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Paul Biya : Pas de modèle démocratique imposé au Cameroun

Dans une publication sur ses réseaux sociaux ce vendredi, devenue une habitude quotidienne, le président Paul Biya a abordé la question du changement politique, affirmant que « chaque société, en fonction de son histoire, de sa culture et de ses technologies de gouvernement, a sa trajectoire de changement ». Cette déclaration, loin d’être anodine, intervient dans un contexte régional marqué par des évolutions politiques significatives, et soulève des interrogations quant à la vision du chef de l’État sur l’avenir du Cameroun.

Paul BIYA
Paul BIYA - DR

Paul Biya, 92 ans, dont le long règne est de plus en plus contesté par la société civile qui réclame sa retraite, semble ainsi esquiver les comparaisons avec les modèles démocratiques émergents en Afrique de l’Ouest et Centrale. Le Sénégal, souvent cité en exemple pour ses transitions politiques pacifiques, et le Gabon, où le jeune Oligui Nguema a organisé une élection jugée consensuelle après une période de transition militaire, contrastent fortement avec la situation camerounaise.

Alors que la pression monte pour une alternance politique au Cameroun, et que les rumeurs d’une nouvelle candidature de Paul Biya se font de plus en plus insistantes, sa déclaration sur la « trajectoire de changement » propre à chaque société peut être interprétée comme une tentative de justifier le statu quo. En suggérant que le Cameroun suit une voie distincte, le président Biya semble vouloir se prémunir contre les appels à une démocratisation accélérée, à l’image de ce qui se passe dans d’autres pays de la région.

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Le Cameroun doit suivre une voie différente ?

Cette position soulève des questions sur la volonté réelle du régime de Yaoundé d’embrasser les changements démocratiques qui traversent le continent. Les exemples sénégalais et gabonais, où les transitions se sont déroulées dans un cadre relativement pacifique et consensuel, mettent en évidence la possibilité d’une évolution politique sans chaos. La déclaration de Paul Biya, en revanche, semble suggérer que le Cameroun doit suivre une voie différente, potentiellement plus lente et moins ouverte aux influences extérieures.

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Dans un contexte où les populations africaines aspirent de plus en plus à la démocratie et à l’alternance politique, la rhétorique de la « trajectoire de changement » spécifique au Cameroun pourrait être perçue comme un refus de s’aligner sur les normes démocratiques en vigueur dans la région. Elle risque également d’alimenter les critiques de ceux qui accusent le régime de Paul Biya de s’accrocher au pouvoir à tout prix, au mépris des aspirations de la population.


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