À mes amis franckistes qui me reprochent d’avoir analysé que la sortie du bois de Franck Biya le 6 novembre dernier affirmant ou révélant son militantisme au Rdpc, comme signant « la fin de [leurs] bruits », je conseille de noter comment les médias rigoureux parce que professionnels les traiteront désormais. Il n’y aura plus sur les mêmes plateaux ou antennes lors de débats un invité dit franckiste différent de l’invité Rdpc. Sauf si les médias veulent aller à l’encontre des préventions subliminales que Franck Biya en personne a exprimées en indiquant sa loyauté « au parti ». Ce n’est pas juste une façon de parler quand à l’occasion de sa présentation comme militant du Rdpc dans une structure de base qui l’enregistrait ainsi ce jour-là comme membre dit d’honneur il a rappelé que le parti a un leader naturel dont il soutiendra les actions qui vont « dans le bon sens ».
Se ranger sur la ligne et les orientations du parti ou affronter la direction
Autrement dit, comme tout militant soumis à la discipline du parti, il se met à la disposition des structures légales et statutaires du Rdpc. In fine, c’est un appel à tous ceux qui se revendiquent de lui de faire comme en respectant la ligne et les orientations et décisions du parti.
Il ne faut en effet pas perdre de vue que parmi des personnes se revendiquant de divers mouvements franckistes, il y en avait qui »appartiennent pas au Rdpc. Et pis, ils étaient de partis différents et parfois concurrents.
Il sera intéressant de voir leur positionnement notamment s’ils suivront Franck Biya dans son coming out pro Rdpc. S’ils gardent leurs libertés, eh bien ils pourraient tout en continuant de revendiquer de Franck Biya, ils pourraient ainsi se positionner comme participant de la confusion que la direction du Rdpc aurait amené Franck Biya à prendre ses distances.
Succession à Etoudi: La fin du bruit franckiste
En signant le 6 novembre dernier lors d’une cérémonie publique à Nice en France – donc très loin du Cameroun -, son adhésion au Rdpc Cpdm Cameroun, Franck Emmanuel Biya, le fils du président Biya qui avait depuis un peu plus de 2 ans laissé mener une campagne politique en son nom vient de rentrer dans les rangs.
C’est un victoire certes provisoire – mais une victoire tout de même – des antifranckistes et opposants, aussi bien de l’intérieur du parti que de l’extérieur, à la succession dynastique que tentait jusque-là d’imposer une partie de l’entourage présidentiel.
Plus, le fils de Biya qui n’a fait aucune annonce politique sérieuse s’est senti obligé d’affirmer son soutien au « parti » [le Rdpc de son père], s’alignant ainsi sur le bilan de ce dernier, ne peut plus, sauf retournement de situation improbable, essayer de frayer son chemin hors de ce giron.
Au mieux, il devra dorénavant se mouiller pour son papa de président dont une campagne nationale du parti appelle à se représenter en 2025.
Sans savoir le fond de ce revirement, il y a sans aucun doute un effet Gabon d’une part et, d’autre part, la sortie du conseiller politique de M. Kamto. Dans une interview récente, Albert Dzongang, ancien député Rdpc passé à l’opposition depuis 1997, a raillé l’éventuelle candidature du fils Biya. Il a soutenu qu’elle serait la plus facile à battre pour l’opposition en général, le MRC en particulier.
Invité à expliquer pourquoi, l’ancien député du Wouri s’est réservé. Mais en privé les principaux responsables de l’opposition parient sur la révolte interne et l’implosion du Rdpc en cas de candidature Franck Biya. Ce qui ferait leurs affaires.