in

Saint-Eloi Bidoung : « les élèves magistrats de l’Enam doivent faire deux mois de stage obligatoire en prison avant de prêter serment »

Saint Eloi Bidoung

Lebledparle.com, vous propose l’intégralité du coup de gueule de Saint Eloi Bidoung, militant RDPC 1er Adjoint au maire de Yaoundé VI, au sujet de la mutinerie des prisons de kondengui et Buéa du lundi 22 et mardi 23 juillet 2019.


Saint Eloi Bidoung
Saint-Eloi Bidoung – capture photo

Emeutes à Kondengui : Monsieur le Ministre « garde des sots » Accusé, levez-vous !

Des citoyens pensionnaires de la tristement célèbre maison d’arrêt « Kondengui » ont exprimé leur ras le bol au sujet de leurs conditions de séjour et de détention. Alors que le Ministre « garde des sots » pardon que dis-je Garde des sceaux clame avoir informé « qui de droit » ; allez donc savoir qui c’est ? La réponse, la réplique et la riposte ont été brutales, sans pour autant apporter de solutions aux problèmes posés. Quelle sottise !

Moi Saint-Eloi Bidoung je suis contre les injustices que rien ne justifie, c’est au nom de l’indifférence, de la méchanceté, de l’ignorance et arrogance de nos magistrats que je m’insurge. Je suis contre le commerce judiciaire qui se déroule à ciel ouvert au siège de troisième pouvoir, je suis contre des comptoirs de vente de l’anxiété aux usagers ouverts dans nos tribunaux. C’est au nom de ce qui précède, que j’organiserai une manifestation en gilet jaune samedi, avec de nombreux amis volontaires et aussi suicidaires que moi, pour exiger que gouvernement déclare « recevable », mon Projet de loi qui obligera les aspirants aux métiers de la magistrature (civils et militaires) à faire un stage de deux mois comme détenus dans une prison. Deux mois à vivre comme un vulgaire bandit en détention. Deux mois à vivre d’une infecte bouillie de maïs une fois les trois jours, deux mois à dormir à même le sol et se faire péter au nez, toutes les nuits, par un autre détenu au ventre enfumé de haricot pourri. Deux mois à se faire agresser sexuellement par d’autres hommes plus costauds. Deux mois dans l’enfer du Kosovo. Avec diarrhées carabinées, sifflantes, persistantes, gales, teignes, came no go.

Nos juges ont choisi de réparer des injustices en commettant des injustices. Nous sommes déterminés à porter nos gilets pour descendre dans la rue même si l’eau d’Abraham donne le palu, même si les gaz lacrymogènes donnent la grippe et la conjonctivite. Ce n’est plus tolérable, acceptable encore moins supportable. Je suis sûr que plusieurs d’entre vous viendront m’apporter des oranges en prison. Comment vais-je faire pour échapper à une interpellation pour terrorisme, tentative de meurtre, tentative d’assassinat, tentative de suicide et rébellion ? Moi Saint-Eloi Bidoung, je préfèrerai être mort pour l’idéal de justice que prône Paul Biya que d’être vivant dans un pays où les injustices se conjuguent au pluriel. Oui, vous serez nombreux à essayer de me voir dans ma cellule. Ceux à qui je dois de l’argent vont alerter Transparency international, International crises group, Human rights watch et le Département d’Etat américain pour qu’ils condamnent ma détention arbitraire et exiger ma « libération immédiate et sans conditions ». J’exige dans mon projet de loi, que tous les magistrats séjournent en prison. Pour que le ministre de la Justice soit le garde des sceaux et non le « garde ses sots ».

Pour approfondir :   Lova Nyemb Bassong à Nkou Mvondo : « J’en appelle à votre sagesse de père pour revenir à de meilleurs sentiments avec votre fils »

Lenteurs, senteurs et menteurs judiciaires.

