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Niat Njifendji, Cavaye Yeguié Djibril et Eric Essoussè, les gagnants du correctif budgétaire

Niat et Cavaye Y

L’ordonnance du 3 juin 2020, du président de la République, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 24 décembre 2019 portant loi de finances du Cameroun pour l’exercice 2020 a eu un impact significatif auprès de plusieurs départements ministériels, notamment avec la baisse du budget de l’État pour le compte de l’exercice en cours. Seuls l’Assemblée nationale, le Sénat et Elections Cameroon voient leurs enveloppes initiales maintenues dans le budget révisé. Le reste des administrations sont astreintes à la diète.

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Cavaye Yéguié Djibril et Niat Njifendji (c) Droits réservés

Le budget de l’État pour le compte de l’année 2020 est passé de 4951,7 milliards à 4409 milliards de FCFA, soit une diminution de 542,7 milliards de FCFA correspondant à un taux de variation de 11 %.

L’Assemblée nationale maintient son enveloppe de 20 682 milliards de FCFA, le Sénat lui aussi conserve sa boite de 15 162 milliards de FCFA, de même qu’Elections Cameroon, 10 683 milliards de FCFA. Si ces trois structures ont échappé à ce rabotage budgétaire, il n’en est pas de même pour les autres.

Ainsi, le ministère des Travaux publics voit son enveloppe diminuée de 80 milliards de FCFA. Il est suivi du ministère de l’Habitat et du développement urbain perd 35,66 milliards de FCFA. 27,42 milliards de FCFA ont été amputés dans les caisses du ministère de la Santé publique.

Le ministère de l’Eau et de l’Énergie est diminué de 21,9 milliards de FCFA.

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural réduit de 18,2 milliards de FCFA.

Le ministère des Postes et Télécommunications perd 14,3 milliards de FCFA.

Le ministère des Enseignements secondaires -13,86 milliards de FCFA

Le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire -12,4 milliards de FCFA

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La présidence de la République aura -11 milliards dans son budget de fonctionnement.

Le ministère des Sports et de l’Éducation physique -10,31 milliards.

Avec 9,29 milliards en moins dans son enveloppe initiale, le ministère de l’Éducation de base se situe au 11e rang des départements qui ont subi les coupes les plus importantes.

Le ministère de la Défense -9 milliards et la Délégation générale à la Sureté nationale -8,79 milliards de FCFA.

En gros, toutes les administrations ont subi une baisse d’environ 20 % de leurs dotations budgétaires. L’État fait des économies au niveau du service de sa dette, notamment le remboursement de la dette extérieure bilatérale (-98, 2 milliards), les dépenses en capital (-242 milliards) et les dépenses courantes (- 202 452 milliards).

De même, les projections tablent sur une baisse d’environ 768 milliards de FCFA et cette baisse affecte toutes les composantes des recettes, qu’elles soient fiscales, douanières ou non fiscales.

En particulier, les recettes pétrolières baissent de près de 70 %, car le gouvernement a fait bâti le budget initial sur une hypothèse d’un cours du baril du pétrole à 54,54 dollars alors que le cours du baril se situe à 35 dollars, après avoir chuté entre-temps jusqu’à pratiquement 0 dollar, il y a un mois.

La chute du baril de pétrole

Cette chute des recettes est due à la baisse des recettes fiscales (- 587 353) tirées par les « Impôts sur la valeur ajoutée et le chiffre d’affaires » (- 298 017), les « Impôts sur des produits déterminés et droits d’accises » (-69 022), les « Droits et taxes à l’importation » (-68 411 milliards), les « Impôts sur le revenu des personnes physiques » (-40 794), les « Impôts sur le bénéfice des sociétés pétrolières » (-39 947).

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Ainsi, les « Revenus du secteur pétrolier » dont les prévisions initiales tablaient sur 468 milliards de FCFA seront finalement très en deçà de cet objectif. Ils sont maintenant estimés à 286,7 milliards de FCFA soit une baisse de 181,3 milliards.

D’une manière générale, explique le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, « les projections économiques que le gouvernement a réalisées table sur le fait que l’économie camerounaise est entrée en récession au cours de l’exercice 2020 et notre croissance va connaître une baisse d’environ cinq points. Donc au lieu d’une croissance projetée dans la loi des finances initiale de 4 %, nous projetons, en fin d’exercice, une récession pour une croissance du PIB négative de -1,1 %. »

Quant au déficit budgétaire, le ministre des Finances le considère comme un « changement mineur ». Projeté à -1,7 % dans la loi de finances initiale, il devrait se situer désormais à -4,5 % à la fin de l’année.

Enfin, cette ordonnance a pris en compte les allègements de dettes accordés par les partenaires au développement, budgétisés à 118 milliards de FCFA. D’ailleurs, « c’est cet avantage qui nous a donné la possibilité d’abonder le Fonds spécial de solidarité », précise Louis Paul Motaze.


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