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Mémoire : « Sa Majesté Jiejip Pouokap Joseph, un guide éclairé, qui existera éternellement !! »

Jiejip Pouokap romain nono

15 JANVIER 2018 – 15 JANVIER 2020, 02 années sur le calendrier grégorien, que le 104 ème roi de la Dynastie Bandrefam a répondu à l’appel de nos ancêtres, après 62 ans de règne et 86 ans d’âge.


Jiejip Pouokap romain nono
Sa Majesté Jiéjip Pouokap Joseph – capture photo

Hommages à un guide éclairé, qui existera éternellement !!

Sa Majesté JIEJIP POUOKAP Joseph, l’unanimité du peuple autour d’un règne

Autant à Bandrefam que dans le voisinage et ailleurs où il était connu, le Chef supérieur était plus nommé « Pa’a ». Ceci n’est pas un fait de hasard. Il s’agissait de la reconnaissance de l’autorité qu’il incarnait et du rôle qu’il jouait au quotidien. Toujours calme, observateur et très regardant sur les faits et gestes qui pouvait contribuer à discréditer l’Homme, il ne cessait d’appeler l’attention de ses « fils » et collègues chefs sur quelques écarts de comportement. Ce qui ne lui avait jamais retiré le paternel qu’il incarnait en homme fédérateur.

Exemple de dignité !

Nous avions souvent entendu des gens ; des fois en chuchotant, dire dans les chaumières, chacun avec la voix et le ton qui lui sied le mieux : « je n’ai jamais vu le père-ci manger ni boire dehors. Il ne se salit pas dans les commodités comme les autres… ». Et, des observateurs avertis, de le redire en des termes plus savants : « Le chef supérieur Bandrefam est l’un des seuls qui, de tout son règne, de toute sa vie, n’a jamais été surpris en flagrant délit de quelque débordement que ce soit ».

Marque de fabrique d’un Roi qui dès ses débuts en 1956 et même longtemps avant, dans sa prime enfance avait toujours choisi de vivre dans la discrétion ; calme au milieu de tout le vacarme familial et dans les environs. Comportement qu’il aura orienté vers son peuple qui choisit de vivre dans la paix et la tranquillité. En 1961, cinq années seulement après sa prise de pouvoir, tous les villages voisins ont déjà connu l’invasion du maquis. Ce qui emmène les victimes d’alors (jaloux de ce qu’un village plus petit que le leur, qu’ils ont toujours considéré comme une de leurs « colonies », soit seul en paix au centre de tout le brouhaha) à vouloir le voir également embrasé. C’est ainsi que les Bandrefam furent considérés comme maquisards et tués par centaines (femmes, hommes et enfants) le 29 mai 1961 sur le place de la chefferie. Tandis que les uns s’exilèrent, les autres furent déportés à la prison en compagnie du guide. 18 mois de prison, autant de temps d’humiliation et de déshumanisation.

Un exemple de pardon !

Sa Majesté était tellement soucieux de la cohésion qu’il avait beau souffrir de toute sa vie, mais jamais, il n’avait pu enrayer la moindre faille consistant à apporter à apporter la paix entre ses bourreaux et lui. Après avoir essuyé l’humiliation à plusieurs reprises de ses fils, de part et d’autres, le père n’avait jamais fermé la porte à la palabre avec ceux qui s’étaient même entendus à un moment pour se partager son territoire (une superficie aujourd’hui réduite à cause des mêmes élans expansionnistes). Au contraire, lorsqu’ils étaient venus à chaque fois se racheter et leurs peuples pour les erreurs commises, ils avaient été reçus favorablement, comme des enfants qui retournent à la maison. La plus présente à l’esprit reste la cérémonie de réconciliation entre Bandrefam et Bangoua en septembre 2006 à la chefferie supérieure Bandrefam, après plusieurs décennies de discordes causées par des violations intempestives de la souveraineté.

Un envoyé du ciel ?

