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[Opinion] Jean Lambert Nang : « Rodrigue Tongue n’a pas laissé Obama mener ses explications à leur terme »

Obama Tongue

Au lendemain de l’interview exclusive d’Ernest Obama avec Rodrigue Tongue, le doyen du journalisme sportif, Jean Lambert Nang fait une analyse de l’émission. Il distribue les bons points au chef du département communication de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) et pense que l’intervieweur n’a pas laissé son invité aller au bout de ses prises de parole.

 

Lebledparle.com vous propose le texte intégral

 

L’art de recevoir en télé

Par Jean Lambert Nang

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C’était un rendez-vous très attendu. Recevoir le responsable de la Communication de la Fécafoot, au lendemain de la grand-messe de son assemblée générale et de son comité exécutif de Douala, promettait assurément un bonheur télévisuel. De plus, quand on connaît la pugnacité de l’invité,  Ernest Obama et l’impertinence de l’interviewer, Rodrigue Tongue, il n’y avait point de doute: Canal2 allait frapper un grand coup!

Je ne pouvais pas ne pas regarder ce « Face à face » des deux monstres déclarés du petit écran.  Il eut pu être de plus grande facture si l’un des protagonistes ne s’était pas laissé emporter par l’enjeu de la soirée,  à savoir exploiter, extirper de ses entrailles tout ce que Ernest Obama savait des décisions de la dernière assemblée générale et, surtout, des modes de fonctionnement de la Fécafoot et des affaires courantes sous Samuel Etoo Fils.

Rodrigue Tongue, je le reconnais, n’a pas posé toutes les questions que le public attendait, tant il est clair qu’il s’est souvent laissé distraire par le flot des

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commentaires des téléspectateurs arrivant sur son téléphone.  Par conséquent,  il n’écoutait pas forcément les réponses de son invité, préoccupé qu’il était à dénicher le missile qui l’atomiserait…

Ernest Obama, quant à lui, est resté constant dans ses réponses, logique dans son argumentaire et loyal à celui au service duquel il a décidé d’apporter sa science de communicant. Il a poussé le bouchon en se posant des questions omise par son du soir et qui étaient pourtant capitales. Comme sur l’affaire du sélectionneur Conceiçao et bien d’autres…

Ce que je regrette et certains téléspectateurs aussi sûrement, c’est la volonté affichée par Rodrigue Tongue de ne pas laisser Obama mener ses explications à leur terme. Comme s’il ne fallait pas que toute la lumière soit faite sur des sujets hautement polémiques : les fake et les préjugés qui incriminent le fonctionnement actuel de la Fécafoot et son président.

La technique d’interview est un art à la fois facile et compliqué.

Facile si l’on comprend qu’en recevant quelqu’un sur un plateau, on lui confère toute la convivialité et la respectabilité réservées à sa capacité à maîtriser son domaine. Le journaliste se borne dès lors à le relancer sur les zones d’ombre, pour un meilleur éclairage.

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L’interview se complique lorsque le journaliste reçoit son invité pour lui démontrer que tout ce qu’il dira est contestable d’avance et qu’il connaît mieux le dossier que lui. Dès cet instant, il n’y a point de doute que le plateau se transforme aussitôt en ring et ses locataires en pugilistes.

C’est malheureusement la deuxième formule que Canal2 et ses journalistes semblent avoir préféré pour leurs interviews. L’habitude de l’émission « L’Arène » leur impose ce choix de toujours considérer l’invité comme un adversaire à démolir.

Rodrigue Tongue s’est certainement cru dans cette posture en recevant Ernest Obama. Heureusement que ce dernier, habitué des plateaux,  s’est concentré sur les messages qu’il était venu porter aux millions de fans du football camerounais qui ont regardé le programme.

Il reste maintenant à espérer que les prochains rendez-vous que Canal2 nous a promis (comme de recevoir Samuel Etoo himself), soient à même de restaurer toute la noblesse de cet exercice journalistique qu’est l’interview…

 


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