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Lions indomptables : Et si Rigobert Song utilisait mieux Choupo-Moting et les autres à la Coupe du monde ?

Choupo Moting Bayern

Éric Maxim Choupo-Moting, le capitaine temporaire des Lions indomptables, affiche actuellement une forme époustouflante en Bundesliga, le championnat d’élite professionnel d’Allemagne. Une métamorphose qui bouleverse toutes les grilles d’analyse.  Utilisé surtout comme joker depuis son arrivée au Bayern de Munich, l’attaquant camerounais est depuis quelque temps titularisé par l’entraîneur Nagelsmann qui le considère désormais comme un élément-clé de son dispositif offensif.  Ainsi remis en confiance, le joueur le démontre à merveille sur le terrain.  Au cours des quatre dernières rencontres, il a marqué cinq buts et délivré trois passes décisives.  Un des meilleurs ratios au monde. De bonne augure pour la Coupe du monde qui démarre dans juste un mois au Qatar  ?

On est tenté de le croire. Mais ce qui fait problème pour certains c’est que les performances de Choupo-Moting en club sont diamétralement opposées à celles en équipe nationale.  Les éternels  détracteurs en profitent pour traiter le joueur de tous les noms d’oiseau.  On le décrit comme « peu décisif », « inconstant », « nonchalant « , « fragile », etc.  Personne ne relève au passage qu’il a été décisif à maintes fois comme lors de cette demi-finale de la Champion League avec le PSG, avec le but de l’égalisation de Blida qui a entraine l’élimination de l’Algérie de la prochaine Coupe du monde  et tout récemment encore avec le deuxième but victorieux du Bayern face au FC Barcelone en Ligue des champions. Personne ne se demande non plus pourquoi un joueur exceptionnel dans son club deviendrait subitement « ordinaire » en sélection nationale.  La principale raison tient à l’environnement.

On n’a pas besoin d’être un spécialiste du football pour comprendre que la performance d’un joueur dépend certes de ses qualités intrinsèques (aisance technique, maturité tactique, lecture du jeu, explosivité…) mais aussi de l’ambiance dans lequel il évolue.  Il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre que le climat souvent délétère en sélection nationale n’a pas toujours servi de  meilleur cadre à certains joueurs pour s’exprimer. En matière de sélection, l’opacité, l’émotion et le copinage ont eu souvent tendance à primer sur la transparence,  l’objectivité,  la raison et le mérite.  De quoi créer des frustrations et des inimitiés entre certains joueurs qui se regardent en chiens de faïence. Le manque de solidarité, l’excès d’individualisme,  la haine, la  jalousie et la résurgence des egos expliquent en partie le manque d’efficacité et de réalisme des attaquants dans une sélection nationale qui marque très peu avec un ratio de 3 à 4 buts pour 10 matchs disputés.

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Il faudrait pourtant inverser cette fâcheuse tendance à la Coupe du monde car pour aller loin il faut marquer plus de buts et en encaisser moins. Dans une compétition de cette envergure des joueurs expérimentés doivent être mis en confiance et bien entourés pour délivrer leurs énormes potentiels.  Pour les sportifs de haut niveau le facteur mental est très important et l’amateurisme est à proscrire.  Comme tout individu, un joueur frustré ou mal utilisé aura tendance à se replier sur lui-même, à jouer sans conviction ni détermination. Par sa formation,  Choupo par exemple est un 10 de métier qui se sent plus à l’aise à la pointe de l’attaque.  Au Bayern il combine très vite et se projette vers l’avant en une touche de balle. Mais au sein des Lions il est réduit au rôle de baroudeur légèrement en retrait de la ligne d’attaque. Comment devenir un véritable renard de surface avec un tel positionnement ?  On peut  saluer au passage le tact de Samuel Etoo, le président de la Fecafoot, qui avait réussi à  réintégrer Choupo-Moting dans l’effectif des Lions après une CAN où il ne fut jamais utilisé à la hauteur de son talent par l’ex-sélectionneur Conceicao qui lui préférait des seconds couteaux.

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A l’approche de la Coupe du monde, deux  principales questions attendent des réponses appropriées : pourquoi des joueurs étincelants en club deviennent peu  visibles en équipe nationale ? Comment faire pour tirer le meilleur parti de nos meilleurs éléments tant en défense, au milieu de terrain qu’en attaque ? Voilà un grand chantier auquel doivent s’atteler rapidement Rigobert Song et le staff technique des Lions qui devront tirer les leçons des déboires du passé pour rectifier le tir et faire rugir les Lions le plus fort possible. Le génie d’un bon manager réside dans sa capacité à tirer le meilleur possible de ses éléments pour atteindre les objectifs fixés.

Bien entourés,  bien utilisés à leurs postes de prédilection, le tout dans un environnement moins tendu,  plus serein et apaisé, Choupo-Moting, Toko-Ekambi et les autres peuvent faire très mal à  n’importe quel adversaire.

Jean Marie Nzekoue, Journaliste Cameroon-Tribune

 


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