert de la religion ? Les croisades, l’inquisition, les conflits du moyen orient, les voitures piégées et les attentats terroristes. Tous ces évènements qui ont plongé de nombreuses familles dans des douleurs et chagrins indescriptibles ont poussé les gens réfléchis, à réfléchir et à remettre en question la morale et les croyances religieuses.

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Au cours des deux guerres mondiales, sur l’ordre de chefs «  chrétiens », des chrétiens ont tué des chrétiens, des musulmans ont tué d’autres musulmans. Triste constat lorsqu’on sait que tous les livres sacrés qui puissent exister s’opposent à la guerre, prônant la paix et le vivre ensemble. Et c’est là le mode de vie de prétendus croyants depuis des siècles et sous l’œil complaisant du clergé.

La religion : mission terminée ?

“ FAISONS de ce monde un monde meilleur. Débarrassons-nous de la religion. ” C’est ce qu’a préconisé le philosophe néerlandais Floris van den Berg dans sa conférence intitulée “ Comment se débarrasser de la religion et pourquoi ”. À travers le monde, des spécialistes dans différents domaines de connaissance prônent également l’abolition de la religion. “ Le monde doit se réveiller de ce long cauchemar qu’est la croyance religieuse ”, a déclaré le physicien et prix Nobel Steven Weinberg. Ces dernières années, l’idée selon laquelle les maux dont souffre le monde pourraient être largement atténués par l’élimination de la religion a été exprimée haut et fort. Les livres antireligieux prolifèrent et sont très en vogue. De grands scientifiques se sont réunis pour parler de ce qu’ils considèrent comme un besoin urgent : éradiquer la religion. Est-ce là la solution ? Ces penseurs respectés sont-ils sur le bon chemin ?

Si toutes les religions sont fausses et qu’il n’y ait pas de Dieu, alors il peut sembler raisonnable de vouloir éliminer la religion. Mais si Dieu existe et comme il existe, il ya lieu d’affirmer sans risque d’offenser qui que ce soit que la plupart des religions ont dévié leur trajectoire. Il devient dès lors urgent pour le clergé et les autres chefs religieux de ce monde de revoir leur feuille de route, de repenser leurs missions.

Franck Kemayou Njekoua Etudiant, Université de Dschang


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