Nous sommes conscients de ce qu’aucun chrétien pratiquant ne sera jamais d’accord pour affirmer ceci avec nous. Pour lui, le seul envoyé ne serait que Jesus Christ, le « fils unique », « mort sur la croix pour nous sauver ». Mais, comment ne pas y croire lorsqu’un homme est allé jusqu’à tutoyer le miracle. Il est battu à mort, par une colonne de Commandos de l’armée coloniale en 1961, alors qu’il sortait fraîchement du Lah Kwack, sans avoir eu le temps d’asseoir son règne. Il est ligoté et trainé à l’arrière d’un véhicule, sur une distance d’environ un kilomètre ; son peuple est presque exterminé sous son regard impuissant ; tout son village est incendié et lui emprisonné. Il réussit tout de même, après près de deux années de prison, à être libéré, alors que tous les autres qui pouvaient être incarcérés pour les mêmes faits (tentative de déstabilisation de l’Etat, en relation avec une entreprise terroriste (les « maquisards »), n’en ressortaient que morts ou pas du tout. Après la prison, près de sept années passées en exil laissant un village entièrement rasé et où sévissait toujours le maquis, puis la reconstruction entamée dans les années 1970 ; sans que le retour effectif ait eu lieu. Pendant que les uns désertent et refusent de retourner, d’autres plus courageux et plus amoureux de leur terroir, font le retour pour se joindre à ceux qui sont toujours restés, tels des pierres dans une rivière qui connait régulièrement la crue et la décrue. Un village ras, un peuple meurtri, un chef déporté, près de dix ans d’exil sous un même règne, mais un village qui n’aura jamais le triste sort à lui réservé par les comploteurs. Comment ne donc pas dire que Fô Pouokap nous était venu du ciel lorsque devant toutes ces difficultés, il n’avait jamais lâché du lest ? Lorsque devant tous ces complots, il n’avait jamais laissé place à compromission. Après avoir arrosé son village de son sang, de sa sueur, de ses larmes, bref après avoir subi les insultes et les railleries, il ne s’était jamais retourné contre ses détracteurs. Comment ne pas y croire lorsqu’on sait que voyant les flammes consumer toutes ses cases et son peuple le 29 mai 1961, la seule expression qu’avait réussi à lui soutirer l’Officier français qui essayait de le défier, fut : « Dieu est Grand ». N’est-ce pas très proche de ce que Jésus Christ dit sur la croix : « Père pardonne leur car ils ne savent ce qu’ils font » ?

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Un modèle d’amour !

L’artiste émérite Cathia avait habitué les Bandrefam à souvent fredonner : «… en dehors de l’amour, il n’y a rien sur la terre », comme elle a chanté dans un de ses titres phares. Ce joli refrain dont la suite dit : « le bien est bien, bien et très bien, le mal est mal, mal et très mal », ne nous avait jamais appris le contraire de ce que le chef supérieur Bandrefam avait toujours appris à son peuple depuis le 23 janvier 1956 (date de son accession au trône). De Manjo à Loum, de Nkongsamba à Mbanga, de Douala à Limbé en passant par Buéa, Bafoussam et Yaoundé, jusqu’en Europe, partout où il est passé sous son règne, il ne s’était jamais passé de ces termes : « aimez-vous les uns les autres, aimez votre frère tel votre propre personne ». Un esprit d’amour qu’il inculquait au quotidien à tous les enfants qui fréquentent la cour royale, à tous ceux qui rodaient autour de lui. Un enseignement qu’il mettait lui-même en pratique, en témoignent ses nombreuses réalisations et la reconnaissance dont il jouit aujourd’hui de partout. Chrétien de l’EEC (Eglise évangélique du Cameroun) à la naissance, il était devenu membre très actif et même, LE PRÉCURSEUR DE LA CHAPELLE DU BIEN, DU PARDON, DU RESPECT, DU PARTAGE ET DE L’AMOUR. N’allez jamais me demander où se trouve cette Chapelle hein… Moi je l’ai découverte dans son cœur.

« Prince NONO », FILS BIOLOGIQUEMENT SPIRITUEL DU GUIDE, le petit villageois de la Forêt sacrée.


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