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David Eboutou : « Paul Biya doit tirer toutes les conséquences du grand dialogue national »

David Eboutou

Le consultant a proposé à ses lecteurs ce mercredi 25 septembre 2019, une autre réflexion sur le grand dialogue national de la fin de ce mois de septembre. Dans cette réflexion, il souhaite que l’avis des prisonniers politiques soit pris en compte et que le Chef de l’Etat doit tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.


David Eboutou
David Eboutou – Capture photo

Grand dialogue national et devenir de la nation : entre espoirs et craintes !!

L’offre politique du Grand Dialogue National faite par le Chef d’État, S.E Paul Biya, en vue du règlement de la grave crise anglophone, du malaise social et d’autres défis nationaux, est largement bien accueillie et acceptée par les Camerounais de tous horizons et conditions, soucieux du devenir de la Nation, en ce compris certains compatriotes dans la diaspora.

C’est une grande opportunité historique pour reconstruire ensemble la paix, la concorde et le vivre- ensemble dans l’intérêt de tous. Notre progrès en dépend. Parce que c’est une grande opportunité historique, la rejeter est aussi une faute historique que commettraient les acteurs qui prendraient le chemin du boycott.

Il n’y a pas d’alternative au Dialogue inclusif proposé. Nous devons donc être à la hauteur des enjeux. Pour cela, toutes les forces vives du pays par leurs propositions constructives, les participants et les responsables de l’organisation doivent être sérieux et habités par un unique souci : la réussite du Cameroun.

Dans cette perspective, l’ouverture d’esprit, l’humilité et la discussion de toutes les contributions me semblent, entre autres, les conditions mêmes de l’inclusivité, du consensus et du succès souhaité. Toute les propositions pertinentes faites par nombre de nos concitoyens depuis le déclenchement de la crise méritent d’être considérées, en ce compris les suggestions citoyennes des compatriotes prisonniers politiques ou prisonniers du président, peu importe l’appellation selon les opinions.

Quoi qu’il en soit, je pense que les idées des Ministres d’Etat Marafa Hamidou Yaya, Jean-Marie Atangana Mebara, Titus Edzoa, le Ministre Urbain Olanguena Awono, et bien d’autres sont dignes d’intérêt. Ce sont de citoyens à part entière.

À ce propos, l’actualité me convainc d’ailleurs d’évoquer le pertinent ouvrage de Urbain Olanguena publié en 2018 sous le titre  » Urgence d’un Nouveau Pacte Républicain et Social, Rêve d’avenir pour le Cameroun « .

L’auteur y souligne à la fois l’importance et l’urgence des transformations politiques et institutionnelles dont le pays a tant besoin. Ainsi en est-il de la grande réforme indispensable de la justice, l’impératif de l’État de droit, la réforme de l’État, l’inclusion de la diaspora, la gouvernance, la restauration des valeurs de la République et des liens de la citoyenneté etc.

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Avec une compétence intellectuelle bien inspirante, l’on y apprend par exemple que : « il n’y a pas de vraie décentralisation sans financement, ni sans définition d’un véritable statut de l’autonomie des entités territoriales « . De là découlent logiquement des orientations nouvelles relatives au renforcement du contenu de la décentralisation, la réforme indispensable du Feicom, la nécessité d’un arbitrage clair en faveur d’une fiscalité locale productive etc. Pourquoi ne pas exploiter une telle vision pour la modernisation et le progrès de notre pays ? Les éditions du Schabel seraient bien avisées de diffuser davantage ce livre lors des grands débats qui débuteront dès le début de la semaine prochaine.

Cependant, si nos espoirs sont davantage motivés par notre souci constant de contribuer à bâtir un Cameroun rayonnant et de paix, il nous semble cependant nécessaire de jeter quelques réflexions mêmes rhétorique en CR qui concerne les préalables de ce dialogue qui, de notre point de vue sont entrain de prendre une mauvaise trajectoire.

Loin de nous approprier l’ensemble des questionnements de nombreux acteurs politiques, de la société civile et même du pouvoir, nous voulons néanmoins nous interroger sur cet accaparement que dis-je, cette main basse qu’une certaine élite politico-administrative est entrain de faire de cette initiative nationale.

Cette flopée de listes incongrues signées des gouverneurs des régions comportant des noms de personnalités pour la plupart proches du parti au pouvoir interroge. Quelle est leur représentativité ? Qui leur a conféré cette légitimité pour parler au nom de toutes les couches sociales des régions dont ils disent représenter ?

À la réflexion, il est évident que cette imposture masque d’autres ambitions. Ces noms pour la plupart connus de tous, occupant pour la plupart d’importantes fonctions dans la République sont ceux qui nous auront conduit dans le chaos actuel. Par leur incompétence et leur boulimie, ils n’y voient que leurs avenir ventriloques même là où il est question de parler d’enjeu d’avenir de notre pays. Dans ces mêmes listes, on y trouve également quelques spécimens s’étant ouvertement opposés au dialogue. Dans ces listes controversées, les régions du Centre et du Sud battent tous les records du ridicule. On aura retrouvé de personnages aussi fanfaronnés que détestables se présenter comme étant les portes paroles de ces régions qui comportent pourtant de brillants esprits dans divers domaines et qui sont de loin plus représentatifs qu’eux. Mais bon… !

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Toujours dans le sillage des préalables qui suscitent nos craintes, l’on aura encore vu aucune délégation de sécessionnistes ou d’Ambazonniens être reçu par le Premier Ministre en consultation. Pire, leur avis n’y sont relayés nulle part. Est-ce à dire que l’on fera un dialogue sans ceux qui nous y ont contraint à cette initiative ?

La rencontre des différents groupes Sécessionnistes à Montreux du 20 au 22 septembre dernier et dont le communiqué final signé de toutes leurs factions radicalistes indiquait qu’ils exigent comme préalables la médiation d’une ONG SUISSE avec laquelle ils travailleraient désormais de concert, la négociation directe avec l’État du Cameroun et surtout l’invite à leurs combattants sur le terrain de continuer le combat n’est pas de bonne augure.

Un Dialogue national c’est quelque chose d’extrêmement sérieux qui nécessité qu’on y mette également tout le sérieux en vue de sa réussite escomptée. Le Dialogue national qui débute le 30 septembre prochain a-t-il efficacement atteint ses objectifs de prologue parlant de la diplomatie de couloirs qui était en cours depuis de nombreux mois ? Les acteurs ayant été coptés pour sa réussite auront ils jouer franc jeu ? N’ont-ils pas mis en avant leurs intérêts ? Quelle aura été l’apport de nos services spéciaux ? Les rapports en haut lieu auront-ils toujours été fidèles et sincères ? que de questionnements !!!

Toujours est-il que par ce grand dialogue national, le Président Paul Biya devra lui-même tirer toutes les conséquences et, à tous les niveaux.

Que ceux qui ont des oreilles entendent…!!

David Eboutou


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