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Poème de l’écrivaine Hemley Boum à la jeune Malicka actrice principale de la sextape tournée au bureau de Martin Camus Mimb

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Alors que des voix s’élèvent pour condamner la publication des photos nues de la jeune Malicka dans les réseaux sociaux à la suite d’une sextape réalisée dans le bureau du journaliste Martin Camus Mimb, l’écrivaine camerounaise Hemley Boum à travers un poème apporte son soutien à la concernée ainsi qu’à sa famille.

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Hemley Boum (c) Droits réservés

Lebledparle.com vous propose le poème de Hemley Boum

J’ai d’abord adressé ce message en privé à Malicka et sa famille. Ils m’ont autorisée à le publier et je les en remercie.

Malicka, ma fille, Princesse

Je t’appelle ma fille parce que ton père est le frère du père de mes fils. Ils se connaissent depuis bien avant ta naissance. J’ai un infini respect pour cet homme bon, intelligent et sensible.

Je t’appelle ma fille parce ta tata Nathalie est ma petite sœur, mon amie chère, et que ses enfants sont mes enfants comme les miens sont les siens.

Je t’appelle ma princesse parce que le Seigneur dans son infinie sagesse ne m’a pas donné de filles. Me permettant de vous adopter toutes, les filles de mes frères et sœurs, de vous suivre au loin, de vous aimer même quand vous ne me connaissez pas.

Ma chérie, je connais tes errances, je devine tes souffrances, mon cœur saigne de ta jeunesse si pleine de promesse, de ton innocence bafouée.

Car tu es innocente princesse, de tout. Je te le dis clairement. Rien de ce qui arrive n’est de ta faute.

Nous aurions dû mieux te protéger, nous aurions dû être à l’écoute de ton désarroi. C’était notre devoir et malgré toute notre bonne volonté, nous t’avons laissé seule.

Ce n’est pas parce qu’on aime les gens qu’on ne fait pas d’erreurs, de graves erreurs. Mais parce qu’on s’aime, et en cela l’amour est miraculeux, on peut corriger, on peut s’amender, on peut pardonner.

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Moi je te demande pardon little darling, sweetheart. Je te demande pardon au nom de nous tous, et nous sommes si nombreux à tenir à toi.

Tu sais, un être humain ne peut pas monter plus haut que lui-même, nous ne sommes pas des anges, nos propres contradictions, nos propres peurs nous clouent au sol.

Mais d’un autre côté, nous ne pouvons pas descendre plus bas que la terre qui nous porte.

Tu as été jetée en pâture. Ta nudité, ton intimité ont été profanées par de vils pervers bavant de concupiscence. Dans un sens, ça s’est fait. Ton corps a servi de serpillère à des êtres immondes et laids, ces prédateurs qui sillonnent notre pays et détruisent sans vergogne nos enfants fragiles. Ils t’ont infligé le pire. Ok. Et alors quoi ? Tu es vivante et nous sommes là.

Nous, ta famille, n’avons pas honte de toi. Nous, ta famille, ne négocierons jamais notre affection. Nous, ta famille, depuis toujours faisons la différence entre toi, notre princesse et les addictions qui t’ont été imposées comme une solution à ton mal-être et qui aujourd’hui te mettent en danger. Nous, ta famille, t’aimons quoiqu’il advienne.

On ne peut pas tomber plus bas que terre, et surtout, oui, surtout, on peut se relever, épousseter la poussière sur ses vêtements, soigner les écorchures sur ses genoux, et même les plaies béantes de son cœur puis avancer.

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Nous sommes là.

Le pire c’est la mort et tu es vivante.

Ces pourritures qui ont saccagé ton si joli corps de jeune femme, qui te croyaient proie facile, désarmée, ne savent pas qui tu es Ngo Bayemi. Ils apprendront que tu es une enfant de ce pays, Lionne fille de Lion. Tu es l’enfant de quelqu’un. Tu es immensément aimée.

Ils apprendront ces pères de famille, que la luxure, la pornographie dans laquelle ils se vautrent comme de répugnants asticots peut aussi étrange que cela puisse leur sembler, servir d’engrais à une princesse. Ils ont cru te tuer, tu t’épanouiras sur le fumier de leur abjection. Tu grandiras pendant qu’ils croupiront. Ton soleil les maintiendra dans l’obscurité qu’ils méritent.

Ils sont connus. Depuis bien trop longtemps ils sévissent impunément. Pour toutes leurs victimes, celles qui ont eu le courage de témoigner, celles qui craignent encore les représailles, ils paieront, je te promets.

Toi tu dois prendre le temps de te reconstruire. Rien ne doit t’empêcher de rayonner.

Nous sommes là pour toi.

Je t’offre ce poème de Maya Angelou, elle a souffert mille humiliations et pour nous toutes, ses filles elle a écrit ces mots qui nous élèvent à un endroit où aucune bave de crapaud ne peut blesser nos âmes indomptables.

Je te serre fort contre mon cœur de femme, mon cœur de mère.

Tata Hemley


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