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Libération de Maurice Kamto et cie : René Sadi recadre Jeune Afrique

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Un article de ce journal affirme que le chef de l’Etat a libéré le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Cie sous la pression. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, rejette cette version.

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René Sadi, porte-parole du gouvernement

La diatribe entre le Cameroun et Jeune Afrique (JA) se perpétue. Comme dans un mariage chancelant qui ne doit son équilibre qu’aux chamailleries entre conjoints. Et à leur résolution après explications. Cette fois-ci [encore], c’est l’hebdomadaire panafricain qui porte l’estocade. Sous la forme d’un article paru sur son internet le 5 octobre 2019 et intitulé « Cameroun : l’opposant Maurice Kamto a été libéré après d’intenses négociations avec le régime de Paul Biya ».

Le texte, cosigné par Clarisse Juompan-Yakam, Franck Foute et Georges Dougueli, tente une explication de l’acte du chef de l’Etat : « Cette remise en liberté de l’opposant camerounais (Maurice Kamto, ndlr) est le fruit de négociations en coulisses commencées mi-septembre, à l’initiative du palais d’Étoudi ».

Selon le journal de Béchir Ben Yahmed (BBY), « les deux émissaires [de la présidence de la République] ont pris contact avec le président du MRC, arrêté le 26 janvier dernier à la suite d’une manifestation organisée à Douala, et détenu depuis à la prison principale de Yaoundé ».

Selon les coauteurs de l’article dont la version est contestée par le Mincom, « pour une sortie de crise », les envoyés de Paul Biya propose à Maurice Kamto son élargissement contre « son engagement à renoncer à contester la réélection de Paul Biya lors de la présidentielle du 7 octobre 2018 ».

Le récit de JA indique que « Maurice Kamto exclut de poursuivre la discussion si l’arrêt des poursuites ne devait profiter qu’à lui, et pas à ses compagnons de la coalition constituée autour de sa candidature ». Une demande à laquelle Paul Biya aurait accédé en acceptant de « libérer Michèle Ndoki, Alain Fogué, Christian Penda Ekoka et Albert Dzongang ».

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Le président du MRC ne se serait pas arrêté là. « Maurice Kamto a également tenté d’obtenir la libération de leaders anglophones, dont Sisiku Ayuk Tabe, le président autoproclamé de l’Ambazonie, mais aussi les ex-secrétaires généraux de la présidence, Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya, afin de faire baisser les tensions et ramener l’apaisement », selon l’un de ses proches », écrit JA.

Finalement, Maurice Kamto sera remis en liberté le samedi 5 octobre après huit mois de détention, en compagnie de Michèle Ndoki, Alain Fogué, Christian Penda Ekoka, Paul Eric Kingue et Albert Dzongang. La veille, Paul Biya avait «décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC, arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle ».

Protestations

« Sans aucune pression », semble dire René Emmanuel Sadi. Réagissant à l’article de JA, le Mincom indique ce dimanche 6 octobre 2019 au micro de Radio France internationale (RFI) qu’« il faut inscrire cette décision comme relevant du droit de grâce du Chef de l’Etat qui participe de son humanisme. Cette décision peut aussi être considérée comme un volonté du président de la République de ramener la paix dans le pays, comme il l’a fait récemment en faveur de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest ».

En effet, bien avant la libération des responsables et alliés du MRC, le 3 octobre 2019, en pleins travaux du grand dialogue national (GDN), Paul avait décidé de l’arrêt des poursuites de 333 personnes interpellées et incarcérées « pour des délits commis dans le cadre de la crise [dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest] ».

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Le Mincom soupçonne à travers cet article « une espèce de théâtralisation [de Maurice Kamto et Cie] qui n’a pas lieu d’être dans la mesure où ils contestent une situation incontestable, ils réclament une victoire qu’ils n’ont jamais gagnée ». René Emmanuel Sadi appelle à ce « chacun à revenir à la raison » et invite « nos compatriotes à se mobiliser pour que nous regardions tous dans la même direction et en sauvegardant ce qui est essentiel : la paix et la stabilité. »

Une sortie qui a également pour but de contrer le discours triomphaliste de Maurice Kamto quelques heures après sa sortie de prison à son domicile de Santa Barbara à Yaoundé. Le président du MRC, arrivé en deuxième position à la présidentielle du 7 octobre 2018, déclarait le 5 octobre 2019 que « (…) Le jour que, par la volonté de Dieu et votre engagement et détermination, vous me porterez aux affaires, alors j’irai diriger le Cameroun. Vous l’avez déjà fait le 7 octobre dernier, mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite. Il y a deux vertus cardinales en politique, deux choses, il faut savoir pourquoi on se bat et il faut avoir la résistance. Si vous savez pourquoi vous vous battez, quelle que soit la durée du combat, vous aurez la victoire ».


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