Lire ci-dessous son analyse :
L’engagement et le succès d’un Homme politique requièrent la mobilisation de compétences hautement recherchées. Elles sont d’abord du registre comportemental et ensuite technocratique.
Si l’on peut affirmer, sans aucune prétention que sur le plan technocratique, Maurice Kamto, fort de ses aptitudes intellectuelles, de son expérience managériale en tant que Doyen de la faculté de Droit de l’université de Yaoundé, de Ministre, a des compétences uniques dans l’opposition camerounaise, ses aptitudes comportementales sont celles qui résolument font de lui l’Homme politique qu’il est aujourd’hui.
Ces talents sont d’autant plus recherchés qu’ils ne s’acquièrent pas comme le savoir, par l’apprentissage.
UN PEU DE KONGOSSA (HISTOIRE) POLITIQUE POUR RÉSUMER MA PENSÉE
Quand Maurice KAMTO se lance résolument sur le terrain politique, j’avais quitté mon poste de Conseiller Juridique pour être le Secrétaire Provincial du SDF à l’Ouest, donc la deuxième personnalité du parti politique le plus puissant de l’opposition, dans son bastion le plus important au Cameroun.
D’un air supérieur, nous observions les ballets de cet « Aristocrate Intellectuel » raffiné, flanqué de ses lieutenants, dont l’intrépide Alain FOGUE, qui disions-nous venait se casser la gueule dans le magma politique…
En tout cas, pour nous, ce blanc bec, surdoué intellectuel, s’était trompé de chemin. Nous les apparatchiks, en véritables chefs de terre politiques, nous le disions congénitalement inapte au palapala politique. Malgré tout, tel un Témoin de Géhovah, sa Bible politique à la main, il faisait le tour de nos domiciles et ceux de nombreuses personnalités sur l’ensemble du territoire national pour tenter de vendre sa démarche…
LE TOURNANT POLITIQUE DE 2018
La campagne présidentielle de 2018 fut pour le peuple et nous qui revendiquions sur le terrain politique quelques compétences et légitimités, un Moment :
– Maurice KAMTO fit une démonstration de popularité au moins équivalente à celle que nous fîmes avec John Fru Ndi. Ses meetings dans la partie septentrionale du pays furent pour nous une l’expression éclatante de son abnégation au travail politique.
Puis vint L’élection elle-même et le résultat contesté que l’on connaît.
Très facilement, nous avons réduit l’irruption – percée de Maurice KAMTO au déclin de Fru Ndi. Nous le disions sans épaisseur, inapte à descendre dans la rue pour affronter la dictature brutale au pouvoir depuis 4 décennies au Cameroun.
– Maurice KAMTO, déjouant nos préjugés, fit une incroyable démonstration de courage. Si la popularité du Président du MRC semblait acquise, le maillage territorial de son parti était encore fragile. C’est dans ce contexte qu’il décide d’engager des protestations populaires pour revendiquer sa « victoire volée » à l’élection présidentielle. Ses manifestations pacifiques furent réprimées dans le sang. Le leader du MRC et plusieurs centaines de ses responsables et militants furent incarcérés…
À sa libération sous la pression de l’opinion nationale et internationale, après 9 mois de détention, il reprit les chemins de la rue, malgré les menaces et condamnations judiciaires qui pleuvaient sur ses militants et lui-même. Sa résidence fut l’objet d’un siège par les forces de l’ordre pendant plusieurs mois.
– Mais le leader du MRC ne capitula pas, révélant ainsi ses valeurs d’opiniâtreté, d’intégrité. Cette solidité politique vint ainsi parfaire le tableau de ses compétences comportementales.
Comme sorti d’un long parcours d’étapes, on découvrait finalement Maurice KAMTO, le Leader Politique, à même de porter résolument les espoirs d’un changement véritable au Cameroun.
C’est dans ce contexte que Nintcheu Jean Michel, qui est l’homme politique de l’opposition le plus expérimenté, avec qui j’échangeais abondamment sur la politique camerounaise, me confessa que mieux que Fru Ndi, Maurice KAMTO venait de cocher toutes les cases : POPULARITÉ, COURAGE, OPINIÂTRETÉ, INTÉGRITÉ… Il ponctua son propos par ces mots : « le gars a même fait la prison; et pour le militant que je suis, un tel parcours, ça se respecte ».
Ce que le grand public ignore et que j’ai moi-même découvert, c’est qu’avant son arrestation et sa détention de janvier 2019, Maurice KAMTO avait déjà été incarcéré, deux fois, pour ses opinions :
– Alors qu’il était encore étudiant, à la suite de revendications estudiantines, il avait été arrêté et détenu à la sinistre Brigade Mixe Mobile (BMM).
– Puis, en 1987, alors qu’il était jeune enseignant d’université, suite à son fameux débat avec Hubert MONO NDJANA sur l’ouvrage de ce dernier attribuant des qualités exceptionnelles non attestées à Paul BIYA, le pouvoir l’avait à nouveau arrêté et détenu à la même BMM.
Maurice KAMTO, aux yeux de nombreux observateurs avertis et surtout objectifs, s’impose désormais comme cet Homme dont rêve ce Peuple camerounais, qui est longtemps mûr pour le changement, mais cherche désespéramment un leader à même de l’incarner.
Cette indispensable opération VÉRITÉ – LUCIDITÉ, se veut comme un éclairage dans notre marche vers un Cameroun que nous voulons, Libre, Démocratique et Prospère.
NB : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale de Lebledparle.com.