Sauf tout le respect que je dois à certains de mes camarades de faculté aujourd’hui magistrats à plusieurs grades dans les Cours et tribunaux de la République, je crois que les magistrats civils et militaires sont à l’origine du mouvement qui a renversé les fûts de haricot bouillie à Kondengui. Si les hommes en robes noires avaient rapidement jugé les voleurs de poules qui caquètent dans la cour de prison depuis des années, alors qu’ils n’étaient passibles que de quelques mois de prison, les tapageurs des « marches blanches » de Janvier allaient trouver assez de places. Ils auraient attendu sagement l’investiture de leur « président élu », sans se marcher sur les orteils lors de la distribution des bols de maïs avarié. Mais que fait son honneur, Monsieur le procureur de la République ? Il est dans les senteurs de ses fonctions. Organise, occasionne les lenteurs et engorgement judiciaires dans la République. Et voilà un monde comme un enfer, une prison de Kondengui remplie à 70% de prévenus. Ce sont les vacances judiciaires ici ! Repassez nous voir après 45 renvois, étalés sur huit ans de procès, pour une cause passible de six mois avec sursis. Quelle sottise ! Mais alors ! Il n’avait qu’à construire des bâgnes supplémentaires, s’ils veulent nous voir tous en prison. Puisque tous, les magistrats et nous, nous traficotons nos compteurs Enéo, nous insultons Paul Biya en cachette, et certains d’entre nous vont jusqu’à bricoler des marchés publics et se faire payer au trésor public.

Pénitencier en pénitence

Il faut des prisons. Le nombre de délinquants en divagation, de criminels en liberté et de bandits à cols blancs dans la haute administration du pays, est sans cesse croissant. Que ceux qui étaient chargés de construire la prison de Ngoumou, dans la Mefou et Afamba, commencent enfin ce chantier. Ou alors qu’ils remettent les centaines de millions de FCFA du projet au trésor public, on trouvera sûrement un autre criminel en sursis pour le faire. Ou alors qu’ils soient déférés à kondengui, au Kosovo, aux côtés de voleurs à la tire du marché central qui occupent indûment les « mandats ». Je crois plutôt, sauf avis contraire du ministre de la Justice, que cette bande de malfrats qui ont remporté les marchés de construction des prisons secondaires doivent être arrêtés et fusillés sur la place publique pour atteinte à la fortune publique, Atteinte à la sûreté de l’Etat du Cameroun, terrorisme, complot contre les institutions, attentat contre le président de la République et association de malfaiteurs leur iront mieux. Ce serait beaucoup mieux que les crimes de détournements de fonds publics en bandes organisées, faux et usages de faux, corruption, trafic d’influence et escroquerie qui leur permettent d’être en liberté ; et même de se faire regarder sur les écrans de télévisions.

Pour approfondir :   Cameroun: Hugo Broos se prononce sur le transfert de Choupo-Moting au PSG

Un crime organisé que cette affaire de prison à construire, dans plusieurs départements du Cameroun depuis bientôt 10 années. Pourtant les locataires ne manquent pas. Ne vous demandez plus pourquoi l’opération « Epervier » est en veilleuse. C’est tout simplement faute de place libres. Ceux qui étaient commis pour la construction de prisons ayant détourné les milliards des projets, freinent désormais l’opération « Epervier ». Ils savent que si le rapace se réveille, ils iront dormir pendant des années au « Kosovo », avec les dangereux condamnés à mort qui violent les nouveaux prisonniers, encore ventrus, fessus, dodus et joufflus comme les hautes personnalités de la criminalité d’Etat. Même George Gilbert Baongla, qui dénonçait les criminels de la République, n’a pas trouvé grâce en prison. Pour vous dire combien ce pays est méchant.

Je crois bien que je vais manifester avec mon gilet jaune. D’abord, je sais que vous allez me supporter. Je suis engagé pour que les prisonniers des « marches blanches » soient libérés tous. Et qu’ils soient remplacés par les détourneurs des fonds des chantiers des nouvelles prisons. Je suis déterminé à faire rendre gorge les organisateurs de la CAN 2019.

Monsieur le « Ministre garde des sots » que les élèves en magistrature de l’Enam soient astreints à un séjour obligatoire à Kondengui et à New-Bell pendant deux mois avant leurs prestations de serment de magistrats. Cela leur apprendra, plus tard, à diligenter les causes avec célérité. Puisqu’ils sauront que deux mois à Kondengui valent plus deux heures en enfer !

*Saint-Eloi Bidoung 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Okol Nkou Mvondo

Armand Okol tacle Nkou Mvondo : « un genre de parent qui s’offusque de voir ses enfants grandir, s’émanciper, quitter la maison, aller fonder sa propre famille »

nkou mvondo Libii li ngue

Opinion : Nkou Mvondo et Cabral Libii, qui est le traître ?