Au Cameroun, plusieurs voix se sont élevées au sein de l’épiscopat pour appeler à un renouvellement du pouvoir politique. Des prélats tels que Mgr Emmanuel Abbo de Ngaoundéré, Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo de Yagoua et Mgr Samuel Kleda de Douala ont publiquement exprimé leur souhait de voir le président céder sa place. Ces prises de position, plus ou moins critiques, bien que témoignant d’une volonté collective de l’Église catholique de s’impliquer dans le débat public, ont été abondamment critiquées par les militants du RDPC, le parti au pouvoir, et autres apparatchiks du régime de Yaoundé, sous le prétexte que l’Eglise serait là seulement pour les affaires de Dieu et de la religion.
Dans ce contexte où les frontières entre le religieux et le politique sont de plus en plus floues, la déclaration de Mgr Sosthène Léopold Bayemi Matjei, évêque d’Obala, revêt une importance particulière. En réaffirmant le rôle de l’Église dans la société et la nécessité pour les évêques de s’exprimer sur les questions d’intérêt public, il a rappelé l’engagement historique de l’Église en faveur du bien commun.
Lors d’une récente déclaration, Mgr Bayemi a rappelé les exhortations du représentant du Saint-Siège, qui a souligné l’importance de l’unité des évêques dans la défense du bien commun. « Le représentant du Saint-Siège a dit que les Évêques doivent être unis pour défendre le bien commun », a-t-il souligné.
Pour l’évêque d’Obala, ce soutien du Vatican vient renforcer la légitimité de l’engagement des évêques dans les débats de société. « Il nous a encouragés à ne pas hésiter à faire entendre la voie de l’église », a-t-il précisé.
Mgr Bayemi a également rappelé les fondements théologiques et juridiques qui légitiment l’engagement citoyen des évêques : « Pour un Évêque, pour un Prêtre, pour un Chrétien, c’est un droit et un devoir de porter des jugements de valeur. En plus dans une démocratie, toute personne a le droit à la liberté d’expression. Elle n’est pas retirée aux Évêques. »
En d’autres termes, l’évêque d’Obala rejette l’idée selon laquelle les évêques devraient se cantonner à un rôle strictement spirituel. « Alors dire que la politique aux politiciens, et la religion aux religieux, c’est dire que je n’ai pas le droit de dire que quelque chose est bien ou quelque chose n’est pas bien », a-t-il martelé.
Ils sont mieux placé pour conscientiser ces hommes politiques égoïstes, corrompus et dé tourneurs.