in

Owona Nguini : « Pour le MRC, le fanatisme et le sectarisme se manifestent à travers une agressivité ethnochauviniste… »

Eric Mathias

Cela fait presque une semaine que l’on a plus entendu le professeur Éric Mathias Owona Nguini sur le sujet de conflit tribal au Cameroun. Ce matin, le chercheur dans la fondation Paul Ango Ela revient à la charge avec une nouvelle publication sur sa page Facebook.

Eric Mathias
Owona Nguini – DR

Dans cette autre sortie, le fils ainé de Joseph Owona critique une fois de plus la démarche du MRC en arguant qu’elle est essentiellement fondée sur le sectarisme : « Malheureusement pour lui le fanatisme et le sectarisme de ces zélotes se manifestant à travers une agressivité ethnochauviniste et ethnofasciste exprimée dans la prolifération de l’insulte et de la calomnie contre les concurrents et/ou contradicteurs politiques, a trahi le fond extrémiste de son orientation ainsi que ses inclinations ethno- idolâtres »; affirme-t-il. 

ci-après, le poste intégral du politologue que vous propose Lebledparle.com

Il n’y a aucune chance d’alternance ou d’alternative démocratiques durables au Cameroun pour des groupes politiques et des mouvements sociaux basés sur l’interception ethno- idolâtre des perspectives de changement : pas de voie concluante sans transversalité républicaine. Certains mus par des visions et passions identitaires, croient qu’ils peuvent instrumentaliser les cadres oppositionnels et/ou contestataires de mobilisation pour une alternance pacifique de facture démocratique et républicaine en vue d’accomplir des opa ethnohégémonismes et/ou ethnofascistes sur les commandes de l’état.

Pour approfondir :   Cameroun : Le Ministre du commerce suspend la hausse des prix des produits brassicoles

Dans leur optique politique, le jeu démocratique n’a qu’un sens d’outil à exploiter pour favoriser la capture du potentiel d’alternance par des manœuvres de colonisation ethno – hégémoniste des commandes du pouvoir central étatique.

Dans cette perspective, des réseaux clavistes et nombrilistes correspondant à des lobbies ethno- hégémonistes et ethnofascistes manipulent des dynamiques transversales d’opposition et de contestation pour les mettre au service de leurs entreprises chauvinistes et sectarismes de colonisation d’institutions de (la) république.

On reconnaît de telles dynamiques par leur double jeu expressif et manœuvrier qui consiste alors qu’on exhibe un affichage idéologique et programmatique d’allure républicaine de mobiliser aussi et de manière plus profonde les ressorts du clientélisme politico – communautaire. En se situant dans cette perspective, on mélange allègrement les registres claniques et transversaux de critique de l’ordre institutionnel et gouvernant, ceci dans un sens qui penche vers les inclinations nombrilistes.

C’est à ce jeu basé sur la ruse que le parti-tontine (MRC) a joué, montrant que son rapport à la transversalité républicaine est peu sincère. Malheureusement pour lui le fanatisme et le sectarisme de ces zélotes se manifestant à travers une agressivité ethnochauviniste et ethnofasciste exprimée dans la prolifération de l’insulte et de la calomnie contre les concurrents et/ou contradicteurs politiques, a trahi le fond extrémiste de son orientation ainsi que ses inclinations ethno- idolâtres. Il faut dire à ceux qui ont encouragé ce cours des choses, que dans une société plurale aussi caractéristique que le Cameroun, une telle stratégie a peu de chances de les conduire à la visée de réussir une opa ultra-ethniciste sur les structures centrales du pouvoir souverain.

Pour approfondir :   Plainte contre René Sadi à Paris : Charles Atangana Manda tacle Maurice Kamto

Les manœuvres de colonisation ethnicité de la volonté de rechange démocratique et républicaine seront nécessairement repérées, constituant par leur fait propre, des causes consistantes de débandade et de démobilisation des dynamiques de recherche de l’alternance par la voie d’élections compétitives et représentatives. Lorsque de telles manœuvres prennent une forme insurrectionnelle, elles peuvent alimenter la radicalisation critique et chaotique des frictions et tensions identitaires et communautaires, débouchant sur des risques de guerre civile intercommunautaire.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Baongla Gilbert

George Gilbert Baongla : « Je sollicite une peine capitale pour Maurice Kamto, il faut que ça soit un cas d’école… » 

Kamto et Cabral Libii

Cabral Libii demande un procès juste et équitable pour Maurice Kamto