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Wilfried Ekanga : « Le pouvoir n’est pas Beti ; le pouvoir n’est pas Bulu »

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Le militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun apprécie mal le discours de haine qui prend de l’ampleur au Cameroun.

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Valsero et Wilfried Ekanga (c) Droits réservés

Valséro et Wilfried Ekanga (c) Droits réservés

C’est en fait, la quintessence de sa chronique publiée sur sa page Facebook lundi 14 octobre 2019. Selon Wilfried Claude Ekanga Ekanga, les scènes de tribalisme au Cameroun s’assimilent à une scène de « sorcellerie ». Contrairement à ceux qui pensent le pouvoir au Cameroun est une propriété Bulu, l’analyste politique indique que le pouvoir n’appartient à personne, il est ouvert à tous.

Lebledparle.com vous invite à lire l’intégralité du pamphlet de Wilfried Claude Ekanga Ekanga

Je suis Beti, et je n’aime pas…

BANDE DE TRIBALISTES !

Vous vendez vos terrains aux Bamileke

Ensuite, ils les exploitent intelligemment et les transforment en actifs qui génèrent des rentrées d’argent. Puis, quand votre argent à vous est fini dans les jouissances et le paraître, vous revenez réclamer vos terrains, vous les accusez d’occuper tout le secteur économique et vous les appelez « envahisseurs ».

C’est la plus belle forme de sorcellerie. Et vous excellez dans le domaine.

Je suis Beti, et pourtant, je ne me sens pas plus chez moi au Cameroun qu’un Toupouri ou un Mousgoum. Je n’ai jamais eu l’impression que « le pouvoir, c’est notre chose ». J’ai envie d’être autochtone à Kousseri comme je le suis à Mbanjock. Je ne veux pas qu’on m’appelle « étranger » à Baham, car je ne le suis pas à Mvomeka non plus.

Le pouvoir n’est pas Beti ; le pouvoir n’est pas Bulu. Le pouvoir est ouvert à tout Camerounais qui en a la compétence ; à celui qui a un programme de société précis, une vision claire du développement, et qui évite d’utiliser la fraude et la tricherie pour y parvenir ou s’y maintenir.

Que celui qui s’est un jour déclaré « autochtone » et a ressenti ses compatriotes comme « les autres » sache qu’il est tribaliste. Plus tu essayes de le refouler, plus tu essayes de t’en justifier, plus tu l’es.

Je suis Beti et je n’aime pas les Beti qui méprisent les Bamileke ; tout comme je n’aime pas les Bamileke qui méprisent les Bulu, ou les Bassa qui méprisent les Bamoun et vice-versa. J’éprouve de la haine envers votre haine et sachez qu’il en sera toujours ainsi. J’ai déclaré une GUERRE TOTALE envers tous les tribalistes de la terre, même quand ils sont de ma famille. Et j’ai toujours envie de vomir quand je vois tous ces Ondoua, Abanda, Owona, Mvomo, Abessolo, Belinga, Etoundi, Atangana, Eloundou, Etoga, Ateba et autres m’insulter sous mes articles sans se référer aux arguments de l’article lui-même.

C’est à ce moment-là que l’oncomprend. C’est de cette façon qu’on distingue un contradicteur sérieux d’un tribaliste qui défend simplement son « frère du village ». Ceux-là portent en eux les germes de la discrimination ; la semence d’une guerre ethnique qui s’approche dangereusement, et qui fera du mal à tout le monde. Vous n’avez pas compris qu’avoir le pouvoir c’est servir la république, et non se croire immortel et au-dessus de la mêlée. Qui sème l’arrogance récolte la bêtise.

Au nom de quoi me dis-tu : « Tente un peu de remettre les pieds au Cameroun ! » ? ; En quelle autorité déclares-tu : « Un Bamileke ne sera jamais président ! » ? Au nom de quoi dis-tu aux Fulbé : « Rentrez chez vous ! » ? Et quand les mêmes demanderont l’État fédéral, tu sortiras du chapeau ton patriotisme hypocrite en scandant des délires du type : « Le Cameroun est un et indivisible. »

Si tu veux régner dans un Cameroun indivisible, sois aussi prête à partager dans ce Cameroun-là. Sinon, tu fais du spiritisme.

Je suis Beti et je n’aime pas les tribalistes, qu’ils soient au pouvoir, dans la rue, en prison ou dans la diaspora. Quand Louis XIV publiait le Code noir en 1685, il ne distinguait pas entre les Bulu et les Kirdi ou encore les Dschang et les Eton. Il demandait à « tuer du Noir », point à la ligne. Celui qui ne l’a toujours pas compris n’est qu’un tribaliste en souffrance.

Je suis Beti et je n’aime pas Paul Biya.

Je me fiche de Paul Biya le père de Brenda. C’est un Camerounais comme un autre avec ses qualités et ses défauts. Celui que je n’aime pas, c’est Paul Biya le politicien. Et encore, quand je dis « je n’aime pas », je me fiche de la personne. Ce que je n’aime pas c’est sa politique. C’est sa politique que je trouve (et que je juge) médiocre, hors sujet, incompétente et cauchemardesque. C’est sa politique qui a mis le Cameroun dans une situation apocalyptique où, si vous donnez le visa gratuit pour l’Europe à tous nos concitoyens, le pays se vide de 98 % de sa population en 7 minutes. À partir de là, il n’y a plus débat sur son bilan au pays des Crevettes.

Et c’est donc ce résultat-là que je n’aime pas. D’ailleurs même s’il était mon propre arrière-grand-père, je le lui aurais dit en face.

En somme :

Si ton voisin est meilleur que toi, laisse-lui la place qui lui est due. Ne sois pas jaloux ; ne sois pas aigri ; n’aie pas de rancœur dans le ventre. Tu es certainement meilleur que lui aussi dans d’autres secteurs, et en ce sens, vous vous complétez. C’est le pays que vous représentez qui en sort gagnant. Il est temps de choisir entre la mayonnaise d’un jour et la bonne gouvernance pour la vie.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( s’il faut un concours pour être tribaliste, dites que vous avez triché et on annule votre diplôme )


Pour approfondir :   [Tribune] JP Bekolo : « Notre pensée Africaine qui devrait améliorer la vie des Africains vivant dans ces pays est inaudible »

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